Le directeur général de l'OIM à Arab News: «Il est grand temps de souligner les aspects positifs de la migration»

Travailleurs asiatiques sur un chantier de construction à Dubaï (Photo, AFP).
Travailleurs asiatiques sur un chantier de construction à Dubaï (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 02 avril 2023

Le directeur général de l'OIM à Arab News: «Il est grand temps de souligner les aspects positifs de la migration»

  • Selon le directeur général de l'OIM, les avantages des flux humains sont souvent négligés dans le cadre d'un débat polarisé
  • Vitorino a partagé son commentaire à l'occasion du Dialogue international sur la migration

NEW YORK: Les migrations sont aussi anciennes que l'humanité elle-même. Comme les oiseaux, les êtres humains sont considérés comme une espèce migratrice. À toutes les époques de l'histoire de l'humanité, ils ont été enclins à s'éloigner de leur foyer, poussés par de nombreuses raisons, mais toujours avec l'idée d'une vie meilleure.

Alors que la migration est devenue une question politique internationale et nationale de premier plan, le discours public sur les migrants s'est de plus en plus polarisé. La toxicité du débat sur la migration s'est intensifiée au cours des dernières années, la politique de la peur et de la division donnant le ton aux discussions.

Partout dans le monde, les politiciens extrémistes utilisent la perturbation et la désinformation comme outils pour conserver le pouvoir, en exploitant les migrants dans le cadre de programmes xénophobes d'extrême droite.

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Des militants de droite français manifestent le 25 février 2023 à Saint-Brevin-les Pins, dans l'ouest de la France, contre la création d'un centre d'accueil pour migrants (Photo, AFP).

Dans les discussions souvent négatives sur la migration et les migrants, les nombreuses façons dont les migrants contribuent aux sociétés sont souvent négligées. On peut perdre de vue le dynamisme des migrants à l'échelle mondiale. Ils sont surreprésentés dans les domaines de l'innovation et des brevets, des prix artistiques et scientifiques, des start-ups et des entreprises prospères.

Antonio Vitorino a voulu mettre ces contributions en avant lors du Dialogue international sur la migration (IDM), un événement bisannuel qui s'est tenu à New York les 30 et 31 mars, dans le cadre de la contribution de l'Organisation internationale pour les migrations au sommet 2023 sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) qui se tiendra en septembre.

L'événement a rassemblé des gouvernements, des représentants de la jeunesse, de la société civile, des autorités locales et des représentants des communautés, des agences des Nations unies et des experts afin d'évaluer comment les impacts positifs de la mobilité humaine peuvent être exploités pour atteindre les objectifs de développement durable.

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Le directeur général de l'OIM, Antonio Vitorino, affirme que si la migration est source de défis, elle est aussi un catalyseur de la croissance économique. (Photo, AFP /Archives)

«La migration est une réalité de la vie. Il y a toujours eu des migrants partout», a indiqué Vitorino, avocat et homme politique portugais qui a pris ses fonctions de directeur général de l'OIM en octobre 2018, lors d'un entretien avec Arab News à New York.

«Nous sommes très habitués à considérer la migration comme un problème. Les migrations posent des problèmes, je ne le nie pas. Mais je pense que le temps est venu pour nous d'insister davantage sur les aspects positifs de la migration», a-t-il ajouté.

 

En bref

Actuellement, environ 281 millions de personnes vivent dans un pays autre que leur pays de naissance, soit 3,6% de la population mondiale — c'est-à-dire 1 personne sur 30.

• Plus de 100 millions d'entre eux ont été déplacés de force en raison de conflits, de persécutions, de la pauvreté ou de catastrophes climatiques.

• Le plus souvent, les raisons qui sous-tendent les migrations sont une combinaison complexe d'une modification des précipitations, d'un conflit armé et d'une défaillance des institutions et de l'aide gouvernementales.

• Sur les 15 pays les plus vulnérables au changement climatique, 13 sont en proie à un conflit armé.

 

«Pendant la pandémie de la Covid-19, qui était en première ligne?» s’est demandé Vitorino. «Qui fournissait les services et la nourriture alors que de nombreuses sociétés étaient isolées? Les migrants étaient en première ligne.»

Il a poursuivi: «Prenons l'exemple du système de santé. Même dans les pays développés, de nombreux travailleurs de la santé sont des migrants ou des personnes qui viennent de l’étranger.»

«Et je crois que les migrants ont un rôle clé à jouer en tant qu'entrepreneurs. Vous savez, lorsque quelqu'un émigre, il y a une forte volonté de gagner, d'affronter le nouvel environnement et de faire le meilleur pour lui-même, pour sa famille, mais aussi pour la société dans laquelle il travaille», a-t-il expliqué.

Vitorino a souligné: «Ce sont des travailleurs. Ce sont des consommateurs. Ils paient des impôts. Et ce côté positif de la migration n'est pas souvent mis en avant.»

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Des ouvriers agricoles migrants du Mexique cueillent des épinards près d'une clinique mobile près de Wellington, dans le Colorado, aux États-Unis (Photo, AFP).

