Des drones russes frappent le port ukrainien d'Odessa

Le dortoir des novices d'un monastère de l'Église orthodoxe ukrainienne à Odessa endommagé suite à une attaque à la roquette russe (Photo, AFP).
Le dortoir des novices d'un monastère de l'Église orthodoxe ukrainienne à Odessa endommagé suite à une attaque à la roquette russe (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 04 avril 2023

Des drones russes frappent le port ukrainien d'Odessa

  • Odessa était une destination de vacances privilégiée pour de nombreux Ukrainiens et Russes avant le déclenchement de l'invasion
  • Depuis le début du conflit, Odessa a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes

KIEV: Des drones russes ont frappé le port ukrainien d'Odessa, sur la mer Noire, et ont fait des "dégâts", ont annoncé tôt mardi les autorités locales.

"L'ennemi vient de frapper Odessa et le district d'Odessa avec des attaques d'UAV" (véhicules aériens sans pilote), a indiqué l'administration locale dans un communiqué publié sur Facebook. "Il y a des dégâts", a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.

Citant le chef de l'administration militaire du district d'Odessa, Youriï Kruk, le communiqué indique que les forces de défense aérienne de l'Ukraine sont à l'œuvre et met en garde contre la possibilité d'une deuxième vague d'attaques.

Odessa était une destination de vacances privilégiée pour de nombreux Ukrainiens et Russes avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en 2022.

Depuis le début du conflit, Odessa a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes.

En janvier, l'Unesco a inscrit le centre historique d'Odessa sur la liste du patrimoine mondial en péril.


En Israël, d'anciens généraux et des maîtres-espions réclament "l'arrêt de la guerre à Gaza"

Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Cette image, extraite d'une vidéo publiée sur le compte X (anciennement Twitter) officiel du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, le montre en train de s'exprimer devant le Dôme du Rocher, sur le site de la mosquée Al-Aqsa (le Mont du Temple), dans la vieille ville de Jérusalem, le 3 août 2025, à l'occasion de la fête juive de Tisha Be'Av. Le ministre de la Sécurité nationale, d'extrême droite, s'y est rendu tôt le matin du 3 août pour prier, ont rapporté les médias israéliens, précisant qu'il s'agissait de la première fois qu'un membre du gouvernement israélien s'y rendait. (Photo : Itamar Ben Gvir, compte X/AFP)
Short Url
  • « Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.
  • « Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

JERUSALEM : Près de 600 anciens responsables de l'appareil sécuritaire israélien, notamment du Mossad et du Shin Bet, ont appelé le président américain, Donald Trump, à faire pression sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour mettre fin à la guerre à Gaza et ainsi ramener « les otages chez eux ».

« Arrêtez la guerre à Gaza ! », exhorte ce courrier du mouvement « Commandants pour la sécurité d'Israël » (CIS), signé par 550 anciens chefs espions, militaires, policiers et diplomates, et rendu public dans la nuit de dimanche à lundi.

« Nous avons le devoir de nous lever », alerte Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, dans une vidéo diffusée par le mouvement pour accompagner ce courrier.

« Cette guerre a commencé comme une guerre juste, une guerre défensive. Mais une fois tous ses objectifs militaires atteints et une brillante victoire militaire contre tous nos ennemis, elle a cessé d'être une guerre juste. Elle conduit l'État d'Israël à perdre sa sécurité et son identité », estime M. Ayalon. 

Parmi les signataires de la lettre et les personnes apparaissant dans la vidéo, on compte trois anciens patrons du Mossad (le service de renseignement extérieur) : Tamir Pardo, Efraim Halevy et Danny Yatom, cinq ex-dirigeants du Shin Bet (Nadav Argaman, Yoram Cohen, Ami Ayalon, Yaakov Peri et Carmi Gilon), ainsi que trois ex-chefs d'état-major : Ehud Barak, Moshe Bogie Yaalon et Dan Halutz.

« Chacune de ces personnes a siégé aux réunions du cabinet, opéré dans les cercles les plus confidentiels et participé à tous les processus de prise de décision les plus sensibles et les plus délicats », souligne la voix off de la vidéo diffusée sur X par la radio de l'armée.

À eux seuls, et « ensemble, ils ont plus de mille ans d'expérience en matière de sécurité nationale et de diplomatie », souligne-t-elle. 

