Indignation après l'enlèvement par les Houthis d'un magnat yéménite du pétrole à Sanaa

Abdallah Ahmad al-Houtheili était détenu pour avoir prétendument transporté du pétrole de la province méridionale de Chabwa vers la ville d'Aden (Photo fournie).
Abdallah Ahmad al-Houtheili était détenu pour avoir prétendument transporté du pétrole de la province méridionale de Chabwa vers la ville d'Aden (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Indignation après l'enlèvement par les Houthis d'un magnat yéménite du pétrole à Sanaa

  • Des représentants du gouvernement yéménite, des journalistes et des membres de la famille ont condamné l'enlèvement d’Abdallah Ahmad al-Houtheili
  • Il a été enlevé au volant de sa voiture dans la ville de l'ouest du Yémen au début du mois

AL-MUKALLA, Yémen: Les Houthis soutenus par l'Iran ont été critiqués mercredi pour avoir enlevé un magnat du pétrole yéménite dans une rue de Sanaa et pour l'avoir placé en détention.

Des représentants du gouvernement yéménite, des journalistes et des membres de la famille ont condamné l'enlèvement d'Abdallah Ahmad al-Houtheili, propriétaire d'une grande société de transport pétrolier, de logistique et de services dans le secteur pétrolier.

Il a été kidnappé au volant de sa voiture dans la ville de l'ouest du Yémen au début du mois. Il s'agit de la dernière personne à avoir été prise pour cible dans le cadre de la répression menée par les milices à l'encontre d'hommes d'affaires yéménites qui ne se conforment pas à leurs règles répressives.

Al-Houtheili a été arrêté pour avoir prétendument transporté du pétrole de la province méridionale de Chabwa à la ville d'Aden, toutes deux sous le contrôle du gouvernement yéménite.

Muammar al-Eryani, ministre yéménite de l'Information, a accusé les Houthis de persécuter de manière croissante les entrepreneurs dans les zones qu'ils contrôlent afin de les contraindre à quitter le pays, et ce, pour que les partisans du groupe puissent prendre possession de leurs sociétés.

«Cela confirme que la milice exécute sa stratégie de démolition du secteur privé et d'asphyxie des entreprises pour les forcer à quitter le pays au profit de ses propres sociétés commerciales et de ses investisseurs», a-t-il affirmé dans un tweet.

Le ministre a ajouté que les Houthis avaient également encerclé et fermé l'usine d'eau minérale Shamlan de Sanaa après que les patrons ont refusé de coopérer avec la milice.

Al-Masdar Online, un média yéménite, a rapporté que les Houthis avaient enlevé Al-Houtheili après que son entreprise, qui exploite des gisements de pétrole dans la province de Chabwa, a transporté du pétrole brut de Chabwa vers une centrale électrique à Aden. Cette livraison violant les précédents avertissements des Houthis adressés aux entreprises locales et internationales leur interdisant de coopérer économiquement avec le gouvernement yéménite.

La milice a également menacé d'attaquer les pétroliers transportant du pétrole brut vers Aden, incitant la compagnie pétrolière autrichienne OMV, qui gère les champs pétrolifères, à interrompre ses activités et à renvoyer ses employés chez eux.

La Chambre de commerce et d'industrie de Sanaa, ainsi qu'un groupe de propriétaires de stations pétrolières, ont initialement condamné l'arrestation d'Al-Houtheili et exigé sa libération.

Toutefois, les deux organismes sont revenus sur ce commentaire, et, dans une émission diffusée par la milice, ont présenté leurs excuses pour avoir critiqué les autorités houthies, affirmant que l'arrestation était légale et exprimant leur soutien aux autorités judiciaires houthies ayant ordonné la détention de l'homme d'affaires.

Les proches d'Al-Houtheili, indignés, se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour demander sa libération.

Depuis octobre, les Houthis ont lancé des attaques de drones et de missiles contre des installations pétrolières dans les provinces de Chabwa et de Hadramout, contrôlées par le gouvernement. Ces attaques ont pour but de forcer le gouvernement à payer les fonctionnaires dans les régions contrôlées par la milice et à partager avec eux les bénéfices de l'exploitation du pétrole.

Les grèves ont interrompu les exportations de pétrole, principale source de revenus du pays, poussant ainsi le gouvernement à déclarer qu’il pourrait ne pas être en mesure de payer les fonctionnaires si les attaques houthies se poursuivent. 

Ali al-Fakih, rédacteur en chef d'Al-Masdar Online, a déclaré à Arab News qu'après avoir réussi à empêcher les exportations de pétrole du pays d'accéder au marché international, les Houthis ont porté leur attention sur le transport interne par bateau de carburant.

«Leur objectif est d'asphyxier le gouvernement en provoquant une crise des produits dérivés et des liquidités», a-t-il ajouté.

Al-Fakih a indiqué que l'enlèvement d’Al-Houtheili faisait partie d'une campagne punitive menée par les Houthis contre les entreprises et les individus qui s'opposent à eux ou qui refusent de financer leur mouvement.

«Cela s'inscrit dans le cadre du contrôle exercé par les Houthis sur les flux du secteur privé», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.