Captagone: Les sanctions américaines et britanniques, reflet d'une inquiétude internationale croissante

Des quantités considérables de Captagon sont saisies, y compris en Arabie saoudite. (AFP)
Des quantités considérables de Captagon sont saisies, y compris en Arabie saoudite. (AFP)
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Publié le Vendredi 31 mars 2023

Captagone: Les sanctions américaines et britanniques, reflet d'une inquiétude internationale croissante

  • Dans un dossier Deep Dive publié en février, Arab News explore la face cachée de l’industrie du Captagon
  • L’une des saisies récentes les plus importantes a eu lieu en octobre lorsque près de quatre millions de pilules ont été découvertes dans une cargaison de poivrons à Riyad

LONDRES: Les sanctions récemment imposées par les autorités américaines et britanniques à deux cousins du président Bachar al-Assad et à plusieurs personnalités syriennes et libanaises reflètent une inquiétude internationale croissante au sujet de leur rôle dans la fabrication et le trafic de Captagon, dont la valeur est estimée à 57 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) pour le régime syrien.

Le Captagon est une amphétamine qui entraîne une très forte addiction. Elle est utilisée dans l’ensemble du Moyen-Orient et 80% de son approvisionnement mondial est produit en Syrie. Des expéditions contenant des drogues qui s’élèvent à plusieurs milliards de dollars quittent régulièrement les bastions du régime, comme le port de Lattaquié.

Dans un dossier Deep Dive publié en février, Arab News explore la face cachée de l’industrie du Captagon, s’adressant à d’anciens toxicomanes, aux dealers, aux trafiquants, aux professionnels de la santé et aux agents des frontières impliqués dans la lutte contre le commerce illicite.

«Les membres de la famille et les associés du président syrien, Bachar al-Assad, comptent sur le trafic de drogue pour financer l’oppression violente de son régime et la commission d’abus contre le peuple syrien», a affirmé mardi Vedant Patel, porte-parole adjoint du département d’État.

«Les personnes et les entités désignées aujourd’hui ont permis au régime syrien de poursuivre ses abus contre le peuple syrien en lui fournissant des fonds qui proviennent du commerce de drogues illicites.»

«Le trafic de Captagon par le régime d’Al-Assad, le Hezbollah et leurs affiliés constitue une menace importante pour la stabilité, la santé publique et l’État de droit dans la région.»

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Utilisé dans l’ensemble du Moyen-Orient, le Captagon est une amphétamine qui entraîne une très forte addiction. (AFP)

Le commerce de cette drogue constitue un apport financier vital pour le régime d’Al-Assad pendant ces douze années de guerre civile, de sanctions et d’isolement diplomatique. Selon les autorités britanniques, ce marché vaut environ trois fois le commerce combiné des cartels mexicains de la cocaïne.

Le régime d’Al-Assad, la milice libanaise du Hezbollah et d’autres groupes soutenus par l’Iran dans la région sont tous connus pour faciliter le commerce de Captagon. Ils alimentent ainsi l’instabilité régionale tout en créant une crise de dépendance croissante.

Le 28 mars, les autorités américaines et britanniques ont annoncé de nouvelles sanctions contre deux des cousins d’Al-Assad, Samer Kamal al-Assad et Wassem Badi al-Assad, pour leur rôle dans le trafic de drogue.

Selon le Trésor américain, Samer Kamal Assad est le propriétaire d’une usine située dans la ville côtière de Lattaquié qui a produit 84 millions de pilules de Captagon pour la seule année 2020.

«La Syrie est devenue un leader mondial dans la production de Captagon, qui crée une forte dépendance et dont une grande partie passe par le Liban», déclare Andrea Gacki, haut responsable du Trésor chargé des sanctions, dans un communiqué.

«Avec nos alliés, nous tiendrons pour responsables ceux qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad avec les revenus illicites de la drogue et d’autres moyens financiers qui permettent au régime de continuer à réprimer le peuple syrien.»

La liste comprend de hauts fonctionnaires du régime qui facilitent le commerce, aidant les fabricants de la drogue et les principaux associés du Hezbollah responsables de son trafic à travers le Moyen-Orient.

Parmi les autres personnes visées par les sanctions figurent Nouh Zaitar, le baron de la drogue le plus célèbre du Liban, qui est actuellement recherché par les autorités, et Hassan Dekko, un narcotrafiquant libano-syrien qui entretient des relations de haut niveau dans les deux pays.

Dans le cadre de l’action du Trésor américain, les États-Unis bloqueront tous les actifs détenus par les trafiquants de drogue présumés sur leur sol et toute transaction avec eux sera considérée comme un crime. Les sanctions comprennent également un gel des avoirs et une interdiction de voyager au Royaume-Uni pour les personnes concernées.

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Les saisies de Captagon ont été attribuées au régime d’Al-Assad. Maher al-Assad, à gauche, joue un rôle clé dans la production et la contrebande de la drogue. (AFP)

«Le régime d’Al-Assad utilise les bénéfices du commerce du Captagon pour poursuivre sa campagne de terreur contre le peuple syrien», soutient lord Tariq Ahmad, ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient, dans un communiqué.

«Le Royaume-Uni et les États-Unis continueront d’exiger des comptes au régime pour avoir brutalement réprimé le peuple syrien et alimenté l’instabilité au Moyen-Orient.»

Reconnaissables au logo distinctif des demi-lunes jumelles, qui donne à la drogue son appellation arabe d’«Abu Hilalain», les pilules sont simples à fabriquer, facilement disponibles et relativement bon marché.

Au cours des six dernières années, les autorités saoudiennes ont saisi un total de 600 millions de pilules de Captagon aux frontières du pays – davantage lors du premier trimestre de 2021 que sur l’ensemble des deux années précédentes.

