Sauver des vies: L'engagement humanitaire d'un médecin au service du KSrelief

Le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah al-Rabeeah, dans un entretien avec Arab News à Riyad, le 21 février 2023 (Photo AN).
Le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah al-Rabeeah, dans un entretien avec Arab News à Riyad, le 21 février 2023 (Photo AN).
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Sauver des vies: L'engagement humanitaire d'un médecin au service du KSrelief

  • Le Dr Abdallah al-Rabeeah est le fer de lance du rayonnement humanitaire de l'Arabie saoudite
  • Le chirurgien pédiatrique a séparé 55 paires de siamois dans 23 pays depuis 1990

RIYAD: Surnommé «le bras humanitaire de l'Arabie saoudite», le Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief) continue de s'étendre dans le monde. Or, nombreux sont ceux qui, à l'étranger, ne connaissent sans doute pas le médecin qui donne vie à cette organisation humanitaire.
KSrelief a été créé par le roi Salmane en 2015 dans l'objectif de «fournir des secours et de l'aide à tous ceux qui sont dans le besoin dans le monde». En avril de la même année, le Dr Abdallah al-Rabeeah, chirurgien pédiatrique et conseiller auprès de la Cour royale saoudienne, a été nommé superviseur général de l'organisation.
Ce n'est pas la première fois que le Dr Al-Rabeeah exerce une fonction publique. Il a déjà été ministre de la Santé du Royaume et a été chargé de plusieurs grands projets et établissements médicaux. Depuis 30 ans, il est à la tête d'un programme chargé de séparer des siamois nés dans des familles pauvres.
Depuis sa première intervention chirurgicale en 1990, le Dr Al-Rabeeah a séparé tant d'enfants que lorsqu'il les rassemble pour les réunions du programme saoudien de séparation des siamois, ils tiennent à peine dans le cadre de la photo.
Sur ces photos de famille, figurent des enfants du monde entier, dont certains sont déjà adultes. Ils restent en contact avec le médecin qui, pour beaucoup, est devenu une figure paternelle, celle qui leur a donné une nouvelle chance dans la vie.
Lui aussi les considère comme ses enfants.
«Pour moi, chaque jumeau compte et je peux vous dire que pour ma part ainsi que pour tous mes collègues, l'équipe, ces enfants font partie de notre famille», confie le Dr Al-Rabeeah à Arab News.
Des patients de 23 pays ont bénéficié de ses compétences chirurgicales.
Le phénomène des siamois est rare. Il se produirait une fois toutes les 50 000 à 60 000 naissances, avec une fréquence légèrement plus élevée en Asie du Sud-Ouest et en Afrique.
Le Dr Al-Rabeeah et son équipe ont à ce jour séparé 55 paires de siamois. Leur dernière intervention a eu lieu en janvier, lorsqu'ils ont opéré Ali et Omar, des bébés irakiens liés par la partie inférieure de la poitrine et de l'abdomen, partageant un foie, les voies biliaires et les intestins.
L'opération en six phases à l'hôpital pédiatrique du roi Abdallah de Riyad a duré 11 heures et a mobilisé 27 médecins et infirmiers de différentes spécialisations.

Le Dr Abdallah al-Rabeeah procède à la séparation chirurgicale de siamois à l'hôpital pédiatrique du roi Abdallah de Riyad en 2022 (Photo, KSrelief).

