Quarante-trois ans après l'attentat de la rue Copernic, le procès s'ouvre à Paris

Sur cette photo d'archive prise le 3 octobre 1980, des membres de l'équipe de secours se tiennent au milieu de débris de voitures après l'explosion d'une bombe à la synagogue de la rue Copernic à Paris. (Photo Georges GOBET / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 3 octobre 1980, des membres de l'équipe de secours se tiennent au milieu de débris de voitures après l'explosion d'une bombe à la synagogue de la rue Copernic à Paris. (Photo Georges GOBET / AFP)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Quarante-trois ans après l'attentat de la rue Copernic, le procès s'ouvre à Paris

  • Hassan Diab, qui sera jugé pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste, encourt la réclusion criminelle à perpétuité
  • Les deux juges d'instruction qui avaient signé l'ordonnance de non-lieu, et qui sont cités à comparaître, avaient jugé «vraisemblable» que Hassan Diab se trouvait à Beyrouth en octobre 1980

Paris : Quarante-trois ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés en octobre 1980, le procès s'ouvre lundi en France, mais sans l'unique accusé, Hassan Diab.

Sauf grande surprise, cet universitaire libano-canadien de 69 ans ne devrait pas se présenter à l'ouverture des débats devant la cour d'assises spéciale de Paris, compétente en matière de terrorisme, qui devrait donc le juger par défaut.

Hassan Diab a signifié ce choix au président de la cour lors d'un interrogatoire préalable et «il n'a aucune raison de changer de position», déclare à l'AFP l'un de ses avocats, Me William Bourdon, chargé de le représenter à l'audience.

Son absence «déçoit» mais «n'étonne pas» les parties civiles, affirme l'avocat de certaines d'entre elles, Me Bernard Cahen. Ses clients «auraient évidemment préféré avoir en face d'eux M. Diab. Mais l'essentiel c'est que le procès ait lieu», ajoute-t-il.

Cela a été une «attente très forte et très longue» pour les familles des quatre victimes tuées, les blessés et les témoins de l'attentat encore en vie, souligne Me Cahen.

Accusé d'avoir posé la bombe qui a explosé le 3 octobre 1980 à proximité de la synagogue de la rue Copernic, dans le XVIe arrondissement de Paris, Hassan Diab avait été extradé et incarcéré en France en novembre 2014 après une longue procédure.

Ce professeur de sociologie était reparti, libre, au Canada en janvier 2018 après avoir bénéficié d'un non-lieu. Les juges d'instruction avaient considéré, contre l'avis du parquet qui avait fait appel, que les charges réunies à son encontre n'étaient pas «suffisamment probantes».

Son renvoi aux assises avait finalement été ordonné trois ans plus tard.

Hassan Diab, qui sera jugé pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

L'universitaire, qui assure qu'il passait alors ses examens à l'université de Beyrouth, «proteste depuis la première minute de son innocence». Il «fait confiance à ses avocats et nous plaiderons avec force le fait que cet homme ne peut pas et ne doit pas être condamné», insiste Me Bourdon.

- «Doutes» -

Pendant trois semaines, la cour d'assises va replonger dans les méandres de la géopolitique et d'une procédure judiciaire qui a nécessité des commissions rogatoires internationales dans une vingtaine de pays.

L'attentat meurtrier contre la synagogue avait été le premier à viser la communauté juive de France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jamais revendiqué, il avait été attribué

au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP.

Des renseignements ont désigné en 1999 Hassan Diab comme celui qui a confectionné l'engin explosif et placé les dix kilos de pentrite sur une moto pour les faire exploser devant l'édifice religieux.

L'accusation met en avant la ressemblance de l'ancien étudiant de Beyrouth avec des portraits-robots réalisés à l'époque, le témoignage d'un couple affirmant qu'il appartenait aux groupes palestiniens au début des années 1980, ainsi que les comparaisons entre l'écriture de Hassan Diab et celle d'une fiche d'hôtel remplie par l'homme qui a acheté la moto.

Ces expertises graphologiques ont été âprement débattues au cours de l'instruction et devraient l'être à nouveau lors du procès.

La pièce centrale du dossier reste la saisie en 1981 à Rome d'un passeport au nom de Hassan Diab, avec des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando, à des dates concordantes avec l'attentat.

