Près de Bakhmout, la course contre-la-montre des médecins pour sauver les soldats blessés

Le médecin anesthésiste, Oleg, tente de rassurer Andriï. Sans équipement pour faire une anésthésie générale, il doit continuer à le garder éveillé pour éviter qu'il perde connaissance. (AFP)
Le médecin anesthésiste, Oleg, tente de rassurer Andriï. Sans équipement pour faire une anésthésie générale, il doit continuer à le garder éveillé pour éviter qu'il perde connaissance. (AFP)
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Publié le Lundi 03 avril 2023

Près de Bakhmout, la course contre-la-montre des médecins pour sauver les soldats blessés

  • Andriï a été blessé samedi matin près de la ligne de front de Bakhmout, théâtre des combats les plus violents et les plus meurtriers depuis le début de l'invasion russe
  • Selon le médecin , le soldat ukrainien a perdu «peut-être un litre et demi de sang» en quelques heures

DONETSK: Un garrot autour du bras pour couper la circulation sanguine, Andriï, un soldat blessé ukrainien lâche un cri de douleur. "Cela veut dire que le bras réagit toujours", le rassure le médecin anesthésiste, Oleg.

Andriï a été blessé samedi matin près de la ligne de front de Bakhmout, théâtre des combats les plus violents et les plus meurtriers depuis le début de l'invasion russe.

Pour l'évacuer, des médecins de l'armée l'ont transporté à un endroit précis où il a ensuite été pris en charge par une unité médicale ukrainienne qui l'a emmené dans un centre médical dans la région de Donetsk.

Au début, les ambulanciers ont posé en chemin un garrot autour du bras d'Andriï. Des éclats d'obus ont déchiré en partie son épaule, provoquant une fracture ouverte.

Puis une équipe de l'unité médicale "Ulf" du bataillon Da Vinci a ensuite pris le relais à l'intérieur du blindé. Andriï grimace, la douleur est forte.

«Ça fait mal ?»

Dans la région de Donetsk, l'arrivée des températures plus chaudes a transformé la neige en de la gadoue difficilement pratiquable.

"La difficulté, c'est cette météo, car on ne peut pas conduire vite", explique le médecin de 30 ans de l'unité "Ulf", lui aussi prénommé Andriï.

Au centre médical, les médecins soulèvent le blessé puis le posent sur une table, le corps enveloppé dans une couverture de survie.

Le médecin anesthésiste, Oleg, tente de rassurer Andriï. Sans équipement pour faire une anésthésie générale, il doit continuer à le garder éveillé pour éviter qu'il perde connaissance.

"Andriï, comment te sens-tu?", lui demande-t-il simplement.

"J'ai déjà eu des jours meilleurs", répond ironiquement le militaire, avant de vomir.

"C'est juste une réaction à un antibiotique", explique Oleg. "On fait tout notre possible pour que tu puisses aller mieux", dit-il au soldat.

Une infirmière, Liana, 25 ans, lui essuie le visage et lui demande: "Ca fait mal, vraiment mal?"

Selon Oleg, le soldat ukrainien a perdu "peut-être un litre et demi de sang" en quelques heures.

Avant de prendre la route pour l'hôpital de Kramatorsk, à 25 kilomètres de là, les médecins affairés autour d'Andriï tentent d'enlever le garrot, avant finalement de se résigner, par peur qu'il continue à saigner abondamment.

«Non-stop»

La pose de garrots sur des parties du corps ouvertes a pour but de couper la circulation sanguine et éviter que la personne blessée ne perde trop de sang. Mais les risques ne sont pas sans importance non plus.

Les blessures aux bras et aux jambes sont parmi les plus récurrentes, selon Oleg.

Pour Andriï, le chirurgien, l'important est de maintenir le soldat blessé en vie, tout en admettant que garder un garrot posé pendant trois heures est "long".

Il est toutefois optimiste pour qu'Andriï, le soldat, puisse s'en sortir sans amputation.

"On a eu un cas où le gars a eu (un garrot) pendant quatre heures et sa main fonctionne (normalement) maintenant", dit-il. Et Liana d'ajouter: "Tout s'est très bien passé.

Pendant que l'équipe médicale discute à l'extérieur, un nouvel appel du front arrive pour aller récupérer un nouveau blessé.

Cette fois-ci, un jeune homme de 18 ans aux cheveux noirs, arrive, transporté dans un blindé camouflé par des branches.

L'équipe médicale le reconnaît immédiatement: il y a deux semaines, il avait subi une commotion cérébrale dans l'accident de la voiture dans laquelle il se trouvait.

Son teint est pâle. Il a subi une nouvelle commotion. Les médecins lui prescrivent des médicaments et du repos.

En plus d'Andriï et lui, cinq autres soldats arrivent au centre médical ce jour-là.

"C'est tout simplement du +non-stop+", affirme Andriï, satisfait des soins prodigués au soldat commotionné. "C'est pour ça que notre unité est bonne: toutes les étapes (de prise en main) marchent parfaitement, même dans ces conditions".

"On travaille vingt heures (par jour), 7 jours sur 7, sans repos", ajoute Oleg, qui est sur place depuis l'été dernier. "C'est un travail difficile".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.