Le livre d'occasion s'est industrialisé

Cette photo prise le 29 mars 2023 montre des livres d'occasion sur des étagères dans le hangar de l'entreprise Recyclivre à Villabe, au sud de Paris. (AFP).
Cette photo prise le 29 mars 2023 montre des livres d'occasion sur des étagères dans le hangar de l'entreprise Recyclivre à Villabe, au sud de Paris. (AFP).
Le fondateur et PDG de l'entreprise Recyclivre, David Lorrain, pose dans le hangar de l'entreprise à Villabe, au sud de Paris, le 29 mars 2023. (AFP).
Le fondateur et PDG de l'entreprise Recyclivre, David Lorrain, pose dans le hangar de l'entreprise à Villabe, au sud de Paris, le 29 mars 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 02 avril 2023

Le livre d'occasion s'est industrialisé

  • Revendre les livres dont on ne veut plus était autrefois une activité artisanale. Elle s'est industrialisée avec Recyclivre, entreprise avec laquelle doivent composer les éditeurs
  • Son fondateur David Lorrain a démarré très modestement en 2008, dans la cave de son appartement à Paris, un peu comme Jeff Bezos avait fondé Amazon en 1994 dans le garage de sa maison à Seattle (États-Unis)

VILLABÉ : Romans en poche, mangas, livres de cuisine, manuels universitaires, volumes de la Pléiade... Toutes les sortes de livres d'occasion passent par l'entrepôt en banlieue parisienne de Recyclivre, géant du secteur.

Revendre les livres dont on ne veut plus était autrefois une activité artisanale. Elle s'est industrialisée avec Recyclivre, entreprise avec laquelle doivent composer les éditeurs.

Son fondateur David Lorrain a démarré très modestement en 2008, dans la cave de son appartement à Paris, un peu comme Jeff Bezos avait fondé Amazon en 1994 dans le garage de sa maison à Seattle (États-Unis).

Sa conviction aujourd'hui: "Tout livre se vend, du moment que le prix est le bon. Je me souviens que, quand j'ai commencé, j'avais une anthologie des nanars du cinéma français et je pensais que ça ne se vendrait jamais. Mais si, j'ai trouvé un acheteur".

C'était sur Amazon.fr, avec lequel Recyclivre entretient une relation ambiguë. Il en a besoin, car il vend encore beaucoup via cette plateforme, mais il en est concurrent, car il essaie d'attirer les clients sur son propre site internet. Celui-ci assure 30% de ses ventes aujourd'hui, contre seulement 10% en 2019.

Longs rayonnages

Sachant qu'Amazon prend une commission de 20%, "c'est mieux quand l'acheteur soutient une entreprise française à vocation sociale", souligne David Lorrain, en faisant visiter son entrepôt à Villabé, à 20 km au sud de la capitale.

Par ici transitent des centaines de milliers de volumes, posés au hasard sur de longs rayonnages. Pas de classement spécial: là où il a été déposé, l'informatique sait qu'il se trouve, et envoie le magasinier au bon endroit.

Ce jour-là de la fin mars, il faut retrouver quelque 4.000 livres commandés. Ils sont empilés dans deux types de caisses: celles pour les clients qui ont commandé un seul livre, et celles pour ceux qui en ont commandé plusieurs.

D'autres employés les mettront dans des enveloppes ou des colis, prêts à être expédiés.

À l'autre bout de l'entrepôt a lieu un autre tri, celui de cartons de livres expédiés par des vendeurs. Il faut vérifier soigneusement leur état: "comme neuf", "très bon", "bon", "moyen", invendable. Les défauts sont photographiés, en prévision de contestations.

Recyclivre a atteint 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 et compte grimper à 11,5 ou 12 millions d'euros cette année. "Nos volumes augmentent, mais c'est aussi une croissance portée par une tendance inflationniste", précise le fondateur.

Concurrent aux éditeurs

"On est rentable depuis l'année 2, en 2010. Ça nous a permis de mettre en place un intéressement, calculé non pas selon le salaire, mais selon le temps dans l'entreprise", souligne-t-il aussi.

Le livre d'occasion est un concurrent aux maisons d'édition, qui voient arriver à prix réduit des titres récents. Exemple: le dernier Virginie Despentes, "Cher connard", sorti en août, vaut 22 euros neuf, et 20,30 euros d'occasion sur Recyclivre. Il est encore moins cher chez certains concurrents comme l'allemand Momox ou La Bourse aux livres.

Le cabinet Xerfi estimait en 2020 ce marché de l'occasion à 888 millions d'euros. Celui du neuf a été de 4,3 milliards d'euros, d'après le cabinet GfK.

Les éditeurs préfèrent qu'on parle le moins possible du phénomène. Leur organisation professionnelle, le SNE, s'est battue pour que les internautes sachent le plus clairement possible s'ils achètent neuf ou d'occasion, au nom de la loi sur le prix unique du livre. Objectif atteint dans la loi sur l'économie du livre du 30 décembre 2021.

Ils ont aussi souhaité que les bibliothèques publiques ne puissent pas revendre les livres dont elles ne veulent plus. Finalement, elles le peuvent, à condition que ce soit à une entreprise à caractère solidaire. Recyclivre, qui recrute via des structures d'insertion, en est une.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com