«Il était au Liban au moment des faits, nous l'établissons», rétorque son avocat William Bourdon. D'anciens étudiants de l'université et l'ex-épouse de Hassan Diab avaient corroboré ses dires, rappelle sa défense.

Les deux juges d'instruction qui avaient signé l'ordonnance de non-lieu, et qui sont cités à comparaître, avaient jugé «vraisemblable» que Hassan Diab se trouvait à Beyrouth en octobre 1980.

En sollicitant le renvoi du Libano-Canadien, le ministère public avait estimé que les «doutes» quant à sa présence à Paris lors de l'attentat méritaient d'être examinés par une cour d'assises.

«L'enjeu du procès, c'est acquittement ou perpétuité, c'est quitte ou double», remarque Me Bourdon.

Le verdict est attendu le 21 avril.


Macron reçoit le président italien le 7 juin au nom des «liens exceptionnels» entre Rome et Paris

Le président français Emmanuel Macron est accueilli par le président italien Sergio Mattarella avant un déjeuner privé au palais du Quirinal à Rome le 24 octobre 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron est accueilli par le président italien Sergio Mattarella avant un déjeuner privé au palais du Quirinal à Rome le 24 octobre 2022. (Photo, AFP)
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  • Les autorités françaises insistent sur les «liens exceptionnels» entre la France et l'Italie alors que les deux voisins viennent de traverser une nouvelle phase de tensions au sujet de l'immigration
  • Depuis l'arrivée au pouvoir à l'automne à Rome d'une coalition ultra-conservatrice dirigée par Giorgia Meloni, les relations ont connu plusieurs accès de fièvre sur ce thème épineux

PARIS: Emmanuel Macron va recevoir le 7 juin le président italien Sergio Mattarella au nom de leur "relation de confiance et d'amitié" mais aussi des "liens exceptionnels qui unissent" les deux pays, a annoncé mercredi l'Elysée après une nouvelle crise entre Rome et Paris sur la question de l'immigration.

Le président français et son homologue italien vont visiter ensemble, le jour de son inauguration, l'exposition "Naples à Paris" au musée du Louvre, qui "honore les liens historiques entre la France et l'Italie", indique-t-on côté français.

Le musée de Capodimonte à Naples, dans le sud de l'Italie, a prêté une soixantaine de ses plus grands chefs-d’œuvre au Louvre, "qui viendront dialoguer avec ses collections et même les compléter" pour donner "un aperçu unique de la peinture italienne en France", ajoute la présidence française.

"Cette visite sera suivie d'une rencontre au palais de l’Elysée", précise-t-elle.

Les autorités françaises insistent sur les "liens exceptionnels" entre la France et l'Italie alors que les deux voisins viennent de traverser une nouvelle phase de tensions au sujet de l'immigration.

Depuis l'arrivée au pouvoir à l'automne à Rome d'une coalition ultra-conservatrice dirigée par Giorgia Meloni, les relations ont connu plusieurs accès de fièvre sur ce thème épineux.

Une rencontre de 45 minutes entre Emmanuel Macron et la Première ministre italienne en marge du G7 au Japon, puis une visite de la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna à Rome la semaine dernière ont semblé dissiper, pour l'instant, ces malentendus. Et ont ouvert la voie à une visite de Giorgia Meloni en France, probablement en juin, même si la date précise n'a pas encore été fixée.


Calais: un migrant soudanais meurt percuté par un camion

Un migrant soudanais est mort mercredi matin à Marck, près de Calais (Pas-de-Calais), percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre (Photo d'illustration, AFP)
Un migrant soudanais est mort mercredi matin à Marck, près de Calais (Pas-de-Calais), percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre (Photo d'illustration, AFP)
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  • Depuis 2018, les migrants sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée de la Manche sur de petites embarcations
  • Le 10 mai, un autre migrant était mort percuté par un camion sur la rocade portuaire de Calais

LILLE: Un migrant soudanais est mort mercredi matin à Marck, près de Calais (Pas-de-Calais), percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter pour rallier l'Angleterre, a-t-on appris auprès du parquet.

