Turkménistan: législatives sous l'oeil de la puissante famille au pouvoir

Une femme vote lors des élections législatives turkmènes dans un bureau de vote de la ville d'Annau, à 20 km de la capitale Achgabat, le 26 mars 2023. (Photo, AFP)
Une femme vote lors des élections législatives turkmènes dans un bureau de vote de la ville d'Annau, à 20 km de la capitale Achgabat, le 26 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 26 mars 2023

Turkménistan: législatives sous l'oeil de la puissante famille au pouvoir

  • La participation avait presque atteint les 75% huit heures après l'ouverture des bureaux, où se pressaient les électeurs
  • Ex-république soviétique, le Turkménistan est dirigé depuis plus de 16 ans par les Berdymoukhamedov et aucune élection n'a été jugée libre et équitable par les observateurs occidentaux

ACHKHABAD: Le Turkménistan élit dimanche ses députés lors des premières élections législatives depuis la réforme constitutionnelle qui a consolidé en janvier la mainmise de la famille Berdymoukhamedov sur ce pays reclus et autoritaire d'Asie centrale.

Les bureaux de vote de ce pays, quasiment entièrement recouvert par les sables bordant la mer Caspienne, ont ouvert à 07H00 locales (02H00 GMT) et fermeront à 19H00 (14H00 GMT), selon la commission électorale.

La participation avait presque atteint les 75% huit heures après l'ouverture des bureaux, où se pressaient les électeurs, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'économie turkmène repose quasi exclusivement sur la commercialisation de ses immenses réserves de gaz, d'autant plus convoitées depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Ces derniers mois, le président turkmène a notamment rencontré ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping.

Ex-république soviétique, le Turkménistan est dirigé depuis plus de 16 ans par les Berdymoukhamedov et aucune élection n'a été jugée libre et équitable par les observateurs occidentaux.

Duo père-fils

Le président Serdar Berdymoukhamedov, quadragénaire au visage austère, a pris en mars 2022 la succession de son père de 65 ans, Gourbangouly, connu pour sa démesure et son culte de la personnalité débridé durant son règne débuté en 2006.

Mais loin de se mettre en retrait, Gourbangouly Berdymoukhamedov, a proposé en janvier d'abolir la chambre haute du Parlement, pourtant créée à sa demande en 2021, et de revenir à un système monocaméral.

Après cette proposition votée à l'unanimité, M. Berdymoukhamedov a été nommé président d'un nouvel organe suprême.

Ce Conseil populaire a la mainmise sur les grandes orientations de la politique intérieure et extérieure du Turkménistan, reléguant de facto l'Assemblée et ses 125 députés au second plan.

M. Berdymoukhamedov père, déjà officiellement "Héros-Protecteur" (Arkadag), a été fait "chef de la nation turkmène" et une ville en son honneur est en cours de construction.

"Il est nécessaire de poursuivre les efforts du Héros-Protecteur et de notre cher président", assure à l'AFP Ogoulgourban Ezimova, présidente d'un bureau de vote à Achkhabad, la capitale.

Dans son bureau de vote, les électeurs de 18 ans votant pour la première fois recevront "des cadeaux, des fleurs et des livres de notre cher Protecteur" pour qu'ils "se souviennent de ce jour spécial dans leur vie".

Parmi eux, Maïa Ataeva, qui vient tout juste de recevoir ces cadeaux. "Nous, les étudiants, prenons particulièrement au sérieux ces élections car comme l'a dit notre cher président Serdar Berdymoukhamedov, elles marquent une nouvelle étape de la démocratisation du pays", dit-elle à l'AFP.

Cadeaux

Si Serdar et Gourbangouly Berydymoukhamedov ont à maintes fois répété que ces élections se déroulent selon des principes démocratiques, l'opposition est absente du scrutin et la censure règne dans ce pays qui occupe les tréfonds du classement de RSF pour la liberté de la presse, en compagnie de la Corée du Nord, l'Erythrée et l'Iran.

Hors des bureaux de vote, l'enthousiasme des électeurs rencontrés par l'AFP avant le scrutin semblait relativement mesuré.

Car hormis la biographie détaillée des 258 candidats égrainée par "Turkménistan neutre", successeur du journal du parti communiste turkmène à l'époque soviétique, il est difficile de trouver la trace d'un programme.

Visages fermés, cravates et costumes noirs pour les hommes et costumes traditionnels colorés pour les femmes, ces candidats sont issus de trois partis et de groupes de citoyens.

Si ce pays fermé, le seul au monde à n'avoir jamais reconnu la moindre contamination à la Covid-19, ne communique pas sur le niveau de chômage, la situation économique est loin d'être idyllique. Et le régime n'a pas relâché son emprise sur la population.

"J'ai regardé l'an dernier l'investiture du président, beaucoup attendaient du jeune chef d'Etat d'importantes réformes", raconte à l'AFP Maksat Redjenov, entrepreneur déçu.

Vendeur au marché d'Achgabat, Achir Ovezov, la trentaine, ne connait pas les candidats et doit "travailler du matin au soir" pour nourrir sa famille.

Son absence ne devrait pas empêcher le taux de participation d'avoisiner les 90%.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.