« Au bord de la défaite »

« Au nom de CIS, le plus grand groupe d'anciens généraux israéliens de l'armée, du Mossad, du Shin Bet, de la police et des services diplomatiques équivalents, nous vous exhortons à mettre fin à la guerre à Gaza. Vous l'avez fait au Liban. Il est temps de le faire à Gaza également », plaident-ils auprès de Donald Trump.

« Tsahal (l'armée israélienne) a depuis longtemps atteint les deux objectifs qui pouvaient être réalisés par la force : démanteler les formations militaires et le gouvernement du Hamas », estiment les membres du CIS. « Le troisième, et le plus important, ne peut être atteint que par un accord : ramener tous les otages chez eux. »

« Nous considérons, en tant que professionnels, que le Hamas ne représente plus une menace stratégique pour Israël, et notre expérience nous indique qu'Israël dispose de tout ce qu'il faut pour gérer ses capacités résiduelles de terreur, à distance ou autrement », estiment-ils.

« Traquer les derniers hauts responsables du Hamas peut se faire plus tard, mais les otages ne peuvent pas attendre. »

« Votre crédibilité auprès de la grande majorité des Israéliens renforce votre capacité à guider le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement dans la bonne direction », ajoutent les signataires, qui poursuivent : « Mettre fin à la guerre, ramener les otages, arrêter les souffrances et former une coalition régionale et internationale qui aide l'Autorité palestinienne (une fois réformée) à offrir aux Gazaouis et à tous les Palestiniens une alternative au Hamas et à son idéologie perverse. »

« Nous sommes au bord de la défaite », commente dans la vidéo l'ancien directeur du Mossad, Tamir Pardo. « Ce dont le monde est témoin aujourd'hui, c'est ce que nous avons fait », déplore-t-il à propos des conditions humanitaires désastreuses dans le territoire palestinien assiégé.

« Nous nous cachons derrière un mensonge que nous avons engendré. Ce mensonge a été vendu au public israélien, et le monde a depuis longtemps compris qu'il ne reflète pas la réalité. »

« Nous avons un gouvernement que les zélotes messianiques ont entraîné dans une direction irrationnelle », estime pour sa part Yoram Cohen (Shin Bet). « Ils sont une minorité (…) mais le problème est que la minorité contrôle la politique. »


Hiroshima : 80 ans après le drame, la double peine des victimes coréennes

La « Flamme de la Paix » est photographiée au Parc du Mémorial de la Paix, dédié à la ville et aux victimes du bombardement atomique de 1945, à Hiroshima, le 30 mai 2025. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
La « Flamme de la Paix » est photographiée au Parc du Mémorial de la Paix, dédié à la ville et aux victimes du bombardement atomique de 1945, à Hiroshima, le 30 mai 2025. (Photo de Richard A. Brooks / AFP)
Short Url
  • Quelque 740 000 personnes ont été tuées ou blessées lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.
  • Selon les données disponibles, plus de 10 % des victimes étaient coréennes. 

HAPCHEON, COREE DU SUD : Victime du bombardement de Hiroshima à l'âge de cinq ans, la Coréenne Bae Kyung-mi a vécu dans le secret une grande partie de sa vie : à ses stigmates physiques s'est ajoutée une stigmatisation sociale telle qu'elle a caché son statut de survivante à ses proches.

Le 6 août 1945, alors qu'elle jouait chez elle, elle se rappelle avoir entendu des avions au-dessus de sa tête. Quelques minutes plus tard, elle s'est retrouvée ensevelie sous les décombres.

« J'ai dit à ma mère en japonais : “Maman, il y a des avions !” Il y a des avions ! » raconte la désormais octogénaire à l'AFP.

Son oncle et sa tante n'ont pas survécu à l'effondrement de leur immeuble.

« Je n'ai jamais dit à mon mari que j'étais à Hiroshima et que j'avais été victime du bombardement », confie Mme Bae.

« À l'époque, les gens disaient souvent que vous aviez épousé la mauvaise personne si elle avait survécu à un bombardement atomique. »

Ses deux fils n'ont appris qu'elle avait été à Hiroshima que lorsqu'elle s'est inscrite dans un centre pour les victimes, dans sa ville de Hapcheon, en Corée du Sud.

Les radiations dont elle a été victime l'ont obligée à subir une ablation des ovaires et d'un sein, en raison du risque élevé de cancer.

Quelque 740 000 personnes ont été tuées ou blessées lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.

Selon les données disponibles, plus de 10 % des victimes étaient coréennes. 

- Discrimination -

Kim Hwa-ja avait quatre ans le 6 août 1945. Elle se souvient avoir été contrainte de fuir Hiroshima dans une charrette tirée par des chevaux.

