A Kiev, des moines menacés d'être expulsés d'un célèbre monastère

Les dômes dorés du monastère de Kiev-Pechersk Lavra au coucher du soleil, à Kiev, le 14 mars 2023. (AFP).
Les dômes dorés du monastère de Kiev-Pechersk Lavra au coucher du soleil, à Kiev, le 14 mars 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 15 mars 2023

A Kiev, des moines menacés d'être expulsés d'un célèbre monastère

  • «Nous n'avons aucune intention de déménager et nous n'allons pas» le faire, a déclaré le chef du monastère, le métropolite Pavlo Lebid, dans une vidéo publiée lundi
  • Un moine, vêtu d'une soutane noire et se présentant sous le nom d'Avel, a affirmé que des objets volumineux étaient déménagés au cas où «quelque chose d'inexplicable se produisait» et que l'expulsion avait lieu

KIEV : Le principal monastère orthodoxe d'Ukraine, la Laure des Grottes de Kiev, est au coeur de nouvelles tensions en pleine invasion russe, les autorités ukrainiennes exigeant que s'en retire la branche de l'Eglise orthodoxe ukrainienne qui jusqu'à récemment se réclamait du patriarcat de Moscou.

"Nous n'avons aucune intention de déménager et nous n'allons pas" le faire, a déclaré le chef du monastère, le métropolite Pavlo Lebid, dans une vidéo publiée lundi.

Mais une correspondante de l'AFP a vu mardi de nombreux véhicules quitter les lieux.

Un moine, vêtu d'une soutane noire et se présentant sous le nom d'Avel, a affirmé que des objets volumineux étaient déménagés au cas où "quelque chose d'inexplicable se produisait" et que l'expulsion avait lieu.

"Dans ce cas, nous sommes prêts. Voilà pourquoi les choses les plus lourdes sont retirées", dit Avel. Mais "nous laissons la plupart de nos affaires dans le monastère. Nous restons nous-même (...) et nous tiendrons".

"Beaucoup de pères, de moines, n'ont tout simplement pas d'autre endroit que la Laure. C'est notre maison. Et pour nous cette décision était un coup de tonnerre", ajoute-t-il.

Fondée au XIe siècle et classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la Laure de Kiev, qui surplombe les rives du Dniepr, héberge des moines qui font partie de la branche de l'Eglise orthodoxe ukrainienne soumise avant la guerre au patriarcat de Moscou.

Leur Eglise a néanmoins annoncé en mai la rupture de ses liens avec la Russie, car le patriarche russe, Kirill, a soutenu avec vigueur l'invasion russe du pays.

Mais le gouvernement ukrainien n'a pas reconnu cette rupture, estimant que cette Eglise reste de facto dépendante de Moscou.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lui a d'ailleurs apporté son soutien lundi, jugeant "inadmissible" la décision des autorités ukrainiennes.

Quant au patriarche russe, Kirill, il a condamné samedi la "pression étatique" sur cette partie de l'Eglise orthodoxe en Ukraine, selon son service de presse.

Perquisitions et sanctions

Fin 2022, les autorités ukrainiennes ont mené plusieurs perquisitions dans des édifices religieux de cette Eglise et sanctionné des ecclésiastiques pour leurs prises de position jugées prorusses. La Laure de Kiev avait aussi été perquisitionnée.

Vendredi, le ministre ukrainien de la Culture Oleksandre Tkatchenko a annoncé la résiliation du bail qui permettait à cette Eglise de louer gratuitement une partie du monastère.

La décision a été prise au motif de "violations dans l'utilisation de biens d'Etat" par l'Eglise, a précisé le ministre sur Telegram, sans donner plus de détails.

Les locaux doivent être libérés avant le 29 mars, selon des médias ukrainiens.

Le président Volodymyr Zelensky a, lui, invoqué la nécessité de défendre l'"indépendance spirituelle" face à Moscou.

"Nous ne permettons pas que l'Etat terroriste (russe, NDLR) préserve des moyens de manipuler la spiritualité de notre peuple", a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne dimanche soir.

L'Ukraine compte également une Eglise orthodoxe indépendante de la tutelle russe.

Mardi, certains passants interrogés par l'AFP à Kiev soutenaient la décision d'expulser les moines de la Laure.

"Nous avons notre propre Eglise, celle de Kiev et un Patriarche ukrainien. Nous ne devons rien avoir en commun (avec la Russie)", affirme Artiom, un homme de 37 ans.

Une paroissienne, Marina, appelait toutefois à proteger les moines. "Nous devons défendre notre clergé", dit cette femme de 53 ans. "Nous sommes prêts à y aller et les protéger jusqu'au bout, peu importe le prix."


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.