A Berlin, un ancien aéroport pour se faire vacciner contre le Covid-19

Albrecht Broemme, coordinateur en chef des six centres de vaccination contre le coronavirus qui seront installés à Berlin. (Tobias Schwarz / AFP)
Albrecht Broemme, coordinateur en chef des six centres de vaccination contre le coronavirus qui seront installés à Berlin. (Tobias Schwarz / AFP)
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Publié le Vendredi 27 novembre 2020

A Berlin, un ancien aéroport pour se faire vacciner contre le Covid-19

  • L'Allemagne compte disposer du vaccin au premier trimestre 2021 et se prépare à une opération d'envergure pour implanter une soixantaine de centres à travers le pays
  • L'ancien Terminal C de l’aéroport Tegel de Berlin, fermé début novembre, trouve une nouvelle vocation : d'ici mi-décembre, il va devenir un vaste centre de vaccination contre le coronavirus

BERLIN, Allemagne : Devant l'ancien aéroport Tegel de Berlin, la pancarte orange d'une compagnie aérienne lance encore un "Bienvenue" aux voyageurs mais ce sont prochainement des milliers de candidats à la vaccination contre le Covid-19 qui devraient affluer ici.

Il n'aura pas fallu longtemps pour que l'ancien Terminal C de la plateforme, fermée début novembre, trouve une nouvelle vocation : d'ici mi-décembre, il va devenir un vaste centre de vaccination contre le coronavirus.

L'Allemagne compte disposer du vaccin au premier trimestre 2021 et se prépare à une opération d'envergure pour implanter une soixantaine de centres du même type à travers le pays, complétés par des équipes mobiles.

L'Etat fédéral assurera l'achat et la livraison des doses, les Etats régionaux fourniront seringues, aiguilles, pansements et lotions antiseptiques.

Ces derniers doivent également désigner les lieux où se tiendront ces vaccinations à grande échelle: halls de foire, salles de concert ou patinoire et vélodrome.

A Tegel, "nous devons vacciner 3.000 à 4.000 personnes par jour", explique à l'AFP Albrecht Broemme, chargé par la municipalité de mettre sur pied les infrastructures.

Mais si les autorités voient grand, la vaccination ne sera toutefois pas obligatoire, a insisté le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Berlin a aussi retenu l'ancien aéroport de Tempelhof qui abrita un foyer pour demandeurs d'asile durant la "crise" des réfugiés.

Boîte de Lego

Avec six centres pour une capitale à l'immense superficie, la municipalité compte vacciner "20.000 personnes par jour", selon la chargée des questions de santé de Berlin, Dilek Kalayci.

Ce sera "un immense défi", reconnaît-elle, avec pour objectif prioritaire de vacciner les personnes âgées ou particulièrement exposées au virus, comme le personnel soignant.

Ces centres devront assurer des vaccinations de 9h à 19h tous les jours, y compris le week-end.

Albrecht Broemme, un ancien pompier, a déjà tout pesé au trébuchet grâce... à une boîte de Lego.

Avec des éléments de diverses couleurs, il a bâti une mini-station de vaccination avec comptoir d'enregistrement et allées de circulation.

"J'ai réfléchi à un système en pensant (...) aux espaces nécessaires afin de ne pas créer d'+embouteillage+", détaille le sexagénaire.

Tout visiteur devra suivre un circuit, depuis la vérification d'identité jusqu'à la vaccination proprement dite qui "ne durera que deux minutes" et se fera "assis sur une chaise" dans une cabine. L'injection sera précédée d'une consultation médicale et, en fin de chaîne, "une salle d'attente" sera là pour vérifier que toute l'opération s'est bien déroulée.

"Nous imaginons qu'en tout cela prendra une heure", assure cet expert des situations de catastrophe alors que résonnent les vrombissements des camions et utilitaires qui rentrent et sortent de l'enceinte de l'aéroport.

Besoins énormes

Si les travaux d'aménagement du Terminal C n'ont pas encore démarré, son accès au public est désormais empêché par des grilles métalliques et un service de sécurité zélé.

Pour l'heure, les services sanitaires de la Ville s'efforcent de recruter du personnel. Les besoins sont énormes: des médecins, du personnel soignant habilité à vacciner, du personnel logistique et d'accompagnement.

Des agents de sécurité seront aussi embauchés au cas où par exemple, des militants anti-vaccination tenteraient de bloquer l'accès au bâtiment, énumère M. Broemme.

Dans un pays qui pâtit cruellement d'un manque de personnel médical, les autorités devraient solliciter toutes les bonnes volontés: infirmières à la retraite, étudiants en médecine, hôtesses de l'air sans emploi.

A Berlin, 200 à 250 personnes travailleront dans chaque centre de vaccination.

"Nous avons beaucoup de candidatures, des gens qui disent +j'aimerais participer+" à cette aventure exceptionnelle, s'enthousiasme le responsable, déjà chargé au printemps de mettre en place un hôpital de campagne pour les malades du Covid-19.

L'Allemagne maintiendra fermés jusque début janvier ses restaurants, équipements sportifs et culturels pour faire baisser le niveau des infections jugé encore "beaucoup trop élevé" par le gouvernement. Le nombre des nouvelles contaminations quotidiennes s'y est stabilisé autour de 15.000 à 20.000 depuis plusieurs jours.

Pour éviter toute transmission du virus, des consignes sanitaires très strictes seront imposées.

"Ce serait pour moi un cauchemar que des gens soient contaminés en venant se faire vacciner", avoue Albrecht Broemme.


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".