Les Français d’origine arabe largement favorables à la laïcité

65% des Français d’origine arabe interrogés affirment qu’ils défendraient les valeurs séculaires de la France dans leur pays d’origine (Photo, Shutterstock).
65% des Français d’origine arabe interrogés affirment qu’ils défendraient les valeurs séculaires de la France dans leur pays d’origine (Photo, Shutterstock).
65% des Français d’origine arabe interrogés affirment qu’ils défendraient les valeurs séculaires de la France dans leur pays d’origine (Photo, Shutterstock).
65% des Français d’origine arabe interrogés affirment qu’ils défendraient les valeurs séculaires de la France dans leur pays d’origine (Photo, Shutterstock).
Hommage rendu aux victimes de l’attentat terroriste devant la Basilique de Notre-Dame à Nice (Photo, AFP).
Hommage rendu aux victimes de l’attentat terroriste devant la Basilique de Notre-Dame à Nice (Photo, AFP).
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Les Français d’origine arabe largement favorables à la laïcité

  • Dans un sondage réalisé par Arab News/YouGov, 65% des personnes interrogées affirment qu’elles défendraient les valeurs françaises de laïcité dans leur pays d’origine
  • Si les Français d’origine arabe adhèrent largement à la laïcité à la française, ils s’opposent en revanche à 62% à la limitation par l’État du port de vêtements religieux

L’enquête d’opinion réalisée dans le cadre d’un partenariat entre Arab news et l’institut de sondage YouGov fournit de nouvelles données détaillées sur le rapport des Français d’origine arabe à la laïcité en France. Elle montre que ceux-ci portent globalement un regard bienveillant sur le modèle français.

En effet, 65% des personnes interrogées affirment qu’elles défendraient les valeurs françaises de laïcité dans leur pays d’origine. Les plus de 45 ans sont même 80% à partager cet avis. En revanche, si les personnes interrogées adhèrent largement au modèle français, 46% pensent qu’il n’est pas approprié pour les pays arabes.

yougov graph

La laïcité « à la française », comme l’ont encore démontré les fortes tensions ces dernières semaines, se heurte en effet à un mur d’incompréhension dans le monde arabo-musulman, certains pays ayant appelé à un boycott antifrançais. Elle repose principalement sur un triptyque énoncé dans la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, socle de la laïcité dans l’Hexagone : la séparation du politique et du religieux, la neutralité de l’État et le respect de la liberté de conscience. Même si la loi de 1905 a été votée dans un contexte anticlérical, elle n’est donc pas foncièrement contre les religions.

Méfiance

Les Français d’origine arabe adhèrent largement à cette laïcité à la française telle que définie en 1905, mais se montrent plus réticents à aller au-delà. Ils se montrent ainsi opposés à 62% à la limitation par l’État du port de vêtements religieux. La proportion est particulièrement élevée chez les plus jeunes (71%). Il faut ici signaler que le niveau de revenu joue sur les réponses des personnes interrogées, 34% des personnes avec des revenus inférieurs à 20 000 euros par an sont favorables à de telles lois, contre 49% chez des personnes dont le revenu annuel est supérieur à 40 000 euros. Le sondage indique également que l’environnement géographique peut modifier les positions : 45% des hommes et 48 % des personnes résidant dans les zones rurales sont favorables à des lois limitant le port de vêtements religieux.

yougov graph

Depuis le début des années 2000, plusieurs lois ont été adoptées pour limiter le port de signes religieux : la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux à l’école, et celle de 2010 interdisant le port de la burqa dans les espaces publics. « Les Français musulmans ont globalement accepté ces nouvelles lois et les respectent, mais s’inquiètent de nouvelles règlementations faisant des musulmans des croyants pas comme les autres », explique Haoues Seniguer, maître de conférence à l’université Sciences Po Lyon.

De plus en plus d’hommes politiques réclament en effet des mesures fortes pour une laïcité plus radicale, notamment afin de limiter le port du voile dans l’espace public, par exemple à l’université, ou lorsque les parents d’élèves accompagnent bénévolement les sorties scolaires. « Il existe deux visions de la laïcité en France. Il y d’un côté, le legs libéral de la IIIe République incarné par Aristide Briand - qui a porté la loi de 1905 - et pour lequel la laïcité n’a pas à se mêler de la religiosité des individus. De l’autre, une laïcité de combat qui considère la laïcité comme une forme d’émancipation individuelle à l’égard de la religion. Dans le contexte actuel, c’est la seconde vision de la laïcité qui a le vent en poupe, et cela créé des crispations chez les Français musulmans », ajoute Haoues Seniguer, également chercheur au laboratoire Triangle (ENS/CNRS).

Un vieux débat

La polarisation autour du débat sur l’islam et la laïcité ne date pas d’hier. « La laïcité de combat s’est renforcée au début des années 1990, dans un contexte de visibilité grandissante des musulmans dans l’espace public et de revendications identitaires, comme l’a illustré l’affaire du foulard de Creil en 1989, poursuit Haoues Seniguer. Par ailleurs, cette période a également coïncidé avec celle d’un islam mondialisé, avec la progression des islamistes dans plusieurs pays, comme le FIS en Algérie, qui s’est parfois manifesté par de la violence. »

Le nouveau projet de loi contre le séparatisme ou « projet de loi confortant la laïcité et les principes républicains », durci depuis l’assassinat de Samuel Paty, sera sur la table du Conseil des ministres le 9 décembre prochain. De quoi alimenter encore de vifs nouveaux débats sur les évolutions de la laïcité à la française.

Arab News en français organise un débat sur les citoyens français d’origine arabe.

Pour vous inscrire à l'évènement, rendez-vous sur ce lien : https://arabnewsenfrancais.com/


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.