Fête des lumières à Lyon: poésie, humour et... sobriété énergétique

Une procession religieuse lors de l'édition annuelle de la Fête des Lumières à Lyon, dans le centre-est de la France, le 8 décembre 2022. (AFP)
Une procession religieuse lors de l'édition annuelle de la Fête des Lumières à Lyon, dans le centre-est de la France, le 8 décembre 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

Fête des lumières à Lyon: poésie, humour et... sobriété énergétique

  • Deux millions de visiteurs, à 70% originaires de la métropole lyonnaise d'après la mairie, sont attendus jusqu'à dimanche soir, curieux de découvrir les 30 œuvres présentées
  • La Tribune de Lyon se félicitait cette semaine du maintien de la fête, «exception heureuse à la sobriété». «On se rattrapera dès lundi, c'est promis», assure l'hebdomadaire local

LYON: Un champ de lucioles, un chat sorti du métaverse, des œuvres d'art qui chantent ACDC et Dalida... la Fête des lumières prend ses quartiers jeudi à Lyon, sous le signe de la poésie, de l'humour mais aussi de la sobriété énergétique.

"La Fête des lumières fait partie de l'ADN de la ville, pour nous c'est vraiment important de la maintenir", a soutenu le maire EELV Grégory Doucet, qui prône par ailleurs les économies d'énergie pour sa ville cet hiver.

Dans le centre, où un espace piétonnier favorise les déambulations nocturnes, ou dans le parc de la Tête d'Or, des œuvres lumineuses sont installées un peu partout, tandis que des bâtiments se transforment en écrans géants.

Sur la façade de la cathédrale Saint-Jean, "Time", petit bijou artistique conçu à partir d'algorithmes génératifs, invite à réfléchir sur le temps qui passe. Sur la place des Terreaux, on peut se déhancher au son de Britney Spears ou de Diam's interprétées par des... portraits du musée des Beaux-Arts. Ailleurs, une installation alerte sur le dérèglement climatique.

Deux millions de visiteurs, à 70% originaires de la métropole lyonnaise d'après la mairie, sont attendus jusqu'à dimanche soir, curieux de découvrir les 30 œuvres présentées, dont 17 nouvelles collaborations, avec des artistes venus de France, d'Espagne, d'Italie ou du Congo.

Mais alors que la crise énergétique a imposé la sobriété comme mot d'ordre, la tenue de cette Fête des lumières dans une municipalité écologiste n'est-elle pas paradoxale?

«Moment fédérateur»

Lyon "est engagée dans un plan de sobriété" qui vise "à baisser de 10% nos consommations énergétiques sur un an. On a déjà commencé en régulant les températures de chauffe (des bâtiments publics), en baissant l'éclairage public, y compris en éteignant la nuit entre 02H00 et 04H30", explique M. Doucet.

"La Fête des lumières a une consommation relativement limitée: la facture d'électricité, c'est 3.500 euros", soit seulement 0,1% de la facture annuelle d'électricité pour l'éclairage, "car les œuvres sont essentiellement basées sur la technologie LED", "très peu énergivore", affirme-t-il. Au total, le budget de la Fête s'élève à près de 3 millions d'euros.

Et surtout, "c'est un moment populaire, fédérateur", justifie le maire, en évoquant une édition 2022 encore plus inclusive et accessible.

La Tribune de Lyon se félicitait cette semaine du maintien de la fête, "exception heureuse à la sobriété". "On se rattrapera dès lundi, c'est promis", assure l'hebdomadaire local.

Interrogée par l'AFP, Anne-Marie Ducroux, présidente de l'association ANPCEN qui plaide pour la sobriété lumineuse, ne se dit pas opposée à ce type d'événements, mais juge essentiel qu'ils soient gérés "de manière responsable et raisonnable avec des horaires adaptés, une prévention des lumières intrusives et une réduction des puissances utilisées", car au motif que les dispositifs "économisent des kilowattheures par rapport aux années précédentes, on s'autorise soit à en mettre plus, soit plus longtemps, soit de manière plus puissante".

Tournant

Rappelant qu'aux origines de cette fête en hommage à la Vierge Marie, les Lyonnais allumaient des lumignons à leurs balcons ou fenêtres, Mme Ducroux souligne qu'elle est devenue une fête "touristique, économique"; elle ne verrait ainsi pas d'un mauvais œil qu'elle redevienne davantage ce qu'elle était.

"On incite chaque année les habitants à mettre des lumignons", mais "on ne peut pas revenir à des temps différents", estime Julien Pavillard, directeur des événements à Lyon. "On peut être sobre, mais il ne faut pas oublier qu'une fête ça apporte beaucoup d'énergie".

Pourtant, reconnaît-il, "une réflexion est en cours sur comment les festivals lumière peuvent évoluer, car on sent qu'on est à un tournant, comme la société en général".

Le futur de ces festivals sera ainsi le thème du Lyon Light Festival Forum, organisé jeudi et vendredi par l'association internationale LUCI.

"On a des enjeux forts. Il va falloir faire mieux avec moins: comment réduire l'impact environnemental dans les productions, les technologies, les matériels utilisés?", explique Mark Burton-Page, directeur général de LUCI, qui fédère 35 festivals lumière.

Des initiatives sont déjà en cours. A Eindhoven, aux Pays-Bas, le festival Glow, en novembre, a éteint ses installations une heure plus tôt hors week-ends, tandis que celui de Berlin assure avoir utilisé cette année 75% d’électricité de moins que durant son édition précédente.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.