Plusieurs autres opérations se sont avérées beaucoup plus longues et ont été réalisées par des équipes encore plus nombreuses, en fonction du point d'attache et des parties internes partagées par les enfants.
Chaque cas est différent, mais le moment d'émotion à la fin de l'opération reste le même.
«Après l'opération, lorsque les parents accourent en pleurant de bonheur, c'est vraiment ce qui me fait chaud au cœur», confie le Dr Al-Rabeeah. «Nous avons été témoins de cela avec chaque jumeau. En Pologne, au Yémen, en Irak, en Arabie saoudite, aux Philippines, etc.»
La plupart des médecins essaient de maintenir une distance avec leurs patients, en particulier dans les cas où des vies sont en jeu, car ils craignent que leur travail soit trop chargé en émotions.
Pour le Dr Al-Rabeeah, la distance est impossible, surtout lorsque ses patients sont des enfants. «Je crois fermement que pour réussir, un médecin doit traiter ses patients comme des membres de sa famille», estime-t-il.
«Quand vous contribuez à sauver la vie ou à améliorer la vie d'enfants, en particulier de siamois, et que vous les voyez, comment un corps est devenu deux corps, un lit est devenu deux lits... Je ne pense pas que ce soit quelque chose que l'on puisse oublier facilement. Et pour moi, c'est un lien qui dure toute la vie.»
Malgré sa mobilisation croissante dans la vie publique en Arabie saoudite au fil des ans, M. Al-Rabeeah n'a jamais cessé d'exercer sa profession de médecin, continuant à pratiquer la chirurgie même en tant que ministre.
Sa vocation, c'est la médecine et sauver des vies – une voie qu'il ne changerait pas, même s'il pouvait revenir quatre décennies en arrière pour choisir un autre domaine.
«Lorsque j'ai commencé à étudier la médecine, j'y croyais», assure-t-il, se souvenant du moment où il a rejoint la faculté de médecine de l'université du roi Saoud à Riyad.
«Lorsque j'ai choisi de me spécialiser dans la chirurgie pédiatrique, je croyais en la chirurgie, je croyais en les enfants (...). J’enseigne toujours cela à mes enfants: Ne faites rien à moins d'y croire.»
L'éthique médicale du Dr Al-Rabeeah se reflète dans son travail humanitaire avec KSrelief, qui, depuis sa création, a fourni une aide d'urgence, alimentaire et médicale dans 90 pays.

Le Dr Abdallah al-Rabeeah et son équipe à l'hôpital pédiatrique du roi Abdallah de Riyad en 2022 (Photo, KSrelief).

Ces interventions, qui représentent plus de 6 milliards de dollars, ont permis à l'Arabie saoudite de se positionner, au cours des huit dernières années, parmi les donateurs humanitaires les plus généreux et les plus rapides du monde.
L'importance et la rapidité de la réponse saoudienne aux situations d'urgence se sont manifestées lorsque des séismes dévastateurs ont frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie le mois dernier, faisant plus de 50 000 victimes. Dans certaines des régions touchées, les équipes de KSrelief ont été les premiers secouristes étrangers à arriver avec une aide d'urgence et des soins médicaux.
La crise humanitaire en Turquie et en Syrie a également mis en lumière la mission de KSrelief, qui consiste à encourager la participation et le soutien du public aux missions de secours saoudiennes. Dans les semaines qui ont suivi le lancement de sa campagne en ligne en faveur des victimes du séisme, KSrelief a recueilli plus de 130 millions de dollars de dons privés.
«En ce qui concerne la réponse (d'urgence) saoudienne en Syrie et en Turquie, j'en suis fier»,  indique le Dr Al-Rabeeah à Arab News en marge du Forum humanitaire international de Riyad, organisé par KSrelief et les Nations unies dans la capitale saoudienne fin février.
Lors de la conférence, l'Arabie saoudite a insisté sur le renforcement de la communication entre les acteurs de l'aide mondiale et sur la recherche de solutions aux problèmes liés aux interventions, à un moment où le nombre de catastrophes naturelles et d'origine humaine semble être en augmentation.

Le Dr Abdallah al-Rabeeah en 2010, entouré de jumeaux qu'il a opérés (Photo fournie).

«Nous sommes témoins d'un nombre croissant de conflits, de catastrophes et de tremblements de terre, nous devons donc améliorer notre réponse et être plus rapides», observe le Dr Al-Rabeah. «La coordination reste un problème, surtout lorsqu'il y a une réponse d'urgence, et c'est un domaine qui a également été discuté – comment parvenir à une meilleure coordination.»
Avec le nombre de projets et d'interventions qui augmente chaque année et le soutien dont elle bénéficie de la part du gouvernement saoudien, KSrelief pourrait à l'avenir être à l'avant-garde de l'amélioration de l'aide mondiale.
«KSrelief est le bras humanitaire de l'Arabie saoudite», souligne le Dr Al-Rabeeah. «Je prévois que dans 10 ans, KSrelief sera l'un des acteurs incontournables du domaine humanitaire. Non seulement pour fournir de l'aide, car tout le monde peut fournir de l'aide, mais aussi pour jouer un rôle dans l'élaboration des politiques d'aide et dans l'amélioration de la qualité de l'aide.»
Et il n'est pas question de surestimer son dévouement à la cause. «Rien ne me touche plus que d'aider les gens dans le besoin», confie le Dr Al-Rabeeah. «J'y crois.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.