L'accident s'est produit vers 6H10 lorsqu'un "ensemble routier" sortant d'une entreprise à Marck s'est engagé sur un rond-point, où "un individu d'origine soudanaise" a tenté de monter à bord, "a chuté et été percuté par le véhicule, qui a poursuivi sa route", a rapporté le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.

La victime, "serait âgée de 26 ans selon d'autres migrants présents au moment des faits", ajoute-t-il.

Le jeune homme est décédé de ses blessures. "Des investigations médico-légales sont en cours pour connaître les causes exactes du décès", selon M. Le Bras.

Une enquête a été confiée au commissariat de Calais. Des recherches sont menées "pour identifier le conducteur de l'ensemble routier", qui ne s'est pas arrêté.

Le 10 mai, un autre migrant était mort percuté par un camion sur la rocade portuaire de Calais.

Depuis 2018, les migrants sont de plus en plus nombreux à tenter la traversée de la Manche sur de petites embarcations, en raison du verrouillage des abords du port de Calais et du tunnel sous la Manche qui hypothèquent les traversées par camion.

Certains d'entre eux continuent toutefois à tenter de monter dans des poids-lourds, faute d'argent pour financer un passage par la mer.

En 2022, cinq personnes migrantes ont trouvé la mort en mer et quatre ont été portées disparues, en tentant de rejoindre les côtes anglaises au départ du littoral nord de la France. Au moins trois autres exilés sont morts la même année près du littoral, en tentant de monter sur des camions ou des trains.


Région IDF: un «coup de pouce énergie» de 250 euros pour les plus vulnérables

«Pas un euro de fonds européen ne sera perdu, parce que nous devons consommer notre enveloppe de FSE d'ici décembre et que 8% de ces crédits n'ont pas été consommés du fait de la crise Covid», a assuré Valérie Pécresse. (AFP)
«Pas un euro de fonds européen ne sera perdu, parce que nous devons consommer notre enveloppe de FSE d'ici décembre et que 8% de ces crédits n'ont pas été consommés du fait de la crise Covid», a assuré Valérie Pécresse. (AFP)
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  • Cette aide pourra bénéficier aux ménages franciliens disposant d'un revenu fiscal inférieur ou égal à 60% du revenu fiscal régional médian, soit 14 802 euros
  • D'un montant de 45 millions d'euros prévu dans le budget supplémentaire 2023, elle sera financée par le Fonds social européen et devrait profiter à 160 000 foyers fiscaux

PARIS: La région Ile-de-France va adopter un "coup de pouce énergie" de 250 euros pour les foyers franciliens les plus vulnérables face à la crise énergétique, a-t-on appris mercredi lors d'une séance plénière du conseil régional.

Cette aide pourra bénéficier aux ménages franciliens disposant d'un revenu fiscal inférieur ou égal à 60% du revenu fiscal régional médian, soit 14 802 euros.

D'un montant de 45 millions d'euros prévu dans le budget supplémentaire 2023, elle sera financée par le Fonds social européen (FSE) et devrait profiter à 160.000 foyers fiscaux.

"Pas un euro de fonds européen ne sera perdu, parce que nous devons consommer notre enveloppe de FSE d'ici décembre et que 8% de ces crédits n'ont pas été consommés du fait de la crise Covid", a assuré la présidente LR de l'exécutif régional, Valérie Pécresse.

En moyenne, la facture énergétique des ménages a augmenté de l'ordre de 30% en 2023, selon la Région. Les Franciliens pourront demander à bénéficier de ce dispositif via une plateforme qui sera mise en ligne sur son site à partir du 1er juillet.

"Ce coup de pouce est le bienvenu, mais avec un excédent budgétaire de 356 millions d'euros, il était possible de faire plus pour le pouvoir d'achat de tous les Franciliens en annulant, par exemple, la hausse de la carte Imagine R et de la restauration dans les lycées", a réagi auprès l'AFP la cheffe des élus communistes, Céline Malaisé.

Le dispositif financé par l'Union européenne "doit être sollicité entre le 1er juillet et le 1er octobre uniquement. Le principe du premier arrivé, premier servi a été retenu. Cela nous questionne", a-t-elle ajouté.

Le texte sera adopté jeudi lors de la commission permanente du conseil régional.