Allemagne: un des plus grands «hubs» mondiaux se prépare au transport du vaccin

Chargement d’un appareil de Lufthansa Cargo, à l’aéroport de Francfort (Photo, Thomas LOHNES/AFP).
Chargement d’un appareil de Lufthansa Cargo, à l’aéroport de Francfort (Photo, Thomas LOHNES/AFP).
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Publié le Samedi 28 novembre 2020

Allemagne: un des plus grands «hubs» mondiaux se prépare au transport du vaccin

  • Une partie des millions de vaccins contre le Covid-19 passera par ici : la plus grande plaque tournante européenne du transport pharmaceutique à l'aéroport de Francfort en Allemagne
  • Au total, le site possède 12 000 m2 climatisés réservés à ce type de produits et y a traité 120 000 tonnes de cargaison l'année passée

FRANCFORT: « Le stress monte à présent qu'on entre dans la phase chaude » des préparatifs de la distribution, explique Karin Krestan, responsable du centre pharmaceutique de la compagnie de fret Lufthansa Cargo.

Une fois approuvé par les autorités, une partie des millions de vaccins contre le Covid-19 passera par ici : la plus grande plaque tournante européenne du transport pharmaceutique à l'aéroport de Francfort en Allemagne pour ce qui s'annonce comme une campagne mondiale de vaccination sans précédent dans l'histoire humaine.

Au total, le site possède 12 000 m2 climatisés réservés à ce type de produits et y a traité 120 000 tonnes de cargaison l'année passée.

« Nous avons commencé de discuter au printemps de la manière de transporter au mieux les vaccins » contre le nouveau coronavirus, souligne Max Philipp Conrady, responsable fret chez Fraport, l'opérateur du premier aéroport allemand. « Nous étions prêts en août », ajoute-t-il.

Derrière lui sur le tarmac, sous le ciel gris d'une fin novembre, des dizaines d'employés en gilet jaune déchargent à toute vitesse un Boeing 777 venu de Séoul.

Alors que la pandémie a entraîné une chute sans précédent des vols passagers, le transport cargo a continué à être mis à contribution pour acheminer des équipements de protection et assurer les chaînes d'approvisionnement. Il va devenir bientôt crucial pour les campagnes de vaccination.

Températures glaciales

Le « Cargo Cool Centeré » de Lufthansa dispose à lui seul de 8 000 m2 pour les produits pharmaceutiques. Chaque jour, des tonnes de médicaments transitent déjà ici, sur des palettes ou dans des containers sous le bruit constant de la ventilation.

« Les processus sont établis », affirme Krestan, une ancienne infirmière, « on se sent bien préparés ».

Dans une des pièces, réglée à 5 degrés, des vaccins contre la rougeole sont prêts à s'envoler. 2 000 m2 sont disponibles à ces températures, à priori pour des vaccins de conception traditionnelle contre le Covid-19. 

Mais certains vaccins en préparation, comme celui des laboratoires allemand BioNTech et américain Pfizer, bien placé pour être autorisé dès décembre, doivent être transportés à -70 degrés.

Ces températures glaciales s'obtiennent à l'intérieur de containers spéciaux grâce à des blocs de glace carbonique, du CO2 en forme solide avec une température de -78,9 degrés.

Ainsi emballées, les doses peuvent être gardées à température constante en transit pendant une centaine d'heures avant de devoir recharger la batterie et le compartiment de glace, explique Krestan. 

L'effet vaccin se répercute d'ailleurs jusqu'aux producteurs de congélateurs spécialisés, comme l'allemand Binder. L'entreprise, un des leaders du marché, a d'abord fourni les laboratoires, puis la logistique et travaille désormais avec les autorités pour équiper les centres de vaccination.

« Nous travaillons 24 heures sur 24, nous recrutons des employés », explique Anne Lenze, chargée de la communication.

15 000 vols

Selon les simulations internes, l'aéroport de Francfort peut gérer en parallèle cinq avions transportant des produits pharmaceutiques, grâce à deux remorques réfrigérées supplémentaires.

Car au delà des températures, le volume exceptionnel de vaccin programmé représente « le plus grand défi jamais affronté » pour le secteur selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Une dose de vaccin par personne sur terre remplirait l'équivalent de 8 000 gros-porteurs cargo. Mais plus la réfrigération est importante, moins un avion peut en transporter.

Une étude du cabinet McKinsey pour le géant logistique DHL estime ainsi que 15 000 vols seront nécessaires en deux ans pour transporter 10 milliards de doses.

Plutôt que les halls climatisés, où les vaccins ne resteront généralement pas plus que « 12 ou 24 heures », « le facteur limitant sera la place dans les avions », confirme Krestan, même si, pour l'instant, les volumes exacts ainsi que les routes demandées ne sont pas connus.

Le vaccin contre le Covid-19 occupera Francfort « principalement en 2021 toute l'année », selon Conrady, « mais il se dessine actuellement qu'une vaccination répétée sera nécessaire, ce qui veut dire qu'on devra transporter à nouveau des vaccins tous les ans ou deux ans ».


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.