L'Ukraine a déployé des roquettes américaines de longue portée, affirme Moscou

Ils peuvent voler jusqu'à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les dépôts de munitions, loin derrière les lignes de front (Photo, AFP).
Ils peuvent voler jusqu'à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les dépôts de munitions, loin derrière les lignes de front (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

L'Ukraine a déployé des roquettes américaines de longue portée, affirme Moscou

  • L'Ukraine n'a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins
  • Pour le Kremlin, les approvisionnements en armes occidentales sont la preuve qu'Européens et Américains mènent une guerre par procuration contre la Russie

KIEV: La Russie a affirmé mardi avoir abattu une roquette américaine de longue-portée GLSDB, première confirmation de livraison de ces munitions à l'Ukraine qui les juge cruciales pour lancer sa prochaine contre-offensive.

L'Ukraine n'a de son côté donné aucune information quant au déploiement de ces engins.

L'annonce russe intervient aussi au lendemain de la confirmation de la livraison de blindés britanniques, américains et allemands, véhicules clés, selon Kiev, pour réaliser ses ambitions de reconquête militaire.

"La défense anti-aérienne (...) a abattu 18 roquettes du système Himars et une roquette guidée GLSDB", a indiqué le ministère russe de la Défense dans son communiqué quotidien au sujet de ces bombes guidées d'une portée de jusqu'à 150 km, promises à Kiev par les Etats-Unis début février.

Les GLSDB (pour "Ground Launched Small Diameter Bomb" en anglais) sont des engins de petit diamètre et de haute précision fabriqués par l'Américain Boeing et le Suédois Saab.

Ils peuvent voler jusqu'à 150 km et donc menacer des positions russes, en particulier les dépôts de munitions, loin derrière les lignes de front.

"La précision des GLSDB est si élevée qu'elles peuvent frapper dans le rayon d'un pneu de voiture", affirme Saab sur son site.

Réticences initiales

L'Ukraine a martelé avoir besoin de telles munitions pour détruire les lignes de ravitaillement russes et ainsi surmonter son déficit en hommes et en munitions en vue de sa contre-offensive annoncée pour repousser les forces de Moscou qui occupent une large partie du sud et de l'est de l'Ukraine.

La livraison en juin 2022 à l'armée ukrainienne de systèmes de lance-roquettes mobiles de haute précision Himars avec des munitions d'une portée de quelque 80 km avait permis à l'Ukraine de ravager les arrières de l'armée russe.

Cela avait permis les contre-offensives ayant conduit à la reconquête de larges territoires dans le sud et le nord-est du pays entre septembre et novembre.

Pour répondre à la menace des Himars, les forces russes ont rallongé leurs lignes de ravitaillement, éloignant notamment leurs stocks de munitions du front.

Les Occidentaux s'étaient montrés réticents à fournir des systèmes de plus longue portée, craignant qu'ils ne puissent servir à frapper le territoire russe et provoquer une escalade.

Kiev a, de son côté, promis à plusieurs reprises que ces armes ne serviraient que pour attaquer des cibles en territoire occupé.

Face aux campagnes de frappes massives lancées ces derniers mois sur les villes et infrastructures ukrainiennes - Kiev a encore annoncé mardi avoir été visée par 12 drones explosifs de fabrication iranienne, tous interceptés - les Etats-Unis ont finalement annoncé le 3 février qu'ils fourniraient des GLSDB à l'Ukraine.

Mais le calendrier de livraison n'avait pas été annoncé, certaines sources estimant que plusieurs mois étaient nécessaires.

Outre ces roquettes, l'Ukraine a martelé tout au long de l'hiver avoir besoin de centaines de chars modernes et de blindés pour pouvoir infliger une défaite militaire à la Russie. Les Occidentaux en ont promis mais leur nombre semble jusqu’ici en deçà des attentes ukrainiennes.

Des chars britanniques de combat Challenger, des blindés américain Stryker et Cougar et des blindés allemands Marder ont ainsi été livrés à l'Ukraine, a annoncé lundi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Ce dernier a indiqué mardi que les Challenger allaient "bientôt entamer leur mission de combat".

Pour le Kremlin, les approvisionnements en armes occidentales sont la preuve qu'Européens et Américains mènent une guerre par procuration contre la Russie, justifiant ainsi son incapacité à vaincre militairement son voisin.

En réplique, la Russie a annoncé qu'elle allait déployer des armes nucléaires tactiques chez son seul allié en Europe, le Bélarus, un voisin de l'Ukraine qui a prêté son territoire à l'invasion russe sans pour autant y prendre part activement.

