Des vacances subventionnées font la joie des précaires avec une enveloppe de 200€

Vue aérienne de Saint Malo. Les vacances subventionnées offrent aux personnes en précarité une évasion bienvenue. (Damien MEYER/AFP)
Vue aérienne de Saint Malo. Les vacances subventionnées offrent aux personnes en précarité une évasion bienvenue. (Damien MEYER/AFP)
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Publié le Samedi 25 juillet 2020

Des vacances subventionnées font la joie des précaires avec une enveloppe de 200€

  • Une aide méconnue de l'Agence des chèques-vacances a été renforcée à l'occasion de la crise sanitaire
  • "Sans cette aide, jamais je n'aurais pu m'offrir ces vacances" confie une étudiante aux revenus modestes

PARIS : Anne-Solenne, 24 ans, vient de prendre quelques jours de répit en Bretagne pour une somme dérisoire, grâce à une aide méconnue de l'Agence des chèques-vacances, renforcée à l'occasion de la crise sanitaire. Avec cette subvention, sa location de quatre nuits à Saint-Malo ne lui a coûté que 53 euros, "moins cher qu'une auberge de jeunesse !", observe la jeune femme originaire de Grenoble, mais qui étudie à Orléans. "Sans cette aide, jamais je n'aurais pu m'offrir ces vacances. Après l'annulation de mon stage à cause du Covid et des problèmes de santé, j'avais vraiment besoin de voir la mer, ça m'a fait un bien énorme !"

Comme Anne-Solenne, quelque 2.100 jeunes de 18 à 25 ans se sont inscrits cette année pour bénéficier de ce programme réservé aux étudiants boursiers, apprentis ou volontaires en service civique. Chaque jeune éligible peut bénéficier d'une subvention portée cette année à 200 euros - au lieu de 150 habituellement - pour un séjour à la mer, à la montagne ou pour un "city break" en France ou ailleurs en Europe. Les bénéficiaires doivent s'acquitter d'une participation minimale de 50 euros par personne. Le dispositif s'inscrit dans la mission sociale dévolue à l'Agence nationale pour les chèques-vacances : grâce aux commissions prélevées sur ces bons distribués aux salariés par les comités d'entreprises ou les employeurs - et aussi aux sommes récupérées sur les chèques non utilisés -, l'ANCV aide des publics fragiles à partir, eux aussi, en vacances. Juline, 21 ans, vendeuse au chômage, rentre d'une semaine près de Perpignan. Avec son compagnon de 23 ans, également éligible à la subvention, ils ont payé 159 euros pour un appartement "avec vue sur mer". "Trois ans que je n'étais pas partie en vacances !", s'enthousiasme cette Parisienne.

Franchir un cap

Farid, lui, va partir une semaine à Nice avec deux amis, étudiants en apprentissage comme lui. A eux trois, ils paieront 350 euros la semaine pour leur location. "C'est vraiment génial, ça nous laisse une marge pour payer le reste, le transport et des activités". En cette année 2020 marquée par l'épidémie de Covid-19 et des incertitudes sur les départs, l'aide a été réévaluée cette année, pour être plus incitative. "L'idée, c'est d'aider les bénéficiaires, souvent culturellement éloignés des vacances, à franchir un cap", explique Alain Schmitt, directeur général de l'ANCV. Cette première expérience, "entre copains, sans les parents", pourra ensuite aider ces jeunes "à s'insérer, à progresser socialement", pourquoi pas en apprenant à se constituer un budget en vue d'un prochain départ, souligne Dominique Ktorza, chargée des politiques sociales à l'agence.

Les jeunes ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier des 27 millions d'euros consacrés chaque année par l'ANCV à ces programmes sociaux : un autre dispositif cible ainsi les seniors de plus de 60 ans - le plus souvent, encore relativement autonomes, mais isolés et qui ne partent plus en vacances. Du fait de l'épidémie, seuls 19.000 seniors se sont cependant inscrits pour en bénéficier cette année, pour des séjours prévus entre fin août et décembre - contre 85.000 bénéficiaires l'an dernier. Grâce aux marges ainsi involontairement dégagées, l'agence a donc fait le choix d'augmenter ses aides, mais cherche aussi à toucher d'autres cibles. Elle vient ainsi de lancer des appels à candidatures pour mettre sur pied des séjours subventionnés pour les femmes victimes de violences (avec une aide pouvant aller jusqu'à 300 euros par femme) ou encore pour les jeunes habitant dans les quartiers prioritaires.

Un programme a même été imaginé pour les résidents de maisons de retraite : après des mois de confinement et d'isolement, eux aussi ont besoin de "répit et d'évasion", souligne l'ANCV.  De petits groupes de personnes âgées, accompagnées de leurs aidants, pourraient ainsi bénéficier d'une aide de 3.500 euros pour partir un à trois jours dans un gite proche de leur Ehpad. Si la situation épidémique le permet, bien sûr.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.