Washington favorable à un tribunal spécial pour juger l'«agression» russe en Ukraine

Des personnes marchent devant un immeuble détruit après une frappe meurtrière dans la ville de Sloviansk, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
Des personnes marchent devant un immeuble détruit après une frappe meurtrière dans la ville de Sloviansk, le 27 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Washington favorable à un tribunal spécial pour juger l'«agression» russe en Ukraine

  • Washington souhaite obtenir «un soutien international significatif, notamment de nos partenaires européens»
  • Le Parlement européen a également réclamé en janvier la mise en place d'un tribunal international similaire

WASHINGTON: Les Etats-Unis se sont déclarés favorables mardi à la création d'un tribunal spécial pour juger "l'agression" russe en Ukraine, avec des fonds et du personnel international mais "enraciné dans le système judiciaire ukrainien".

"Les Etats-Unis soutiennent la mise en place d'un tribunal spécial pour juger le crime d'agression contre l'Ukraine sous la forme d'une cour internationale qui soit enracinée dans le système judiciaire ukrainien et comprenant des éléments internationaux", a déclaré un porte-parole du département d'État américain.

Le responsable précise que Washington souhaite obtenir "un soutien international significatif, notamment de nos partenaires européens" et que le tribunal soit "localisé idéalement dans un autre pays en Europe".

C'est la première fois que les États-Unis, traditionnellement récalcitrants face à la justice internationale, se disent explicitement favorables à la création d'un tel tribunal pour juger des crimes commis depuis l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022.

Kiev appelle depuis longtemps à la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes, mais sa forme exacte soulève des questions juridiques complexes.

L'idée d'un tribunal spécial est également soutenue par les Européens, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en ayant parlé dès novembre de l'année dernière, tandis que l'Allemagne a proposé en janvier un "nouveau format" de tribunal, qui pourrait "dériver sa compétence du droit pénal ukrainien" mais disposer de procureurs et de juges internationaux et de financements étrangers.

Le Parlement européen a aussi réclamé en janvier la mise en place d'un tribunal international spécial chargé de juger le crime d'agression de la Russie contre l'Ukraine.

Le soutien de Washington à ce tribunal intervient alors que l'étau se resserre quelque peu vis-à-vis de la Russie après la décision, par exemple, de la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, d'émettre un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour le crime de guerre de "déportation" d'enfants ukrainiens dans le cadre du conflit.

Ni la Russie ni les États-Unis ne reconnaissent la compétence de la CPI.

Et la CPI n'est compétente que pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés en Ukraine, et non pour le "crime d'agression" commis par la Russie, imputable à ses plus hauts dirigeants, Moscou n'étant pas signataire du traité de Rome qui a institué la Cour.

Fonds et personnel internationaux

Dans un discours lundi, l'émissaire américaine pour la justice internationale, Beth Van Schaack, avait indiqué que les États-Unis souhaitaient que le tribunal dispose de fonds et de personnel international.

"Nous pensons qu'une telle cour internationalisée, mais enracinée dans le système judiciaire ukrainien (...) offrira les meilleures chances" que justice soit faite, a-t-elle dit devant l'université Catholique à Washington.

"Nous sommes déterminés à travailler avec l'Ukraine et les pays défenseurs de la paix à travers le monde, afin de mettre en place, financer et fournir le personnel pour un tel tribunal d'une façon qui permettra de rendre des comptes pour les crimes internationaux commis en Ukraine", a encore affirmé l'émissaire.

Jusqu'à présent, les États-Unis assuraient examiner tous les modèles possibles, mais réservaient leur position.

Les Occidentaux soutiennent la création d'une juridiction compétente pour juger de ces crimes présumés, tout en s'interrogeant sur la forme exacte qu'elle peut prendre – un tribunal international spécial basé sur un traité multilatéral ou une juridiction hybride, relevant du droit ukrainien mais comportant des juges internationaux.

D'aucuns ont appelé à créer un tribunal à l'image de celui de Nuremberg après la Seconde guerre mondiale pour juger les criminels nazis.

En janvier, la Commission européenne a dit réfléchir à la mise en place d'un parquet international pour rassembler des preuves du crime d'agression commis par la Russie en Ukraine, avant l'éventuelle création d'un tribunal spécial.

Le procureur de la CPI enquête déjà sur des crimes de guerre et d'humanité commis par les forces russes depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.