Ukraine: Bakhmout menacée d'encerclement, Zelensky rend hommage à ses troupes

Un militaire ukrainien surveille la situation alors qu'il est à bord d'un véhicule dans la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 3 mars 2023. (AFP).
Un militaire ukrainien surveille la situation alors qu'il est à bord d'un véhicule dans la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 3 mars 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 06 mars 2023

Ukraine: Bakhmout menacée d'encerclement, Zelensky rend hommage à ses troupes

  • Des villages au nord et à l'ouest de Bakhmout ont été attaqués, a déclaré samedi sur CNN Serhii Tcherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes
  • Plus tôt dans la journée, il avait affirmé que la situation à Bakhmout était «difficile mais sous contrôle»

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rendu hommage dimanche à la "bravoure" des soldats qui combattent l'armée russe avec acharnement dans l'est du pays, au moment où ils pourraient être contraints d'abandonner la ville de Bakhmout, devenue l'épicentre d'une guerre totale, et menacée d'encerclement.

"Je voudrais rendre un hommage spécial à la bravoure, à la force et à la résilience des soldats qui combattent dans le Donbass", cette région de l'est du pays, a dit M. Zelensky dans son message quotidien.

Il a souligné combien cette bataille, qui inflige depuis des mois de très lourdes pertes des deux côtés, dans des duels d'artillerie et des tranchées boueuses, était "douloureuse et difficile".

Dans son compte-rendu quotidien, l'état-major ukrainien a affirmé que "plus de 130 attaques ennemies" avaient été repoussées lors des dernières 24 heures, dans plusieurs secteurs du front, notamment à Koupiansk, Lyman, Bakhmout et Avdiïvka.

"L'ennemi poursuit ses tentatives d'encercler la ville de Bakhmout", a-t-il poursuivi, sans plus de détails.

L'armée des séparatistes prorusses de Donetsk, supplétifs des forces russes, a publié une vidéo censée montrer des combattants du groupe paramilitaire russe Wagner dans la banlieue nord de Bakhmout, assurant que la petite gare ferroviaire de Stoupky, au nord de la ville, avait été conquise.

Le groupe paramilitaire avait assuré vendredi avoir "pratiquement encerclé" la ville.

Des villages au nord et à l'ouest de Bakhmout ont été attaqués, a confirmé samedi sur CNN Serhii Tcherevatyi, porte-parole du groupement oriental des forces armées ukrainiennes.

Il a affirmé que si la situation à Bakhmout était "difficile", elle restait "sous contrôle".

"Les Russes pourraient essayer d'encercler les forces ukrainiennes à Bakhmout mais le commandement ukrainien a donné le signal qu'il préférait se retirer plutôt que de risquer un encerclement", a estimé samedi l'Institut pour l'Etude de la guerre (ISW), un groupe d'experts américains.

La bataille pour Bakhmout, ville industrielle dont l'importance stratégique est contestée, dure depuis l'été. La cité est devenue un symbole car elle est au cœur des combats entre Russes et Ukrainiens depuis des mois.

Civils tués 

Le ministère russe de la Défense a affirmé que le ministre Sergueï Choïgou s'était rendu samedi dans un poste de commandement avancé en Ukraine, dans la zone "Donetsk-Sud", sans préciser le lieu exact, ni la date de cette visite.

Cette zone d'opérations fait face au secteur de la ville de Vougledar, où l'armée russe a mené ces dernières semaines des offensives, sans grand succès.

Selon ISW, cette visite visait "visiblement à estimer l'ampleur des pertes autour de Vougledar et la possibilité de poursuivre une offensive dans cette direction".

Selon des images publiées samedi par l'armée russe, Sergueï Choïgou a également assisté à une réunion avec les hauts gradés russes chargés de l'offensive en Ukraine, notamment le chef de l'état-major Valéri Guerassimov.

Des tirs meurtriers ont par ailleurs été signalés ces dernières 24 heures contre des zones d'habitation, faisant au moins cinq morts, selon les autorités ukrainiennes.

Le parquet de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a annoncé ouvrir une enquête pour crime de guerre après la mort d'un couple de civils dans une frappe russe qui a touché leur voiture dimanche dans le village de Boudarky.

Enfin le bilan de la frappe contre un immeuble d'habitation de Zaporijjia (sud), dans la nuit de mercredi à jeudi, s'est alourdi à 13 morts dont un enfant.

Sur le front diplomatique, Volodymyr Zelensky a reçu samedi à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. Tous deux ont dit espérer l'ouverture, dès cette année, de négociations pour que l'Ukraine rejoigne l'Union européenne.

M. Zelensky est également revenu samedi sur la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia, un an après sa capture par les forces russes.

Il a dénoncé "la prise en otage" de la centrale, la plus grande d'Europe, et a appelé l'Occident à sanctionner l'industrie nucléaire russe.

Dans un entretien à l'AFP, le maire en exil de la ville d'Energodar, où est située la centrale, a affirmé que cette dernière était désormais à l'arrêt et avait été transformée de facto en "base militaire" où s'abritent les forces russes.

Aux avant-postes du soutien occidental à Kiev, le président américain Joe Biden a de son côté annoncé vendredi une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 400 millions de dollars.

Washington a inclus dans cette aide des munitions, notamment pour le système de roquettes Himars, que les forces ukrainiennes ont utilisé avec un effet dévastateur sur les troupes et lignes logistiques russes.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.