Minsk a confirmé mardi avoir donné son accord, tout en soulignant que l'armée bélarusse n'aurait pas le contrôle de ces armements dont ainsi le déploiement "ne contredit en aucune manière les articles I et II du traité de non-prolifération nucléaire", selon un communiqué du ministère bélarusse des Affaires étrangères.

L'Allemagne prévoit une hausse significative de son aide militaire à Kiev

La commission budgétaire du Bundestag doit adopter mercredi une hausse significative de l'aide militaire allemande à l'Ukraine, a indiqué mardi une source parlementaire à l'AFP.

Les députés doivent au total se prononcer sur le déblocage de 12 milliards d'euros, à la fois en livraisons d’armes directement à Kiev et en réapprovisionnement de l'armée allemande, qui s'est délestée d'une grande partie de ses stocks au profit de l'Ukraine durant l'année écoulée.

Si ces fonds sont votés, l'aide allemande bondira ainsi d'un montant d'environ 3 milliards jusqu'ici engagés à quelque 15 milliards d'euros, en incluant les montants prévus pour les remplacements d'équipements de la Bundeswehr.

Les députés seront saisis mercredi à partir de 09H00 de plusieurs propositions en ce sens du ministère allemand des Finances.

L'armée allemande devrait pouvoir bénéficier d'une partie de ces nouveaux fonds dès cette année, a-t-on précisé de même source.

«User l'ennemi»

Depuis le lancement de son assaut le 24 février 2022, la Russie a successivement dû battre en retraite du nord de l'Ukraine et de la capitale Kiev (mars 2022), puis du nord-est (septembre 2022) et enfin de Kherson dans le sud.

L'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner ont depuis concentré leur offensive dans l'est, en particulier à Bakhmout et Avdiïvka, gagnant du terrain mais sans parvenir jusqu'ici à conquérir ces villes en dépit d'importantes pertes et destructions.

L'Ukraine espère que, forte d'armements occidentaux et en infligeant suffisamment de pertes aux forces russes, elle pourra lancer une contre-offensive décisive au printemps ou à l'été.

"Notre objectif premier est d'user les forces supérieures (en nombre) de l'ennemi et de lui infliger de lourdes pertes", a indiqué sur Telegram le commandant de forces terrestres ukrainiennes, Oleksandr Syrsky.

"Cela va permettre de créer les conditions nécessaires à la libération des terres ukrainiennes et d'accélérer notre victoire", a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu dans des usines d'armement des régions russes de Tcheliabinsk et Kirov qui produisent des munitions de chars et d'artillerie, alors que sur le front des unités, notamment le groupe Wagner, se plaignent régulièrement de manquer d'obus.

Selon un communiqué du ministère, les usines comptent augmenter leur production "de 7 à 8 fois" d'ici la fin de l'année.


Tentative d'assassinat du Premier ministre slovaque, «entre la vie et la mort»

Cette image extraite d'une séquence vidéo obtenue par l'AFPTV montre des agents de sécurité transportant le Premier ministre slovaque Robert Fico vers un véhicule après qu'il ait été abattu à Handlova le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Cette image extraite d'une séquence vidéo obtenue par l'AFPTV montre des agents de sécurité transportant le Premier ministre slovaque Robert Fico vers un véhicule après qu'il ait été abattu à Handlova le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Robert Fico, âgé de 59 ans, devait subir une « intervention urgente » après avoir été acheminé par hélicoptère à Banska Bystrica
  • Selon sa page officielle Facebook, M. Fico a été touché par balle «plusieurs »

BRATISLAVA: Le Premier ministre slovaque Robert Fico se trouve "entre la vie et la mort" après avoir été blessé par plusieurs balles mercredi après une réunion de cabinet, a indiqué le gouvernement de ce pays d'Europe centrale.

Robert Fico, âgé de 59 ans, devait subir une "intervention urgente" après avoir été acheminé par hélicoptère à Banska Bystrica, une ville du centre de la Slovaquie, a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Selon sa page officielle Facebook, M. Fico a été touché par balle "plusieurs fois".

"La police a arrêté l'assaillant et donnera davantage d'informations le plus vite possible", a en outre annoncé dans un communiqué la présidente sortante de la Slovaquie, Zuzana Caputova, qualifiant l'agression de son opposant politique d'"attaque contre la démocratie".

La télévision slovaque a diffusé des images d'un homme en jeans menotté au sol.

L'attaque est intervenue après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie, selon le journal Dennik N, dont un reporter a entendu plusieurs coups de feu et vu le chef de gouvernement emmené précipitamment dans une voiture par des gardes du corps.

"Aujourd'hui, après une réunion gouvernementale à Handlova, il y a eu une tentative d'assassinat sur le Premier ministre", a confirmé le gouvernement.

