Ukraine: Deux morts et plus de 30 blessés dans un bombardement à Sloviansk

Des gens regardent une voiture incendiée devant un immeuble détruit après une frappe meurtrière dans la ville de Sloviansk, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
Des gens regardent une voiture incendiée devant un immeuble détruit après une frappe meurtrière dans la ville de Sloviansk, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 mars 2023

Ukraine: Deux morts et plus de 30 blessés dans un bombardement à Sloviansk

  • Selon la police, les deux personnes décédées conduisaient près du centre-ville au moment du bombardement
  • «Ce sont des victimes prises au hasard», a déclaré à la presse Dmytro Nogin, haut responsable de la police du district de Kramatorsk

SLOVIANSK: Des missiles russes se sont abattus lundi sur la ville de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, tuant deux personnes dans leur voiture, blessant plus de 30 autres et détruisant des immeubles, ont indiqué la police et les autorités locales.

"Il y a deux morts et 29 blessés à Sloviansk, des bâtiments administratifs et des bureaux ont subi des dégâts ainsi que cinq immeubles et sept maisons", a d'abord déclaré le gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Facebook, précisant que les forces russes avaient "frappé le centre de la ville vers 10H30 (07H30 GMT) avec deux missiles S-300".

Selon la police, les deux personnes décédées conduisaient près du centre-ville au moment du bombardement. "Ce sont des victimes prises au hasard", a déclaré à la presse Dmytro Nogin, haut responsable de la police du district de Kramatorsk.

"Une femme est morte dans cette voiture", a-t-il raconté en désignant un véhicule calciné, avant d'ajouter: "Une autre (personne, ndlr) est morte dans cette voiture verte".

Dans l'après-midi, une casquette maculée de sang reposait dans la rue à côté d'une voiture dont le siège avant était couvert de sang et de bris de glace, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le bilan policier a fait état de 32 blessés, dont cinq grièvement atteints, tandis que le maire Vadym Lyakh en recensait au total 36 dans cette ville située à 40 kilomètres à vol d'oiseau de Bakhmout où forces ukrainiennes et pro-russes se livrent une âpre bataille.

Armes nucléaires au Bélarus: Moscou ne changera pas ses plans malgré les critiques, affirme le Kremlin

"Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d'impact sur les plans de la Russie", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La Russie a affirmé lundi qu'elle ne changerait pas ses plans prévoyant le déploiement d'armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, malgré les nombreuses critiques des pays occidentaux.

"Bien entendu, une telle réaction ne pourra pas avoir d'impact sur les plans de la Russie", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Samedi, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir eu l'accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, un pays situé aux portes de l'Union européenne et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche.

Selon le président russe, des préparatifs à ce déploiement doivent commencer dès le mois prochain.

Un imposant immeuble administratif de trois étages a été éventré par l'explosion qui a également soufflé ses vitres. Selon les précisions de M. Nogin à l'AFP, l'édifice abritait un office ferroviaire mais deux personnes sur place ont indiqué qu'il s'agissait d'un centre de recrutement de soldats.

Oleksandr, 34 ans, croisé devant l'immeuble, le visage recouvert d'un bandage, a ainsi raconté à l'AFP qu'il était venu faire une visite médicale "dans un centre d'enrôlement militaire".

Non loin de lui, plusieurs voitures gisaient, totalement carbonisées, et une pelleteuse était à l'oeuvre pour retirer un imposant bloc de béton qui s'est abattue sur l'une d'elles.

"Je travaille ici et je suis arrivée juste au moment de l’explosion", a déclaré, en larmes, Yelena, une coiffeuse de 42 ans.

Selon le gouverneur, une autre ville de la région de Donetsk, Droujkivka, avait été visée par une attaque. "Deux missiles S-300 ont frappé l'orphelinat de Droujkivka et l'ont presque complètement détruit", a-t-il dit, ajoutant que cette frappe n'avait pas fait de victimes selon de premières informations.

"Un autre jour qui a commencé avec le terrorisme de la Fédération de Russie. L'Etat agresseur a frappé notre ville de Sloviansk," a, de son côté, déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.

"L'ennemi doit le savoir: l'Ukraine ne pardonnera pas les tortures infligées à notre peuple, ne pardonnera pas ces morts et ces blessures", a-t-il ajouté.

Les forces russes ont fait de la conquête de la région de Donetsk leur principale priorité sur le plan militaire et ont annoncé l'an dernier l'avoir annexée, même si elles n'en contrôlent pas la totalité.

Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine

Les premiers chars britanniques Challenger sont arrivés en Ukraine, a annoncé lundi soir le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, de nouveaux équipements militaires occidentaux pour aider Kiev à repousser l'invasion russe.

M. Reznikov a indiqué que "des Challengers britanniques, des Strykers et des Cougars américains et des Marders allemands" s'étaient "ajoutés aux unités ukrainiennes".

Le ministre a posté une photo de ces véhicules, dans son message posté sur Facebook, sans dire quand ils étaient exactement arrivés.

Une porte-parole du ministère ukrainien, Iryna Zolotar, a confirmé à l'AFP que les tanks Challenger "se trouvaient déjà en Ukraine", sans en donner le nombre exact à ce stade.

Des soldats ukrainiens ont achevé leur formation au Royaume-Uni pour apprendre à manier les 14 chars Challenger 2 fournis par Londres à l'Ukraine face à l'invasion russe, a annoncé plus tôt lundi le ministère britannique de la Défense.

Leur entraînement avait commencé peu après l'annonce début janvier de la fournitures de ces chars par le Royaume-Uni. "Le Royaume-Uni envoie les chars Challenger 2, qui seront bientôt aux mains des forces armées" ukrainiennes, avait indiqué le ministère britannique dans un communiqué.

Les soldats ukrainiens ainsi formés, dont le nombre n'a pas été précisé, rentrent dans leur pays "mieux équipés, mais pas moins en danger", a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace.

"Nous continuons à nous tenir à leurs côtés et à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il ajouté dans un communiqué.

"Je me bats pour mon avenir, pour l'avenir de mon pays et pour l'avenir de ma famille", a déclaré un soldat ukrainien ainsi formé, dans une vidéo réalisée par la Défense britannique.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.