L'argent envoyé par les migrants dans leur pays d'origine représente une part importante des flux de capitaux internationaux. Les envois de fonds rivalisent avec l'aide internationale pour constituer l'un des principaux flux financiers vers les pays en développement.

Selon la Banque mondiale, ils jouent un rôle important en contribuant à la croissance économique et aux moyens de subsistance de nombreux pays.

Environ 800 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,92 euro) sont transférés chaque année par les migrants directement aux familles ou aux communautés de leur pays d'origine. Ce chiffre ne tient pas compte des flux non enregistrés, de sorte que l'ampleur des transferts de fonds au niveau mondial est probablement beaucoup plus importante. Ils constituent souvent une bouée de sauvetage pour les ménages les plus pauvres, leur permettant de satisfaire leurs besoins fondamentaux.

«Dans certains pays, 10%, 20%, voire 30% du PIB dépendent des envois de fonds des migrants et de la diaspora», a révélé Vitorino.

Il a indiqué: «Aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine et la hausse des prix des denrées alimentaires qui en résulte, les envois de fonds sont consacrés par les familles dans les pays d'origine, principalement à l’achat de la nourriture, à l'éducation et au logement.»

«Il s'agit donc d'une contribution à la stabilité sociale et au développement des pays d'origine», a-t-il mentionné.

«Mais nous ne parlons pas seulement d'argent. Nous parlons d’une question qui est beaucoup plus importante, à savoir le lien entre la diaspora et les pays d'origine: les relations familiales, les amis. Les migrants qui reviennent dans leur pays d'origine, même pour une période limitée de quelques mois, transfèrent à leur pays des connaissances, un savoir-faire et parfois même des technologies», a-t-il développé.

«Et ce flux à double sens est également très positif pour le développement des pays d'origine.»

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Des migrants du Moyen-Orient et d'Asie reçoivent des provisions dans un camp de migrants géré par l'Organisation internationale pour les migrations près de la ville bosniaque de Bihac en 2021 (Photo, AFP/Archives).

L'OIM s'efforce de plaider en faveur de l'intégration des migrants dans les sociétés d'accueil. Vitorino reconnaît la complexité de la question, qui nécessite des politiques publiques, l'engagement de la société civile et des autorités locales. Elle concerne le lieu de travail, l'école pour les enfants, l'accès aux services de santé et de sécurité sociale.

«C'est toujours un défi mais c'est là que l'on gagne en intégration et que l'on met le meilleur des migrants au service du développement des communautés d'accueil», a-t-il affirmé.

Les impacts économiques varient d'un pays à l'autre. Bien que les migrations posent des problèmes, les économistes s'accordent à dire que la migration est également un catalyseur de la croissance économique et qu'elle apporte des avantages nets aux pays d'accueil.

En 2015, les personnes en déplacement ont contribué au PIB mondial pour plus de 9%, soit 6 700 milliards de dollars.

La réponse à la pandémie de la Covid-19, qui s'est traduite par des restrictions draconiennes de la liberté de circulation dans le monde entier, a entraîné une baisse sans précédent du commerce mondial et de la croissance économique.

Cela a démontré que «s'il n'y a pas de mobilité humaine, il y aura un impact négatif sur la croissance économique. C'est pourquoi la migration est étroitement liée aux différents objectifs de développement durable (ODD).»

Le rôle potentiel des migrants dans la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies ne doit pas être sous-estimé, affirme le Dialogue international sur la migration.

Ne laisser personne de côté étant la clé, l'agenda 2030 des ODD a représenté un grand pas en avant pour la migration où cette dernière figurait non seulement comme une question centrale de développement en soi, mais aussi comme une question transversale qui est étroitement liée à tous les autres objectifs.

Vitorino a déclaré que la pandémie, par exemple, a démontré que l'exclusion des migrants de la couverture médicale — l'ODD 3 étant d'assurer la santé et le bien-être de tous — crée un problème pour l'ensemble de la communauté, car le virus aura tendance à proliférer dans ces communautés de migrants marginalisées.  

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Des migrants affrontent la police anti-émeute marocaine dans la ville septentrionale de Fnideq, près de la frontière entre le Maroc et l'enclave nord-africaine espagnole de Ceuta, le 19 mai 2021 (Photo, AFP).

Il a insisté: «C'est pourquoi je crois que les ODD sont une ligne directrice essentielle pour nous tous. Sur la question de la couverture médicale, il est très important de garantir que, où qu'ils se trouvent, dans les pays d'origine ou de destination, les migrants aient accès aux soins de santé. Il s'agit d'un droit fondamental. Il est inhérent à la dignité de l'être humain, quel que soit son statut juridique.»

Malgré les efforts de l'OIM, «malheureusement, le panorama de la vaccination reste très inégal. Dans les pays développés, les taux de vaccination avoisinent les 70%, tandis que dans les pays à faible revenu, ils sont encore de l'ordre de 20%. C'est une question qui nous préoccupe. Et c'est certainement quelque chose qui n'aide pas à atteindre les objectifs du programme 2030», a prévenu Vitorino.

