L'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit von der Leyen au Canada

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau (L) accueille la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (R) avant son discours au Parlement à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa, Canada, le 7 mars 2023. (AFP)
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau (L) accueille la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (R) avant son discours au Parlement à la Chambre des communes sur la Colline du Parlement à Ottawa, Canada, le 7 mars 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

L'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit von der Leyen au Canada

  • Von der Leyen et Trudeau s'étaient engagés à livrer des générateurs à l'Ukraine, qui connaît d'importantes coupures de courant en raison d'attaques répétées visant son réseau électrique
  • Justin Trudeau a également annoncé la prolongation à octobre de la mission d'entraînement par le Canada d'ingénieurs militaires ukrainiens en Pologne

OTTAWA: La présidente de la Commission européenne a averti que l'Europe n'accepterait jamais que la Russie menace sa sécurité, lors d'un discours devant le Parlement du Canada en vue de renforcer le soutien à l'Ukraine.

"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé Ursula von der Leyen à Ottawa.

Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale", a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission européenne a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.

A la veille de la journée internationale des droits des femmes, Ursula von der Leyen a également salué les Ukrainiennes engagées sous les drapeaux, qui étaient interdites de combat avant la guerre, mais "n'en ont eu cure et ont commencé à rejoindre l'armée de toute façon".

"Ce n'est pas seulement une guerre en Ukraine. C'est aussi une guerre contre les droits humains, et c'est une guerre contre les droits des femmes", a-t-elle lancé sous les applaudissements des parlementaires canadiens, citant les accusations émises par l'ONU selon lesquelles "la Russie utilise les viols et la violence sexuelle dans le cadre de sa stratégie militaire en Ukraine".

Les Ukrainiennes "contre-attaquent", a déclaré la présidente de la Commission européenne.

Plus tôt, lors d'une visite d'une base militaire canadienne, Ursula von der Leyen et le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'étaient engagés à livrer des générateurs à l'Ukraine, qui connaît d'importantes coupures de courant en raison d'attaques répétées visant son réseau électrique.

Justin Trudeau a également annoncé la prolongation à octobre de la mission d'entraînement par le Canada d'ingénieurs militaires ukrainiens en Pologne, qui devait se terminer bientôt, ainsi que le déploiement de formateurs médicaux.

Après sa visite au Canada, Ursula von der Leyen doit se rendre aux Etats-Unis où elle sera reçue vendredi par le président américain Joe Biden.

L'UE veut faire le plein d'obus et d'«économie de guerre» pour l'Ukraine

"Activer le mode économie de guerre": les ministres de la défense de l'Union européenne se réunissent mercredi pour préparer un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine, malgré des stocks sous pression, avec un premier volet d'urgence à un milliard d'euros.

L'armée ukrainienne, qui en tire des milliers chaque jour pour repousser l'envahisseur russe, fait face à un manque criant d'obus de 155mm pour ses canons, ont mis en garde ces dernières semaines ses soutiens occidentaux.

Les ministres, réunis à Stockholm ce mercredi en présence du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et de leur homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, doivent plancher sur un plan en trois volets.

L'objectif est d'avancer pour une adoption le 20 mars lors d'une réunion des chefs de la diplomatie européenne.

Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à doper les capacités de l'industrie de défense européenne à plus long terme.

Le premier volet, conçu par les diplomates de l'UE, vise à utiliser un milliard d'euros puisé dans la Facilité européenne pour la paix (FEP), afin de livrer d'ici quelques semaines des obus en stocks dans les armées des Etats membres.

Les alliés européens de l'Ukraine ont déjà abondamment creusé dans leurs stocks militaires, avec un soutien chiffré à 12 milliards d'euros, dont 3,6 milliards provenant de la FEP.

Haute intensité 

Selon des responsables européens, il y a encore suffisamment d'obus de 155 mm en stock pour ne pas mettre les pays de l'UE en danger. Mais les ministres de la défense doivent détailler ce point.

Le plan prévoit également des commandes communes pour les armées de l'UE et de l'Ukraine, visant à inciter les fabricants d'obus à augmenter leurs capacités.

Des pays comme l'Estonie, qui avait proposé de faire encore plus (quatre milliards d'euros et un million d'obus), réclament d'aller plus loin.

"Selon les besoins ukrainiens, il leur faudrait au moins 350.000 obus de 155 mm par mois", dit à l'AFP Madis Roll, un responsable du ministère estonien de la défense.

L'UE veut aussi éviter de voir son plan freiné par la bureaucratie.

Une des questions reste de savoir si les commandes doivent être passées par l'agence de défense de l'Union européenne, ou par des Etats membres avec plus d'expérience de ce type de contrats.

Autre point de désaccord: l'hypothèse d'acheter des obus hors d'Europe - façon d'aller plus vite selon certains, mais sans soutenir le complexe militaro-industriel européen, s'inquiètent d'autres.

Mais il y a désormais un consensus au sein des 27 sur le fait qu'après les nombreuses années de désinvestissement militaire post-guerre froide et de conflits dits asymétriques, il faut se repréparer aux conflits entre grandes puissances.

"L'industrie européenne n'est pas préparée aux besoins d'un conflit de haute intensité", a mis en garde mardi le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton.

"Notre industrie de la défense doit activer rapidement le mode +économie de guerre+", a-t-il plaidé devant les journalistes.

Outre des commandes communes, le commissaire doit notamment plaider auprès des ministres du besoin de débloquer davantage de fonds pour des capacités industrielles et des prêts favorables.

Les discussions européennes interviennent alors que le président Volodymyr Zelensky vient d'ordonner à l'armée ukrainienne de renforcer la défense de la ville de Bakhmout, épicentre des combats menacée d'encerclement dans l'est du pays.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.