M. Fico avait tout d'abord été transporté à l'hôpital de Handlova, dans "l'unité de chirurgie vasculaire", a indiqué à l'AFP la directrice de l'établissement, Marta Eckhardtova, qui n'a pas donné de précisions sur la nature de ses blessures.

Un ex-communiste pro-Poutine

Après être revenu au pouvoir comme Premier ministre en octobre dernier, Robert Fico a mis en doute la souveraineté de l'Ukraine et fait cesser toute aide militaire au pays.

Cet ancien membre du parti communiste, qui a fondé sa propre formation et rejette les étiquettes de "populiste" et de "démagogue", s'est opposé aux sanctions contre la Russie.

En avril, il a néanmoins opéré un changement de ton face à la guerre en Ukraine, prônant une solution pacifique qui respecte "l'intégrité territoriale" de ce pays.

Son allié au gouvernement, Peter Pellegrini, a remporté le mois dernier la présidentielle devançant largement un diplomate pro-européen, en faisant de la guerre en Ukraine un élément clés de la campagne dans ce pays de 5,4 millions d'habitants membre de l'Union européenne et de l'Otan.

Sa coalition gouvernementale a notamment adopté un projet de loi controversé sur la radio et la télévision publiques RTVS que le pouvoir en place accuse de manquer d'objectivité

Vive émotion en Europe

Les dirigeants des institutions de l'Union européenne ont vivement réagi à la nouvelle.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déploré "l'attaque ignoble" contre le Premier ministre slovaque, jugeant que "de tels actes de violence n'ont pas leur place dans notre société et sapent la démocratie, notre bien commun le plus précieux".

"Rien ne peut jamais justifier la violence ni de telles attaques", a souligné le président du Conseil européen Charles Michel, tandis que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'est déclaré "consterné".

En Hongrie, frontalière avec la Slovaquie, le Premier ministre Viktor Orban s'est dit "profondément choqué par l'attentat odieux perpétré contre mon ami, le Premier ministre Robert Fico".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé l'attaque "épouvantable" contre le Premier ministre slovaque. Et le président russe Vladimir Poutine a parlé d'un "crime odieux", en décrivant Robert Fico "comme un homme courageux et déterminé".

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est pour sa part dit "bouleversé par le lâche attentat" car "la violence ne peut avoir sa place dans la politique européenne".

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a exprimé "la plus ferme condamnation de toute forme de violence et d'attaque aux principes de base de la démocratie et de la liberté". Et le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'est dit "choqué d'apprendre cette nouvellle épouvantable".

 

 


Un feu de forêt menace une ville pétrolière de l'ouest du Canada, nouvelles évacuations

Située en Alberta (ouest), cette ville de 70.000 habitants est doublement connue car elle est le centre de la production de pétrole du Canada  (Photo, AFP).
Située en Alberta (ouest), cette ville de 70.000 habitants est doublement connue car elle est le centre de la production de pétrole du Canada (Photo, AFP).
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  • Tous les regards sont néanmoins tournés vers la région car le risque est grand à cause des installations pétrolières
  • Le Canada possède 10% des réserves mondiales d'or noir, dont une très grande partie se trouve dans les sables bitumineux

FORT-MCMURRAY: Nouvelle alerte au Canada: des milliers d'habitants ont reçu l'ordre mardi d'évacuer en raison de l'approche d'un feu de forêt à proximité de Fort McMurray, le plus gros complexe de sables bitumineux du pays.

Située en Alberta (ouest), cette ville de 70.000 habitants est doublement connue car elle est le centre de la production de pétrole du Canada et aussi le symbole de la plus grosse catastrophe de l'histoire du pays, en termes de destruction, après avoir été partiellement ravagée par les flammes en 2016.

"Nous observons un comportement extrême du feu" qui "est poussé vers la ville par le vent", a déclaré Josée St-Onge, porte-parole des pompiers de l'Alberta, lors d'une conférence de presse.

"La fumée réduit la visibilité et il est difficile de déterminer les distances exactes", a-t-elle complété, précisant que les "pompiers avaient été retirés de la première ligne pour des raisons de sécurité" face à un feu trop intense.

Cet incendie, qui a déjà consumé 9.600 hectares de forêt, se trouve à maintenant seulement 13 kilomètres de la ville. Tous les quartiers sud (Prairie Creek, Abasand, Grayling Terrace et Beacon Hill) ont donc reçu un ordre d'évacuation en milieu de journée mardi.

Mardi en fin d'après-midi sous un ciel obscurci par la fumée des feux de forêt, d'immenses files de voitures se pressaient sur l'autoroute pour quitter la zone. De nombreux habitants sont encore traumatisés par le chaos qui a entouré l'évacuation en 2016 des 90.000 habitants par l'unique route d'accès de la ville entourée de forêt.

