Incidents du Stade de France: l'UEFA rembourse les supporters de Liverpool

Sur cette photo prise le 28 mai 2022, la police se tient devant les fans avant le match de football de la finale de l'UEFA Champions League entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 28 mai 2022, la police se tient devant les fans avant le match de football de la finale de l'UEFA Champions League entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 mars 2023

Incidents du Stade de France: l'UEFA rembourse les supporters de Liverpool

  • Durement critiquée mi-février par un rapport d'enquête indépendant, l'organisation européenne a annoncé mardi qu'elle allait reverser au club de Liverpool la totalité de son allocation, soit 19 618 billets
  • Alors que le sujet a fortement mobilisé les organisations de supporters, «nous avons pris en compte un grand nombre de points de vue exprimés publiquement et en privé et nous pensons avoir conçu un système complet et équitable», a plaidé le dirigeant

LAUSANNE: L'UEFA va rembourser tous les billets des supporters de Liverpool pour la dernière finale de la Ligue des champions à Paris, émaillée de nombreux incidents dont les fans des "Reds" ont d'abord été tenus pour responsables avant d'être entièrement dédouanés.

Durement critiquée mi-février par un rapport d'enquête indépendant, l'organisation européenne a annoncé mardi qu'elle allait reverser au club de Liverpool la totalité de son allocation, soit 19 618 billets, et qu'elle le chargerait d'organiser ensuite les remboursements.

Les supporters du Real Madrid, vainqueur de la finale du 28 mai 2022 (1-0), et d'autres spectateurs concernés par le chaos au Stade de France pourront eux aussi solliciter un dédommagement, mais au cas par cas, ajoute l'UEFA dans son communiqué.

"Nous reconnaissons les expériences négatives vécues par ces supporters" le 28 mai 2022, "et grâce à ce programme nous allons rembourser ceux qui avaient acheté des billets et qui ont été les plus touchés par les difficultés d'accès au stade", a déclaré Theodore Theodoridis, le secrétaire général de l'UEFA.

Fans doublement accusés 

Alors que le sujet a fortement mobilisé les organisations de supporters, "nous avons pris en compte un grand nombre de points de vue exprimés publiquement et en privé et nous pensons avoir conçu un système complet et équitable", a plaidé le dirigeant.

Attente interminable, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes ou victimes de vols... Le dispositif de maintien de l'ordre lors de cette finale, dont le coup d'envoi avait dû être retardé de 37 minutes, avait donné lieu à des scènes de chaos à Saint-Denis, provoquant une vive polémique en France et en Angleterre.

L'enquête indépendante mandatée par l'UEFA a conclu à la "responsabilité première" de l'instance sportive dans ces graves incidents, critiquant par ailleurs l'usage par la police française de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre.

Surtout, ce rapport dédouane entièrement les fans des "Reds", accusés dans un premier temps par l'UEFA d'être arrivés en retard au stade, puis, en particulier par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, d'avoir massivement présenté des billets falsifiés.

Les experts avaient conclu qu'il n'y avait "aucune preuve d'un nombre anormalement grand de supporters sans billets ou avec des billets pas valables". Ils avaient fustigé les chiffres des autorités, "faussement gonflés et exagérés", et suggéré que cette exagération avait pu avoir pour objet de "détourner la responsabilité des échecs opérationnels".

« Cela n'excuse pas l'UEFA » 

Ils s'étaient par ailleurs dits "éberlués" que les autorités françaises aient assimilé les supporteurs de Liverpool à des hooligans, "une idée fausse inexplicable", et qu'elles aient mis en place le dispositif de maintien de l'ordre en fonction de cette image.

"Des supporteurs ont été gazés, volés, attaqués, des gens ont eu peur pour leur vie. Ce qui aurait dû être le point d'orgue de la saison pour ceux venus d'Angleterre et d'Espagne s'est avéré être un maelström de chaos", avait rappelé mi-février Spirit of Shankly, l'un des principaux groupes de fans des "Reds".

Dans un sobre communiqué, Liverpool précise qu'il s'agit "d'une politique de remboursement de l'UEFA" et renvoie toute question vers l'organisation européenne, tandis que Spirit of Shankly et l'Association des supporters handicapés de Liverpool estiment que l'instance a "fait un peu de chemin vers la reconnaissance de sa part du fiasco".

"Mais cela n'excuse pas l'UEFA, ne les exempte pas de critiques ou ne diminue pas la nécessité de mettre en oeuvre toutes les recommandations de l'autorité indépendante", poursuivent les deux organisations.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.