Inflation: la tendance «batch cooking», cuisine planifiée et zéro gaspi

Depuis la cuisine de sa maison, dans un petit village alsacien à 30 km au nord-ouest de Strasbourg, Sandra Thomann prépare en environ deux heures l'ensemble de ses repas pour la semaine. (AFP)
Depuis la cuisine de sa maison, dans un petit village alsacien à 30 km au nord-ouest de Strasbourg, Sandra Thomann prépare en environ deux heures l'ensemble de ses repas pour la semaine. (AFP)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Inflation: la tendance «batch cooking», cuisine planifiée et zéro gaspi

  • Sur Instagram, ils sont 115.000 à suivre Sandra, alias «cuisineaddict»
  • Chaque vendredi, elle livre ses menus pour la semaine à venir, avec la liste de courses associée et la durée de conservation des plats

STRASBOURG: Cuisiner en une seule fois pour toute la semaine afin d'économiser son temps et son argent: c'est le "batch cooking", une méthode qui fait de plus en plus d'adeptes en ces temps d'inflation.

Depuis la cuisine de sa maison, dans un petit village alsacien à 30 km au nord-ouest de Strasbourg, Sandra Thomann prépare en environ deux heures l'ensemble de ses repas pour la semaine.

Après avoir taillé une brunoise de carottes et égrainé une grenade, elle fait mariner du poulet dans une sauce soja et gingembre.

"J'aime bien les recettes faciles mais qui changent un peu de l'ordinaire", décrit la quadragénaire.

Au menu cette semaine: salade de pois chiche, tarte chèvre/épinards, crumble d'endives et pâtes aux crevettes. Peu de viande et de poisson, ce qui permet de conserver ces plats plus longtemps.

Ils seront stockés au réfrigérateur, prêts à être réchauffés et dégustés au fil de la semaine, suivant la méthode du "batch cooking" ("cuisiner en lots"), qui vise à anticiper ce qu'on va manger pour mieux maîtriser son budget.

Sur Instagram, ils sont 115.000 à suivre Sandra, alias "cuisineaddict". Chaque vendredi, elle livre ses menus pour la semaine à venir, avec la liste de courses associée et la durée de conservation des plats.

Aide au quotidien

Une popularité qui "a vraiment explosé quand j'ai commencé à partager mes menus de batch cooking", raconte l'ancienne assistante de direction dans un cabinet comptable.

Blogueuse cuisine depuis près de 15 ans, Sandra Thomann s'est lancée en 2019 dans cette méthode déjà connue outre-atlantique. En seulement trois ans, elle a publié une dizaine de livres sur le "batch cooking", avec succès, et vit aujourd'hui de sa passion.

"En France, les gens aiment cuisiner", avance-t-elle, "Et quand on remarque que ça peut nous aider au quotidien, que ça simplifie la vie et que ça fait faire des économies, on s'y tient. Et de plus en plus de monde s'y met."

Car beaucoup cherchent des astuces en cette période d'inflation qui a vu les prix de l'alimentation bondir de 15,8% sur un an en mars.

"Ces derniers temps, la grosse inquiétude c'est la montée des prix: comment continuer de maintenir une alimentation équilibrée sans plomber son budget", explique Sandra Thomann, qui échange régulièrement avec ses abonnés sur les réseaux sociaux.

Julie Sling, 29 ans, figure parmi eux. Elle s'est mise au "batch cooking" quelque temps après la naissance de son fils Raphaël, huit mois. L'objectif: réduire sa "charge mentale" et faciliter son quotidien.

«Le strict nécessaire»

"J'ai tenté et il s'est avéré que c'était beaucoup plus simple pour manger équilibré et autre chose que du surgelé qui, en plus, peut revenir cher", témoigne-t-elle.

Elle ne fréquente plus les rayons des supermarchés et sa liste de courses est calquée sur celle proposée par Sandra.

"On achète vraiment le strict nécessaire, on évite d'acheter des choses qui vont pourrir ou qu'on risque de ne pas utiliser", dit-elle en récupérant ses provisions au drive d'un supermarché de Strasbourg.

Côté ticket de caisse, le budget mensuel de la famille atteint une centaine d'euros par semaine, en comptant les achats pour le bébé, dont les couches et le lait infantile. "Avant, on pouvait tourner autour de 150 euros, on achetait pas mal de choses parce qu'on ne savait jamais ce qu'on allait préparer et au final on achetait beaucoup trop", compare-t-elle.

Selon Sandra Thomann, le "batch cooking" est l'ennemi du gaspillage alimentaire mais aussi de la malbouffe: terminés la restauration rapide et les plats cuisinés livrés à domicile.

"Quand on est fatigué, qu'on rentre tard le soir, qu'on n'a pas envie de cuisiner après le boulot, on a juste à réchauffer le plat, ça évite de craquer sur des plats préparés qui coûtent cher", souligne-t-elle.

Si la blogueuse craignait que le "batch cooking" ne soit qu'un "effet de mode", elle se félicite qu'il y ait toujours "des nouvelles personnes qui découvrent la méthode, qui cherchent des astuces. Je crois que c'est fait pour durer".


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com