«On aurait dû partir plus tôt»: La fuite des derniers habitants de Bakhmout

En arrivant à Tchassiv Iar, ville ukrainienne elle aussi pilonnée par les forces russes, Lioubov pleure en serrant Margot, son chihuahua (Photo, AFP).
En arrivant à Tchassiv Iar, ville ukrainienne elle aussi pilonnée par les forces russes, Lioubov pleure en serrant Margot, son chihuahua (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 04 avril 2023

«On aurait dû partir plus tôt»: La fuite des derniers habitants de Bakhmout

  • Depuis l'été dernier, les forces russes tentent de prendre cette ville où quelques milliers de personnes seraient restées
  • Le chef de Wagner Evguéni Prigojine a affirmé contrôler la mairie et donc la ville «au sens légal» du terme

TCHASSIV IAR: Un petit groupe de civils émerge d'un blindé, quelques effets à la main, un chien et un chat. Après des mois sous les bombes à Bakhmout, ils ont finalement décidé de quitter l'épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine.

En arrivant à Tchassiv Iar, ville ukrainienne elle aussi pilonnée par les forces russes, Lioubov pleure en serrant Margot, son chihuahua.

"On aurait dû partir plus tôt", répète-t-elle, "on croyait que tout ça ne pouvait pas arriver".

Depuis l'été dernier, les forces russes tentent de prendre cette ville de 70 000 habitants avant-guerre, et où quelques milliers de personnes seraient restées malgré des combats de rues, un pilonnage constant et les efforts, au prix de pertes très importantes, de l'armée russe et du groupe paramilitaire Wagner de conquérir la cité.

Désormais, les Russes se disent arrivés jusqu'au centre-ville, et le chef de Wagner Evguéni Prigojine a affirmé contrôler la mairie et donc la ville "au sens légal" du terme, une revendication rejetée par Kiev et non-confirmée par Moscou.

Lioubov dit ne pas savoir combien de civils restent dans Bakhmout : "Nous étions dans une cave, on n'a vu personne".

L'unité de soldats ukrainiens qui a évacué le groupe a parcouru en une demi-heure les 17 kilomètres qui les séparaient de Tchassiv Iar.

Lioubov espère désormais pouvoir s'installer, "le plus tôt sera le mieux", à Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, au nord-est du pays, à quelques kilomètres de la frontière russe.

Elle et ses compagnons devront d'abord passer la nuit dans un centre d'accueil pour personnes déplacées à Kostiantynivka, 20 kilomètres plus loin, a indiqué un soldat.

Car Tchassiv Iar est loin d'être un havre de paix. Peu après le départ de ces réfugiés, un obus a sifflé au-dessus des têtes des journalistes de l'AFP dans cette ville où les chars et blindés ukrainiens circulent en nombre en direction et depuis le front.

«Sous contrôle»

À Bakhmout, "c'est la guerre, ça tire", commente, en fumant sa cigarette, un soldat qui a participé à l'évacuation des civils, deux familles et une femme seule.

Selon le militaire, qui a requis l'anonymat, il est difficile d'estimer combien d'habitants vivent terrés dans les caves, avançant le nombre de 1 000 à 5 000. Et les militaires ne les recherchent pas activement, certains "sortent et disent qu'ils veulent partir".

Un autre soldat, le visage éclaboussé de boue, a raconté que c'est la deuxième fois en une semaine que son unité sort des civils. Selon lui, ceux qui sont restés "espéraient que tout irait bien".

"Mais c'est une bataille pour chaque immeuble, les chances que leur domicile reste intact est très faible", souligne-t-il.

Malgré les combats, l'accès à la ville pour les militaires ukrainiens reste "facile", dit-il en outre, balayant la revendication du chef de Wagner de la veille.

"Accrocher un drapeau ne veut pas dire qu'ils ont pris la ville", dit-il, "la situation est sous contrôle".

"Dans notre secteur, l'ennemi a essayé de passer à l'offensive, mais ils ont essuyé des pertes. Environ trente sont morts et voilà. Dans notre secteur, ils ne tentent plus rien", affirme le soldat, avant de reconnaître qu’ailleurs "la situation peut être compliquée".

Mais même si Bakhmout devait tomber, "on la reprendra", martèle le militaire, citant l'exemple de Kherson, grande ville du sud reconquise en novembre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.