Le chevronné Ramtane Lamamra remplacé à la tête de la diplomatie algérienne

Le ministre des Affaires étrangères de l'Algérie, Ahmed Attaf s'adresse à la 53e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (Photo, AFP).
Le ministre des Affaires étrangères de l'Algérie, Ahmed Attaf s'adresse à la 53e session de l'Assemblée générale des Nations Unies (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 mars 2023

Le chevronné Ramtane Lamamra remplacé à la tête de la diplomatie algérienne

  • M. Attaf, un diplomate de carrière, s'est formé à l'Ecole nationale d'administration ENA d'Alger, comme le président Tebboune
  • Au total, le remaniement a touché 11 ministères dont celui des Finances où le directeur du budget Laaziz Fayed remplace Brahim Djamel Kessali

ALGER: Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé jeudi un nouveau ministre des Affaires étrangères en remplacement du chevronné Ramtane Lamamra dans le cadre d'un remaniement ministériel qui concerne une dizaine de fauteuils.

M. Lamamra, 71 ans, en poste depuis juin 2021 après un premier passage à la tête de la diplomatie algérienne entre 2013 et 2017, a été remplacé par Ahmed Attaf, qui retrouve à 69 ans un ministère qu'il avait dirigé entre 1996 et 1999, selon la présidence de la République.

M. Attaf, un diplomate de carrière, s'est formé à l'Ecole nationale d'administration ENA d'Alger, comme le président Tebboune.

Sa nomination survient dans un contexte de vives tensions avec le Maroc voisin, en particulier sur la question du territoire disputé du Sahara occidental.

Ce conflit oppose le Maroc au front Polisario, soutenu par l'Algérie, depuis le désengagement en 1975 de l'Espagne, l'ancienne puissance coloniale. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.

Lundi, le journal Le Matin d'Algérie s'était interrogé sur l'absence de M. Lamamra lors d'une importante visite de deux jours à Alger, les 12 et 13 mars, du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"C'est pourtant à lui (Lamamra, ndlr) que revenait la charge de l'accueillir" à Alger, rappelait Le Matin, en s'interrogeant sur d'éventuels "problèmes de santé" du ministre, une "disgrâce" ou des désaccords avec le président Tebboune.

Le journal avait rappelé les efforts de M. Lamamra pour "redonner quelque lustre à une diplomatie moribonde héritée de (Abdelaziz) Bouteflika", l'ancien président qui a dirigé l'Algérie pendant 20 ans jusqu'à sa démission au printemps 2019 sous la pression du mouvement prodémocratie Hirak.

Au total, le remaniement a touché 11 ministères dont celui des Finances où le directeur du budget Laaziz Fayed remplace Brahim Djamel Kessali.

Au ministère du Commerce, Kamel Rezig, qui avait échappé depuis janvier 2020 aux divers remaniements effectués par M. Tebboune depuis son élection en décembre 2019, va céder son fauteuil à Tayeb Zitouni, ancien maire d'Alger et PDG de la société des foires et salons Safex.

Le président algérien a nommé Ali Aoun à la tête d'un ministère regroupant l'Industrie et la Production pharmaceutique, à la place de Ahmed Zeghdar.

Au ministère de la Jeunesse et des sports, l'ex-président du Comité olympique algérien Abderrahmane Hammad succède à Abderezak Sebgag, et au ministère des Transports, Youcef Chorfa, un ancien ministre du Travail, prend la place de Kamel Beldjoud. Au ministère de l'Environnement, Faiza Dahleb succède à Samia Moualfi.

Abdelmadjid Tebboune a aussi nommé au poste de directeur de cabinet à la présidence Mohamed Nadir Larbaoui, ancien représentant de l'Algérie à l'ONU. Son prédécesseur, Abdelaziz Khellaf devient ministre d'Etat, conseiller auprès du président.

Le dernier remaniement opéré par M. Tebboune au sein du gouvernement du Premier ministre Aimene Benaderrahmane datait de septembre quand il avait nommé au ministère de l'Intérieur Brahim Merad, à la place de Kamel Beldjoud désigné alors au ministère des Transports.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.