L’antiquaire d’Antakya qui refuse d’abandonner sa ville

Serkan Sincan, 51 ans, pose à côté d'un portrait du fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk devant son magasin d'antiquités dans la partie historique d'Antakya, le 7 mars 2023. (Photo, AFP)
Serkan Sincan, 51 ans, pose à côté d'un portrait du fondateur de la Turquie moderne Mustafa Kemal Atatürk devant son magasin d'antiquités dans la partie historique d'Antakya, le 7 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 mars 2023

L’antiquaire d’Antakya qui refuse d’abandonner sa ville

  • Un mois après le séisme meurtrier du 6 février, l'ancienne Antioche, dans le Sud de la Turquie, trouve une lueur d'espoir chez Serkan Sincan, l'antiquaire de la rue Kurtulus
  • «La musique, j'ai commencé la semaine dernière quand les ouvriers des telecom m'ont branché sur leur installation» précise Serkan Sincan qui alterne selon les heures opéra, rock et variété turque.

ANTAKYA: Ses deux fauteuils de salon en tapisserie fatiguée à même le trottoir et le guéridon encombré de tasses de café sont devenus le symbole de la résistance d'une ville, Antakya, qui ne veut pas mourir.

Un mois après le séisme meurtrier du 6 février qui l'a ravagée sans laisser une seule de ses rues intactes et l'a vidée de ses habitants, l'ancienne Antioche, dans le Sud de la Turquie, trouve une lueur d'espoir chez Serkan Sincan, l'antiquaire de la rue Kurtulus, qui réchauffe les coeurs à coup de cafés serrés et de tubes de Pink Floyd.

"Je suis revenu trois jours après (le séisme). Tous ceux que je croisais me disaient, la Grande mosquée est à terre, la rue du Palais est à terre, l'église protestante, le palais du gouverneur... Serkan abi, mon frère, ta boutique est finie... Moi aussi je me sentais sombrer", raconte l'antiquaire de "Nostaljik Dükkan" (boutique de la Nostalgie), en énumérant les sites iconiques de la vieille ville.

"Mais la maison était toujours debout et je me suis dit: Allah est grand!", rit-il, calé entre un portrait du fondateur de la république turque Mustafa Kemal et une copie amateur du "Cri" d'Edvard Munch, sous le drapeau turc accroché à la façade.

Croquettes pour chats 

L'antiquaire de 51 ans prend alors ses quartiers au-dessus de la boutique, dans cette ancienne demeure plus que centenaire qui fut la propriété d'une famille chrétienne d'Antioche, restée intacte quand tout s'est effondré alentour.

"D'ordinaire j'habite dans un appartement normal", précise-t-il, casquette rouge vissée sur le regard bleu.

La ville est entièrement plongée dans le noir et le quartier désert. A moitié rassuré le premier soir, il allume un feu qui, rapidement, attire les volontaires, les soldats et policiers en patrouille ainsi que les rares promeneurs qui viennent avec douleur contempler le désastre: les belles maisons de pierre blonde éboulées, les tables des restaurants chic encore dressées sous les poutres écroulées, leur café familier...

Même les chats perdus qui se faufilent dans le chaos des ruines trouvent rapidement le chemin de Nostaljik Dükkan - où les attend toujours une assiette de croquettes.

Miraculeusement, le capharnaüm de la boutique, dispersé entre ses petits salons et noyé de poussière, a résisté aux mouvements de colère de la terre. Les petites tables sont couvertes de bibelots, de porcelaine, de vases et de plateaux en argent, les murs de tapisseries allégoriques et de croûtes orientalistes.

"La musique, j'ai commencé la semaine dernière quand les ouvriers des telecom m'ont branché sur leur installation" précise Serkan Sincan qui alterne selon les heures opéra, rock et variété turque.

Muezzin à voix nue 

Il fait aussi office de muezzin, à voix nue, les religieux ayant déserté - "ils ont eu la frousse" se marre-t-il.

Antioche, Antakya, Hatay: la ville située à un jet de pierre de la Syrie, un temps française sous le mandat (1920-1939), a toujours mêlé musulmans, chrétiens, juifs, arabes, arméniens... un symbole de diversité culturelle et religieuse, creuset de communautés cher au coeur de ses habitants.

"Hatay, j'en fais une affaire personnelle" aurait martelé Mustafa Kemal Atatürk, exigeant lors des négociations sur le tracé des frontières de la Turquie moderne qu'Antakya lui soit attribuée - malgré la contestation syrienne.

"Pour nous, tout le monde est sur le même plan", insiste Serkan Sincan qui vénère le père de la nation. Même si les multiples tremblements de terre subis à travers les siècles et les vicissitudes du temps --telle la proximité du conflit syrien-- ont entamé cette belle idée.

Pour l'heure, il s'y accroche et son carré de trottoir est devenu l'unique lieu de socialisation dans la ville blessée.

"J'avais l'habitude de venir ici, la veille du tremblement de terre j'y avais acheté un livre pour enfants... Quand j'ai vu que la boutique était toujours debout, j'ai repris espoir pour la première fois", confie Özgel Eser, une institutrice âgée de 36 ans.

Un bénévole de la ville de Konya (centre-ouest) s'arrête déposer des douceurs de sa ville; un groupe de copains de Besiktas, quartier populaire d'Istanbul, accourus comme bénévoles se retrouve là chaque soir. Un pick-up d'Izmir dépose des repas chauds pour toute la compagnie.

Serkan Sincan s'attend à ce que les autorités lui demandent d'évacuer la Nostaljik Dükkan quand commenceront les travaux de rénovation --et, avant eux, de déblaiement.

"Je cherche un nouveau lieu, plus grand: on était six antiquaires à Antakya, je suis le dernier, les autres ont été détruits. Je leur ai proposé de créer un fond commun".

A la nuit tombée, Serkan Sincan se lève et, les mains en porte-voix, entame l'adhan, l'appel à la prière, en descendant la rue Kurtulus rendue à l'obscurité.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com