Journaliste arrêté: Moscou dénonce le «tapage médiatique», Washington réclame sa libération

Le journaliste Evan Gershkovich (Photo, AFP).
Le journaliste Evan Gershkovich (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 03 avril 2023

Journaliste arrêté: Moscou dénonce le «tapage médiatique», Washington réclame sa libération

  • L'arrestation de M. Gershkovich intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse
  • Son cas est sans précédent dans l'histoire récente du pays et a provoqué un vif émoi en Occident

MOSCOU: Moscou a dénoncé dimanche le "tapage médiatique" en Occident provoqué par l'arrestation jeudi d'un journaliste américain en Russie, réaffirmant ses accusations d'espionnage à son encontre et jurant qu'il serait jugé par un tribunal, alors que Washington a de nouveau réclamé sa libération.

Trois jours après le placement en détention d'Evan Gershkovich, un journaliste du Wall Street Journal, les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, ont échangé à son sujet "à l'initiative" de Washington, selon Moscou.

"Il est inacceptable que des responsables de Washington et des médias occidentaux créent un tapage avec la claire intention de donner à cette affaire une dimension politique", a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'arrestation de M. Gershkovich intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l'offensive contre l'Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington.

Son cas est sans précédent dans l'histoire récente du pays et a provoqué un vif émoi en Occident.

Lors de ce rare appel dimanche, M. Lavrov a répété à son homologue américain, Antony Blinken, les accusations d'espionnage proférées depuis jeudi par les autorités russes.

"M. Gershkovich a été pris en flagrant délit alors qu'il tentait d'obtenir des informations secrètes", a indiqué le ministre russe à M. Blinken, appelant au "respect des décisions des autorités russes".

Faisant fi des critiques, il a ainsi rappelé la procédure : "à la lumière des faits établis (...), son sort ultérieur sera déterminé par un tribunal", sans donner plus de détails.

M. Blinken a, de son côté, réclamé la libération "immédiate" du journaliste américain, dénonçant une "détention inacceptable", selon un porte-parole.

Vendredi, le président américain Joe Biden avait demandé à Moscou de "laisser partir" M. Gershkovich.

«Purge»

Evan Gershkovich, un reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a nié jeudi les accusations portées contre lui lors d'une audience devant un tribunal de Moscou, selon l'agence de presse russe Tass.

Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire dans une prison moscovite, et ce jusqu'au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l'attente d'un éventuel procès.

Selon Tass, l'affaire a été classée "secrète", ce qui restreint la publication d'informations à son sujet.

Seul détail disponible à ce stade : les services de sécurité russes du FSB ont annoncé avoir "déjoué une activité illégale" en arrêtant Evan Gershkovich à Ekaterinbourg (Oural), à une date non précisée.

Les services de sécurité russes disent le soupçonner d'"espionnage au profit des États-Unis", l'accusant notamment d'avoir collecté des informations "sur une entreprise du complexe militaro-industriel" russe.

Selon l'article 276 du code pénal russe, le journaliste risque en théorie jusqu'à 20 ans de prison.

Depuis jeudi, responsables politiques occidentaux et ONG de défense des droits humains et de la presse ont vivement dénoncé l'arrestation du journaliste américain par les autorités russes, "une purge" symbole "du mépris systématique" du Kremlin "pour la liberté des médias" à leurs yeux.

Sur son site, le Wall Street Journal a appelé à libérer son journaliste et "démenti avec force" les accusations d'espionnage.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.