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Des civils fuyant l'invasion russe de l'Ukraine descendant d'un ferry pour entrer en Roumanie (Photo, AFP). 

Il s'est rendu en Turquie pour superviser les opérations de l'organisation à la suite des deux tremblements de terre du 6 février; il a confié qu'il n'avait jamais rien vu de tel.

«Rien de ce que j'ai vu, sur les théâtres de guerre, même récemment en Ukraine, n'est comparable au degré de destruction et de dévastation dont j'ai été témoin en Turquie», a-t-il estimé.

Vitorino a ajouté: «J’ai vu une ville de 200 000 habitants totalement détruite par la fureur du tremblement de terre. La fureur de la nature devrait nous inciter à réfléchir attentivement à la fréquence et à l'intensité de ces risques naturels, qui sont également liés au changement climatique.»

Il est difficile d'isoler les facteurs climatiques des autres facteurs sociaux, économiques, politiques et sécuritaires qui sous-tendent les migrations.

Le changement climatique est également lié aux conflits et à la sécurité. La guerre civile syrienne, où une sécheresse exceptionnelle a contribué à des flux de population vers les zones urbaines non prises en compte par le régime politique, illustre ce lien.

La Banque mondiale estime que 143 millions de personnes pourraient se déplacer à l'intérieur de leur propre pays d'ici 2050 à cause d'événements climatiques extrêmes en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine, en l'absence d'une action climatique urgente au niveau mondial et national.

Les chercheurs soulignent qu'une hausse des températures pourrait entraîner une augmentation des demandes d'asile dans l'UE.

La sécheresse et la désertification, les vagues de chaleur et l'élévation du niveau de la mer entraîneront un appauvrissement des écosystèmes, allant de la pénurie d'eau à la perte de terres agricoles, ce qui conduira à des conflits pour des ressources naturelles rares. Les menaces qui pèsent sur la sécurité humaine pourraient à leur tour pousser les gens à migrer à la recherche de revenus alternatifs et de moyens de satisfaire leurs besoins fondamentaux.

«Il arrive que des personnes soient déplacées à cause de la sécheresse et d'autres à cause des inondations, au même moment, dans le même pays», a révélé Vitorino.

«Prenons l'exemple de l'Amérique centrale, où le phénomène El Niño modifie la production de café et de cacao et où les gens sont privés de leurs moyens agricoles traditionnels. Ils se déplacent vers les villes. Et s'ils ne trouvent pas de solutions dans les villes, ils continuent à se déplacer, généralement vers les États-Unis », a-t-il clarifié.

«Ma théorie consiste à dire que nous devons agir pour renforcer l'adaptation et la résilience de ces communautés, car elles ne veulent pas se déplacer. Elles y sont contraintes et nous devons les aider à trouver les moyens de s'adapter au changement climatique», a-t-il maintenu.

Vitorino a ajouté: «Et s'ils sont contraints de se déplacer, comme par exemple dans certaines îles du Pacifique qui vont malheureusement disparaître en raison de l'élévation du niveau de la mer, nous devons faire en sorte que ces déplacements soient sûrs, ordonnés et réguliers.»

L'OIM estime que depuis 2014, environ 55 000 migrants sont morts ou ont disparu. Parmi eux, environ 8 000 étaient en route vers les États-Unis. Ils ont péri dans des accidents ou pendant qu'ils voyageaient dans des conditions inhumaines.

L'incendie qui a tué des dizaines de personnes dans un centre de traitement des demandes d'immigration à Ciudad Juarez, à la frontière avec le Texas, dans la nuit du 27 mars, n'est que le dernier chapitre d'une tragédie qui n'en finit pas. Une vidéo de surveillance a montré des agents de l'immigration s'éloignant des détenus pris au piège alors que les flammes les engloutissaient.

En 2022, 2 062 migrants sont morts en traversant la mer Méditerranée. Entre 2014 et 2018, par exemple, les corps d'environ 12 000 personnes qui se sont noyées n'ont jamais été retrouvés.

Vitorino déplore l'augmentation récente du nombre de migrants irréguliers qui se déplacent dans le monde.

«Nous devons adopter une approche globale de ces mouvements et comprendre que l'on ne peut se contenter de traiter l'une des raisons sans prendre en considération les autres», a-t-il déclaré, ajoutant que «la nécessité de préserver les vies humaines et de prévenir les décès est une priorité».

Le Dialogue international sur la migration, a-t-il affirmé, fournira des conclusions qui appuieront le rapport du secrétaire général de l'année prochaine sur la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations.

«Nous avons besoin de politiques fondées sur des données fiables et efficaces. Nous devons garantir le rôle de la jeunesse, en particulier dans la lutte contre le changement climatique. Nous devons nous assurer que les migrants sont pleinement inclus dans la couverture médicale, une question cruciale pour réussir à atteindre les ODD», a soutenu Vitorino.

«Nous devons mobiliser la diaspora pour le développement des pays d'origine.»

Il a conclu: «Tels sont les messages clés que j'attends du Dialogue international sur la migration.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.