Lyon: une visite virtuelle pour dissiper le mystère des « Arêtes de poissons » romaines

Le vaste réseau de tunnels maçonnés et de salles voutées enfoui à plus de vingt mètres sous la colline de la Croix Rousse tire son nom de son plan énigmatique en forme d'arêtes de poissons. (AFP).
Le vaste réseau de tunnels maçonnés et de salles voutées enfoui à plus de vingt mètres sous la colline de la Croix Rousse tire son nom de son plan énigmatique en forme d'arêtes de poissons. (AFP).
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Publié le Vendredi 24 mars 2023

Lyon: une visite virtuelle pour dissiper le mystère des « Arêtes de poissons » romaines

  • Le grand public va-t-il enfin découvrir à quoi ressemblent les mystérieuses "Arêtes de poisson" de Lyon ?
  • Lancée dans le cadre du premier budget participatif de la ville, l'idée a été adoptée en décembre et dotée d'un budget de 250.000 euros

LYON: Le grand public va-t-il enfin découvrir à quoi ressemblent les mystérieuses "Arêtes de poisson" de Lyon ? Un projet de visite virtuelle veut sortir des ténèbres ce réseau souterrain creusé par les Romains, inaccessible pour des raisons de sécurité.

"Ca fait rêver tout le monde: on a sous les pieds un site fermé depuis 2000 ans que presque personne n'a vu et dont on ne sait quasiment rien", souligne Sylvain Godinot, l'adjoint chargé du Patrimoine à la ville de Lyon.

Lancée dans le cadre du premier budget participatif de la ville, l'idée a été adoptée en décembre et dotée d'un budget de 250.000 euros, puis confiée au Service archéologique municipal (SAVL) auquel les souterrains sont historiquement rattachés.

Le vaste réseau de tunnels maçonnés et de salles voutées enfoui à plus de vingt mètres sous la colline de la Croix Rousse tire son nom de son plan énigmatique en forme d'arêtes de poissons.

"Les catacombes de Paris sont un des sites les plus visités de la capitale, il serait temps de se pencher sur la question", bougonne Jean-Luc Chavent, un guide touristique de 70 ans. A défaut de mieux, ce spécialiste de circuits insolites "montre des photographies" à ses clients.

"La demande est très importante", confirme Bastien Gregis, le président d'une association locale, l'Ocra, qui organise des visites souterraines "partout sauf dans les arêtes", interdites d'accès par arrêté municipal.

Faute de visites réelles, un parcours virtuel permettrait de "lever la chape de plomb" sur ce site qui "nourrit tous les fantasmes", estime-t-il.

Les archéologues disposent déjà de relevés 3D, mais "ces données brutes doivent être transformées, allégées, pour un format adapté à la vulgarisation", explique Hervé Tronchère, géomorphologue au SAVL.

« Qualité d'images »

Dans son bureau encombré de dossiers, son ordinateur mouline de longues minutes pour restituer les visuels basiques qu'il a modélisés pour ses recherches. "Une des difficultés sera de passer à un produit sympa pour un public habitué à une certaine qualité d'image", admet-il.

Les archéologues municipaux ont dans un premier temps décrit les Arêtes comme un ouvrage militaire du XVIe siècle, avant que des datations au carbone 14 n'entraînent un bond de 15 siècles en les situant au tournant du premier millénaire, à l'époque où Rome avait choisi Lugdunum comme capitale des Trois Gaules.

De nouvelles études font aujourd'hui le lien avec un autre réseau souterrain construit à la même période sur les berges du Rhône, les galeries des Sarrasinières, explique Cyrille Ducourthial, qui coordonne les recherches du SAVL.

Le réseau cartographié couvre au total une trentaine de kilomètres, mais tout n'a pas été exploré, des tunnels ayant été murés au fil des aménagements urbains et des effondrements de terrain.

L'ensemble pourrait être un système de stockage lié au sanctuaire des Trois Gaules, où les représentants des provinces gauloises se réunissaient chaque été pour prêter allégeance à Rome, selon les dernières hypothèses du SAVL. Reste à savoir ce qui était stocké, par qui et pourquoi.

« Da Vinci Code »

"On est face à un truc majeur, c'est fabuleux... mais il y a vraiment des lacunes en termes de transparence et de pédagogie", regrette Mickael Mignet, un scénariste de bande dessinée qui travaille sur ce "sujet complexe" en vue d'un prochain album.

Au-delà des publications scientifiques, les galeries ont déjà suscité de multiples articles, récits, essais ésotériques et romans historiques.

Walid Nazim, un historien autodidacte, se prépare à publier une nouvelle enquête après avoir signé en 2001 "L'énigme des arêtes de poissons", un ouvrage à succès où il questionne le "secret" entourant les vestiges qu'il relie au trésor des Templiers.

"Il n'y a pas de secret" mais "parler, c'est augmenter le risque d'intrusion", argumente Sylvain Godinot, alors que des passionnés de souterrains, amateurs de frissons, d'urbex ou de messes noires, y font parfois des visites clandestines.

L'élu écologiste espère présenter la visite virtuelle en septembre 2024. D'ici là, reste à écrire le cahier des charges, lancer un appel d'offres et sélectionner un concepteur, sachant que les productions 3D les plus sophistiquées coûtent plusieurs millions d'euros.

Sans idée précise sur la forme, les archéologues municipaux comptent en tout cas "s'en tenir aux faits scientifiques" pour les explications: "Pas question de faire du Da Vinci Code".


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
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  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette.