Allemagne: deux filles de 12 et 13 ans avouent le meurtre d'une camarade

La police et un enquêteur médico-légal sont vus derrière un périmètre fermé près du parc Buergerpark dans le quartier nord de Pankow à Berlin, en Allemagne, le 22 février 2023. (Photo, AFP)
La police et un enquêteur médico-légal sont vus derrière un périmètre fermé près du parc Buergerpark dans le quartier nord de Pankow à Berlin, en Allemagne, le 22 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Allemagne: deux filles de 12 et 13 ans avouent le meurtre d'une camarade

  • Luise était portée disparue depuis qu'elle avait quitté samedi en fin d'après-midi le domicile d'une amie à qui elle avait rendu visite, non loin de Freudenberg (ouest), la ville de 17 000 habitants où résidait la victime
  • Agées de moins de 14 ans, les deux suspectes ne sont «pas pénalement responsables», a relevé M. Mannweiler. Elles ont été confiées aux services sociaux et de protection de la jeunesse

BERLIN: Deux préadolescentes de 12 et 13 ans ont avoué avoir tué à coups de couteau une camarade de 12 ans dans une petite ville d'Allemagne : ce fait divers "exceptionnel" bouleverse le pays mardi.

L'affaire révélée par la police et le parquet au cours d'une conférence de presse est sans précédent dans l'histoire récente de Allemagne et reste exceptionnelle à l'échelle européenne.

Luise était portée disparue depuis qu'elle avait quitté samedi en fin d'après-midi le domicile d'une amie à qui elle avait rendu visite, non loin de Freudenberg (ouest), la ville de 17 000 habitants où résidait la victime.

Environ trois heures après sa disparition, ses parents inquiets avaient alerté la police. Le corps sans vie de leur fille avait été retrouvé dimanche par la police dans un bois à quelques kilomètres de chez eux.

"Elle est morte après avoir perdu beaucoup de sang à la suite de nombreux coups de couteau", a expliqué le procureur de Coblence, Mario Mannweiler.

Il a précisé qu'il n'y avait "aucune preuve d'une quelconque agression sexuelle".

Les deux suspectes "ont donné des informations sur l'affaire et ont finalement avoué les faits", a raconté Florian Locker, le responsable de la police de Coblence, ajoutant que leurs déclarations concordaient avec les faits .

L'arme du crime n'a pas été encore retrouvée.

« Sujet complexe » 

Les deux préadolescentes et Luise se connaissaient, a ajouté M. Mannweiler, se refusant toutefois à donner le moindre détail supplémentaire, notamment sur le fait de savoir si elles étaient dans la même classe ou la même école.

Aucun élément n'a également filtré sur l'identité des suspectes et le mobile présumé de leur acte.

"C'est un sujet complexe et les raisons de leur geste sont à analyser en fonction de leur âge", a souligné M. Mannweiler.

"Ce qui serait une motivation possible pour un enfant peut paraître complètement incompréhensible pour un adulte", a-t-il ajouté.

Les deux filles soupçonnées n'étaient pas connues des services de police.

Agées de moins de 14 ans, elles ne sont "pas pénalement responsables", a relevé M. Mannweiler. Elles ont été confiées aux services sociaux et de protection de la jeunesse.

« Sans voix » 

Pendant la conférence de presse, les enquêteurs étaient manifestement sous le choc.

"Après 40 ans de service dans la police, il y a encore des événements qui nous laissent sans voix", a lâché le vice-président de la police de Coblence Jürgen Süss.

"L'acte en lui-même est très exceptionnel et nous bouleverse", a renchéri le procureur.

Le chef du gouvernement de l'Etat régional de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), Hendrick Wüst, n'a pas non plus caché son émoi.

"Il est difficile d'imaginer et de supporter que des enfants soient capables de tels actes", a-t-il déclaré au cours d'un point presse.

Selon ce dirigeant conservateur, "le nombre des délits et des actes violents de la part d'adolescents ou d'enfants de moins de 14 ans progresse depuis quelques années".

Il a par conséquent appelé à davantage de travail de prévention dans cette classe d'âge.

Un message de condoléances s'affichait mardi sur le site internet du collège de Luise à Freudenberg, une ville située à environ 80 kilomètres de Bonn et de Cologne.

Peu d'affaires similaires sont survenues jusqu'ici en Europe. Par l'âge des suspectes, ce drame rappelle notamment celui de Liverpool en 1993, quand Jon Venables et Robert Thompson, âgés de 10 ans à l'époque, avaient enlevé, torturé et tué le petit James Bulger, deux ans. Le corps du garçonnet avait été retrouvé deux jours plus tard à proximité d'une voie ferrée.

Récemment, en France, deux adolescents, un garçon de 17 ans et une fille de 16 ans, avaient été condamnés en appel en octobre 2022 pour le meurtre d'Alisha, une collégienne de 14 ans frappée puis jetée dans la Seine à Argenteuil, dans la région parisienne, en 2021. Ils avaient quinze ans à l’époque.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.