"Je suis très angoissée car en 2016 mon appartement a brûlé donc je revis tout cela", raconte Ashley Russell, résidente de Fort McMurray.

Cette dernière n'habite pas dans un quartier évacué mais elle a déjà fait ses "valises", pour ne pas être prise au dépourvu comme il y a huit ans. "Je suis prête à partir".

Après avoir vécu l'an passé la pire saison d'incendies de son histoire, le Canada a connu l'un de ses hivers les plus chauds, avec peu de neige dans de nombreuses régions.

Des conditions de sécheresse forte ou extrême dans une grande partie du pays qui font craindre un nouvel été apocalyptique. D'autant plus que cet hiver, le pays a enregistré un nombre record de feux zombies, ces brasiers qui couvent sous la neige dans l'épaisse profondeur des tourbières de la forêt boréale.

3 millions de barils de pétrole 

Toutefois le chef des pompiers de la région Jody Butz a tenu à rassurer la population estimant que "l'activité des incendies est très différente de celle de 2016".

"Nous disposons de ressources abondantes et nous sommes bien placés pour répondre à la situation", a-t-il estimé.

Tous les regards sont néanmoins tournés vers la région car le risque est grand à cause des installations pétrolières. Le Canada possède 10% des réserves mondiales d'or noir, dont une très grande partie se trouve dans les sables bitumineux.

Chaque jour, plus de 3 millions de barils de pétrole sont extraits des sables, d'après les chiffres officiels du gouvernement, contribuant à faire du Canada le quatrième producteur mondial et le premier exportateur de brut vers les Etats-Unis.

Un peu plus à l'ouest, où près de 5.000 personnes ont également été évacuées durant le week-end près de la ville de Fort Nelson dans la province de Colombie-Britannique, la situation était mardi plus favorable.

"Il fait frais, le ciel est couvert et le vent est très léger", a déclaré à l'AFP Rob Fraser, le maire de la ville. "Si cela continue ainsi, nous pourrons peut-être maîtriser cette bête".

Victime des conséquences dévastatrices du réchauffement climatique, le Canada a connu en 2023 la pire saison des feux de son histoire.

Près de 18 millions d'hectares de terres sont partis en fumée - soit une superficie plus grande que la Grèce. Quelque 200.000 personnes ont par ailleurs dû être évacuées et la fumée des incendies s'est répandue jusqu'aux Etats-Unis et même en Europe.


La CPI ne se laissera pas influencer par les «Goliath» de ce monde, promet son procureur

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan. (Photo, AFP)
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  • Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza
  • La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine

NATIONS UNIES : Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a assuré mardi qu'il ne se laisserait pas "influencer" par les "Goliath" de ce monde, en référence aux menaces le visant dans des dossiers liés à la guerre en Ukraine et à Gaza.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU portant sur son enquête sur les crimes de guerre en Libye, Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d'action face à l'offensive israélienne à Gaza.

"On peut se demander si l'efficacité de la CPI dans ce dossier n'est pas affectée par un projet de loi (...) visant à sanctionner les responsables de la CPI impliqués dans des enquêtes contre les Etats-Unis ou ses alliés",  a lancé l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, en référence à des informations rapportées par la presse sur un projet en ce sens d'élus au Congrès américains.

"Je veux le rassurer, (...) nous ne nous laisserons pas influencer, que ce soit par des mandats d'arrêt de la Russie contre moi ou des membres élus de la Cour, ou par n'importe quel élu d'une autre juridiction", a répondu Karim Kahn, évoquant des "menaces" personnelles et contre son bureau pour les forcer à "arrêter".

La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Vladimir Poutine pour son rôle dans la déportation d'enfants en Ukraine.

Début mai, la CPI avait déjà lancé une mise en garde aux "individus qui (la) menacent de représailles", elle ou son personnel, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une "atteinte à l'administration de la justice".

Elle s'exprimait suite à des informations selon lesquelles la Cour s'apprêtait à délivrer des mandats d'arrêt contre des membres du gouvernement israélien -dont pourrait faire partie le Premier ministre Benjamin Netanyahu- en lien avec les opérations militaires menées par Israël à Gaza en riposte à l'attaque du Hamas.

"Nous avons un devoir de nous battre pour la justice, de nous battre pour les victimes", a insisté Karim Khan mardi devant les membres du Conseil de sécurité.

"Je suis bien conscient qu'il y a des Goliath dans cette salle. Des Goliath avec du pouvoir, de l'influence", mais "nous avons la loi", a-t-il ajouté, assurant qu'il ferait son travail "avec intégrité et indépendance".