Pénuries de carburants: «Nette amélioration» attendue cette semaine en Ile-de-France

L'ensemble des départements de l'Ile-de-France figurent lundi dans le top 10 des départements les plus touchés par des pénuries, selon des données gouvernementales (Photo, AFP).
L'ensemble des départements de l'Ile-de-France figurent lundi dans le top 10 des départements les plus touchés par des pénuries, selon des données gouvernementales (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 avril 2023

Pénuries de carburants: «Nette amélioration» attendue cette semaine en Ile-de-France

  • Le syndicat des entreprises pétrolières (Ufip) explique que des pompages de carburants auto vers la région parisienne ont débuté
  • «On démarre mal la semaine, mais je pense que ça va s'améliorer nettement dans le courant de cette semaine», a déclaré Olivier Gantois, président de l'Ufip

PARIS: Les stations-service d'Ile-de-France, très touchées par les pénuries de carburants, devraient connaître une "nette amélioration" cette semaine, en dépit de grèves persistantes contre la réforme des retraites, a assuré lundi à l'AFP le syndicat des entreprises pétrolières (Ufip).

L'Ufip explique que des pompages de carburants auto vers la région parisienne ont débuté.

"On démarre mal la semaine, mais je pense que ça va s'améliorer nettement dans le courant de cette semaine", a déclaré Olivier Gantois, président de l'Ufip.

Sur l'ensemble du territoire, la semaine passée, "on a commencé à 17% de stations en difficulté (manque d'au moins un produit) sur la France entière (15,7% selon des données analysées par l'AFP), et on a terminé à 9%", a rappelé M. Gantois, qui souligne que le chiffre de près de 11% constaté lundi (10,3% selon des données analysées par l'AFP) "confirme la tendance d'amélioration", malgré une remontée due à l'absence de livraisons le samedi après-midi et le dimanche.

"En revanche, il y a un point dur, c'est le sans plomb en Ile-de-France", a souligné M. Gantois. Selon lui, sur le diesel, il n'y a "pas plus de problèmes qu'ailleurs on est dans les 9, 10% (de stations en rupture), en revanche, en sans plomb, on est entre un tiers et la moitié de stations qui manquent de sans plomb".

Une situation due, selon lui, aux frayeurs concernant le manque de kérosène dans les aéroports parisiens il y a une dizaine de jours et qui avaient poussé le gouvernement à procéder à des réquisitions à la raffinerie de Normandie de TotalEnergies.

"Ça s'appelle déshabiller Paul pour habiller Jean", a expliqué M. Gantois, selon qui "tous ces produits passent par le même pipeline pour aller en Ile-de-France" : "quand il y a eu ce souci sur les aéroports de Paris, les approvisionnements en carburéacteur sont passés devant les approvisionnements en sans-plomb", a-t-il indiqué.

"Depuis, on a remis dans le pipeline du sans-plomb de manière à réapprovisionner les dépôts de la région parisienne, mais c'était encore tendu en fin de semaine dernière : je pense que cette semaine, comme les pompages vont arriver, la situation va s'améliorer très nettement en Ile-de-France", a-t-il ajouté.

L'ensemble des départements de l'Ile-de-France figurent lundi dans le top 10 des départements les plus touchés par des pénuries, selon des données gouvernementales analysées par l'AFP.

L'Essonne est le département le plus touché (50,4% des stations manquent d'au moins un produit), devant le Val-de-Marne (50%), l'Indre-et-Loire (48,4%), les Hauts-de-Seine (43,4%), les Yvelines (39,5%), la Seine-Saint-Denis (38,2%) et Paris (38,2%). Des pénuries qui touchent essentiellement le super sans-plomb.

Les expéditions de carburants de trois des six raffineries conventionnelles de France, toutes situées dans l'ouest du pays, étaient encore à l'arrêt lundi, selon un dernier pointage de la CGT : les raffineries TotalEnergies de Donges et Gonfreville-L'Orcher et la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon, également en arrêt de production pour des raisons techniques ou à l'initiative des grévistes.

Ailleurs, la raffinerie TotalEnergies de Feyzin (Rhône) "tourne et ils livrent", a indiqué Eric Sellini, secrétaire fédéral de la CGT Chimie.

La raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer est selon lui toujours en grève mais doit expédier des carburants sporadiquement pour vider ses bacs, tandis que la raffinerie voisine PétroIneos de Lavéra a repris ses expéditions et pourrait redémarrer sa production.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.