Macron et Sunak veulent tourner la page d'années de tensions franco-britanniques

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Rishi Sunak en marge du sommet sur le climat COP27 à Charm el-Cheikh, la station balnéaire égyptienne de la mer Rouge, le 7 novembre 2022. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Rishi Sunak en marge du sommet sur le climat COP27 à Charm el-Cheikh, la station balnéaire égyptienne de la mer Rouge, le 7 novembre 2022. (AFP).
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Macron et Sunak veulent tourner la page d'années de tensions franco-britanniques

  • Signe de cette volonté d'écrire "une nouvelle page", Emmanuel Macron accueille Rishi Sunak quinze jours avant une visite d'Etat en France du roi Charles III
  • Du Brexit à la pandémie en passant par une vive brouille au sujet des alliances dans la région indo-pacifique, de multiples crises avaient interrompu la tradition des rencontres annuelles

PARIS: Le président français Emmanuel Macron reçoit vendredi à Paris le Premier ministre britannique Rishi Sunak pour un sommet franco-britannique sous le signe de la "reconnexion" et du "renouveau" après des années de tensions, afin de renforcer la coopération sur l'immigration, le nucléaire, la défense ou l'aide à l'Ukraine.

Signe de cette volonté d'écrire "une nouvelle page", Emmanuel Macron accueille Rishi Sunak quinze jours avant une visite d'Etat en France du roi Charles III, dont ce sera le premier déplacement officiel à l'étranger.

Le sommet bilatéral de vendredi est le premier depuis 2018.

Du Brexit à la pandémie en passant par une vive brouille au sujet des alliances dans la région indo-pacifique, de multiples crises avaient interrompu la tradition des rencontres annuelles. La "priorité" est donc "de reprendre des habitudes de travail communes", souligne-t-on à l'Elysée.

L'arrivée en octobre à la tête du gouvernement britannique de Rishi Sunak semble avoir facilité ce tournant.

Les relations ont rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l'ex-Premier ministre Boris Johnson. Elles s'étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un "ami ou ennemi" du Royaume-Uni.

Après ces déclarations un peu "fraîches", "M. Sunak a utilement qualifié la France de pays ami, allié et partenaire", se réjouit-on à Paris.

Formation pour les Ukrainiens

Au-delà du rabibochage, le sommet, qui réunira aussi à l'Elysée sept ministres de chaque pays et se terminera par une conférence de presse des deux dirigeants, a pour ambition de relancer la coopération sur plusieurs thèmes-clés.

Côté britannique, l'accent est mis sur la lutte contre l'immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche. Le dossier est hautement sensible pour les conservateurs qui promettent depuis la sortie de l'Union européenne de "reprendre le contrôle" des frontières.

Paris et Londres négocient "les termes d'un renforcement" de leur coopération et des moyens pour contrôler les flux migratoires depuis la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018 et d'un nouvel accord conclu en novembre, a fait savoir la présidence française. "D'autres initiatives en matière migratoire" sont en cours de négociation.

Dans l'entourage du dirigeant conservateur britannique, on juge "crucial" de travailler "avec les Français pour empêcher les traversées et les pertes de vies humaines dans la Manche", alors que plus de 46.000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 sur des embarcations de fortune, un record malgré la multiplication des plans pour lutter contre ce phénomène.

Downing Street espère donc "continuer à renforcer les patrouilles" pour "sévir contre les gangs" de passeurs "et stopper davantage de bateaux".

Ce sujet sera abordé quelques jours après la présentation mardi par le gouvernement britannique d'un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d'asile, vivement dénoncé par l'ONU. A l'Elysée, on minimise sa portée immédiate ainsi que son "impact" sur "les côtes françaises".

Emmanuel Macron a, lui, signalé sa volonté de renforcer le partenariat de défense avec le Royaume-Uni, gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.

Le contexte actuel permet de "donner un nouvel élan", a dit un conseiller du président français.

L'invasion russe de l'Ukraine présente un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l'arme nucléaire en Europe.

"La guerre en Ukraine force les deux pays à se rapprocher", explique à l'AFP Georgina Wright, experte au cercle de réflexion Institut Montaigne. "Il y a clairement une volonté de bâtir une relation de confiance".

C'est d'ailleurs sur l'aide à Kiev que des annonces de coopération sont attendues, en termes de formation et d'équipements pour les militaires Ukrainiens.

Un "partenariat stratégique" doit par ailleurs être conclu sur l'énergie nucléaire, et des investissements croisés annoncés par des entreprises des deux pays, le tout avec comme fil rouge la décarbonation de l'économie pour lutter contre le réchauffement climatique.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.