Près de 120 millions de pilules ont été saisies en 2021. Pour le seul mois d’août 2022, les autorités ont intercepté un record unique de 45 millions de pilules.

L’une des saisies récentes les plus importantes a eu lieu au mois d’octobre lorsque près de quatre millions de pilules ont été découvertes dans une cargaison de poivrons à Riyad. Cette opération a entraîné l’arrestation de cinq suspects, dans la capitale ainsi qu’à Djeddah.

Avec l’interception des drogues à la frontière, la bataille contre le Captagon n’est qu’à moitié gagnée. Elle est également menée par des professionnels de la santé dans des centres de traitement dédiés à travers l’Arabie saoudite. Heureusement, les toxicomanes en Arabie saoudite ont la possibilité de saisir la bouée de sauvetage que leur tendent des organisations comme Kafa Society.

Quelques chiffres

  • 57 milliards de dollars: valeur estimée du commerce de Captagon avec le régime de Bachar al-Assad.
  • 80%: proportion de l’approvisionnement mondial en Captagon produit en Syrie.
  • 5 à 10%: quantité approximative de Captagon interceptée par les autorités du Golfe.

De nombreux jeunes se tournent vers le Captagon, une drogue qui les aide à rester éveillés pendant les périodes intenses d’études et d’examens, pour occuper des emplois qui présentent des horaires de travail longs ou pour pratiquer des activités antisociales.

Une fois que la dépendance se sera créée, certains consommateurs se tourneront vers le crime de rue pour assouvir leur accoutumance; d’autres s’orienteront vers des substances plus dures. La dépendance peut détruire les relations, les carrières et les capacités. Elle peut entraîner une arrestation, une hospitalisation et même la mort.

Il a été prouvé que le Captagon provoque de la confusion et des sautes d’humeur: anxiété, dépression extrême, impatience, irritabilité, sentiments de colère ou de rage…

Plus inquiétant encore, cette drogue confère à certains utilisateurs une indifférence à la douleur et à la peur ainsi qu’un dangereux sentiment d’invincibilité – des caractéristiques qui auraient conduit les fantassins de Daech et d’autres groupes terroristes de la région à l’adopter.

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Maher al-Assad est impliqué dans les efforts de production et de contrebande, compte tenu de son rôle de commandant de la 4e division blindée, déclare Caroline Rose à Arab News. (AFP)

En 1981, à la lumière de preuves croissantes de dépendance et d’abus généralisés et en révélant son utilisation comme médicament destiné à améliorer la performance dans des sports comme le cyclisme et le football, le Captagon a été interdit par la Food and Drug Administration des États-Unis.

En 1986, l’Organisation mondiale de la santé a enfin inscrit la fénétylline sur la liste des substances contrôlées en vertu de la Convention de 1971 sur les substances psychotropes, dont l’Arabie saoudite est signataire depuis 1975.

Depuis, le médicament n’a été produit, vendu ou prescrit légalement nulle part dans le monde. Toutefois, dans l’ombre, des gangs criminels y ont vu une occasion rentable et des versions contrefaites de Captagon ont rapidement fait leur apparition au Moyen-Orient et ailleurs.

Aujourd’hui, la grande majorité des dizaines de millions de pilules qui inondent chaque année la péninsule Arabique sont fabriquées en Syrie avec la participation active du régime d’Al-Assad.

Selon un rapport publié en avril 2022 par le New Lines Institute for Strategy and Policy, un groupe de réflexion de Washington, la Syrie, ce pays ravagé par la guerre, est devenue «le centre d’une production de dimension industrielle».

Il ajoute que «des éléments du gouvernement syrien sont les principaux moteurs du commerce du Captagon, avec une complicité au niveau ministériel dans la production et la contrebande, qui utilise ce commerce comme un moyen de survie politique et économique en dépit des sanctions internationales».

Le gouvernement «semble utiliser des structures d’alliance locales avec d’autres groupes armés, comme le Hezbollah, dans le cadre d’un soutien technique et logistique à la production et au trafic de Captagon».

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80% de l’approvisionnement mondial en Captagon est produit en Syrie. (AFP)

Caroline Rose, analyste principale chez New Lines, déclare à Arab News qu’il est certain que «le Captagon est produit et trafiqué par des individus très proches des membres du régime d’Al-Assad et certains sont même leurs cousins».

Le plus célèbre d’entre eux, affirme-t-elle, est «le frère de Bachar al-Assad, Maher, qui est impliqué dans les efforts de production et de contrebande compte tenu de son rôle de commandant de la 4e division blindée».

Cette unité militaire est associée à un large éventail d’activités en lien avec l’économie syrienne en temps de guerre, y compris la collecte de redevances auprès des commerçants et des contrebandiers dans les points de contrôle établis aux passages frontaliers internationaux sous le contrôle du régime.

Le 20 septembre 2022, le rôle du régime syrien dans le trafic de drogue a été officiellement reconnu lorsque la Chambre des représentants des États-Unis a adopté la loi H.R. 6265, la «loi Captagon [Countering Assad’s Proliferation Trafficking and Garnering of Narcotics]».

La loi exige que le gouvernement américain «développe une stratégie interagences pour perturber et démanteler la production ainsi que le trafic de stupéfiants et les réseaux affiliés au régime de Bachar al-Assad en Syrie».

S’exprimant devant la Chambre pour soutenir le projet de loi, le représentant French Hill soutient que, «en plus de commettre régulièrement des crimes de guerre contre son propre peuple, le régime d’Al-Assad en Syrie est en train de devenir un narco-État».

Le Captagon, ajoute-t-il, «a déjà atteint l’Europe et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’atteigne nos côtes».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.