Au coeur du cortège parisien contre la réforme des retraites, les «street medics» au chevet des blessés

Les forces de police anti-émeute françaises et un «street medic» aident un homme blessé lors d'une manifestation à Paris le 28 mars 2023 (Photo, AFP).
Les forces de police anti-émeute françaises et un «street medic» aident un homme blessé lors d'une manifestation à Paris le 28 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Au coeur du cortège parisien contre la réforme des retraites, les «street medics» au chevet des blessés

  • Devant la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, Anna distribue conseils et sérum physiologique à tous les manifestants les yeux rougis par les gaz lacrymogènes
  • «On diagnostique les blessés au mieux de nos capacités, on leur demande leur consentement, on applique les premiers soins et on les redirige vers les pompiers ou l'hôpital», explique-t-elle

PARIS: "De l'intérieur vers l'extérieur des yeux, et penche bien la tête en avant". Devant la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, Anna distribue conseils et sérum physiologique à tous les manifestants les yeux rougis par les gaz lacrymogènes.

À 23 ans, cette "street medic" qui préfère rester anonyme arpente la "black line", cette tête de cortège où des centaines de personnes souvent vêtues de noir, le visage casqué et dissimulé, forment les "black blocs" qui affrontent les forces de l'ordre, en veillant à rester "en retrait" des violences.

Dans son sac à dos de secouriste volontaire, bandages, pansements, sérum physiologique, décontaminant pour les yeux ou compresses anti brûlures...

"On diagnostique les blessés au mieux de nos capacités, on leur demande leur consentement, on applique les premiers soins et on les redirige vers les pompiers ou l'hôpital", explique-t-elle. "On les informe bien que nous ne sommes pas médecins", précise la jeune femme, qui n'a suivi qu'une formation de secourisme en premiers secours.

Tout comme son binôme Emma, 25 ans, et de nombreux autres "street medics" interrogés par l'AFP, ce sont les manifestations du mouvement des Gilets jaunes qui les ont incités à s'engager auprès des manifestants blessés.

"Parce que les violences policières étaient graves", affirme Emma, qui choisit elle aussi ne pas révéler son nom.

"Pour être utile", complète Anna, qui dit avoir suivi "presque toutes" les manifestations intersyndicales contre la réforme des retraites et de nombreuses "manifestations sauvages", ces déambulations nocturnes qui se sont multipliées depuis le recours du gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sa réforme par les députés.

"Il faut garder son calme, savoir lire la situation et la stratégie des forces de l'ordre car on peut se prendre des coups comme n'importe quel manifestant", commente cette étudiante en droit engagée "par conviction" auprès des blessés.

«Peur qu'il y ait un mort»

Anna comme Emma se présentent comme "des manifestantes comme les autres", qui n'hésitent pas à reprendre des slogans "antifascistes" avec la foule de la tête de cortège.

À l'inverse de Lux, une infirmière de 23 ans qui assure qu'elle "met de côté son militantisme" quand elle s'affiche comme "street medic" en manifestation.

"On constate une augmentation de la violence, j'ai peur de blessés graves, j'ai peur qu'il y ait un mort", dit-elle sous couvert d'anonymat, T-shirt blanc marqué d'une croix dessinée au feutre.

Capable de "poser un garrot ou faire un massage cardiaque", la jeune femme assure être là "simplement là pour limiter la casse".

Nouvelle charge policière en tête de manifestation.

Anna rejoint Emma au chevet d'un homme à terre, réfugié contre la porte d'un immeuble. Sa tête est ensanglantée, il a reçu un coup de matraque. Emma désinfecte la plaie, applique une compresse et recommande au blessé de se rendre aux urgences pour "des points de suture".

Quelques minutes plus tard, le binôme accourt auprès d'un manifestant qui souffre d'une brûlure sur la nuque.

Un palet de grenade lacrymogène est resté coincé dans ses vêtements, son sweat à capuche et son écharpe sont brûlés et troués. Elles lui lavent les yeux avant de nettoyer sa plaie dans le cou et de lui appliquer un "burn shield", une compresse stérile pour les brûlures.

Puis elles contactent par téléphone les pompiers, qui conseillent au manifestant de se rendre aux urgences. "La plaie est blanche et noire, c'est signe que c'est grave, il faut éviter qu'elle s'infecte", constate à son tour Emma.

Les manifestants finissent d'arriver place de la Nation, terme du cortège du jour. Il est 18h00, certains ont encore les yeux rougis à cause des gaz lacrymogènes.

Les "street medics" distribuent encore quelques bombes de solution décontaminante. Et surtout, ils restent en alerte, au cas où des manifestations sauvages s'improviseraient plus tard dans la soirée dans les rues parisiennes.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.