La fumée emplissait l'air et la ville brûlait, raconte-t-elle. Sa mère lui criait de se réfugier sous une couverture et de ne pas regarder.

Des organisations estiment qu'entre 30 000 et 50 000 Coréens se trouvaient dans la ville ce jour-là, dont des dizaines de milliers d'ouvriers forcés sur les sites militaires.

Mais les documents sont peu précis.

« Le bâtiment municipal a été tellement dévasté qu'il n'a pas été possible de retrouver des documents clairs », a déclaré un fonctionnaire territorial à l'AFP.

La politique coloniale japonaise interdisait l'utilisation de noms coréens, ce qui complique encore la recherche dans les registres.

Les rescapés qui sont restés au Japon ont subi une double discrimination : d'une part, en tant que survivants, ou « hibakusha » en japonais, et d'autre part, en tant que Coréens.

Les victimes coréennes n'ont été reconnues qu'à la fin des années 1990, lorsqu'un monument funéraire a été érigé dans le parc du Mémorial de la paix de Hiroshima.

Quant aux dizaines de milliers de survivants coréens qui sont retournés dans leur pays nouvellement indépendant, ils ont également été confrontés à la stigmatisation. 

- Reconnaissance minimale -

« À l'époque, des rumeurs infondées circulaient selon lesquelles l'exposition aux radiations pouvait être contagieuse », explique Jeong Soo-won, directeur du Centre des victimes de la bombe atomique, qui organise une cérémonie de commémoration le 6 août à Hapcheon.

Selon M. Jeong, il resterait environ 1 600 survivants sud-coréens en vie à l'échelle nationale, dont 82 résident au centre.

Séoul a promulgué une loi spéciale en 2016 pour aider les survivants, leur accordant notamment une allocation mensuelle d'environ 62 euros, mais cette loi ne prévoit aucune assistance pour leurs descendants.

Beaucoup d'entre eux ont pourtant « été touchés par les bombardements » et « souffrent de maladies congénitales », selon M. Jeong.

Il assure néanmoins qu'une disposition visant à les soutenir « doit être prévue » à l'avenir.

L'année dernière, un groupe de survivants japonais a reçu le prix Nobel de la paix.

Mais, 80 ans après les attaques, beaucoup d'entre eux, tant au Japon qu'en Corée, affirment que le monde n'a toujours pas tiré les leçons de ces horreurs.

Le président américain Donald Trump a récemment comparé ses frappes sur les installations nucléaires iraniennes aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.


Steve Witkoff, l'émissaire de Trump, attendu en Russie cette semaine

L'envoyé américain Steve Witkoff s'adresse aux journalistes devant l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
L'envoyé américain Steve Witkoff s'adresse aux journalistes devant l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (Photo de Mandel NGAN / AFP)
Short Url
  • Le président américain a déclaré que deux sous-marins nucléaires se trouvaient désormais « dans la région »
  • Cette démonstration de force intervient alors que Donald Trump a donné, la semaine dernière, dix jours à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions non précisées. 

WASHINGTON : L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, est attendu en Russie en milieu de semaine, à quelques jours de l'expiration de l'ultimatum posé par le président américain à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour qu'il mette fin à la guerre en Ukraine.

La visite de M. Witkoff aura lieu « je pense la semaine prochaine, mercredi ou jeudi », a déclaré le président américain à des journalistes dimanche soir.

Il a également déclaré que deux sous-marins nucléaires, dont il avait ordonné le déploiement à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien président russe Dmitri Medvedev, se trouvaient désormais « dans la région », sans préciser laquelle. Il n'a pas non plus précisé s'il s'agissait de sous-marins à simple propulsion nucléaire ou de sous-marins équipés d'ogives nucléaires.

Cette démonstration de force intervient alors que Donald Trump a donné, la semaine dernière, dix jours à la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions non précisées. 

Le président russe a déjà rencontré Steve Witkoff à plusieurs reprises à Moscou, mais les efforts de Donald Trump pour rétablir le dialogue avec le Kremlin n'ont pas porté leurs fruits.

Le milliardaire républicain, qui avait entamé son deuxième mandat en se vantant de pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine en quelques jours, exprime désormais de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard de Vladimir Poutine.

Interrogé par des journalistes sur le message que M. Witkoff transmettrait à Moscou et sur ce que la Russie pourrait faire pour éviter les sanctions, Trump a répondu : « Oui, conclure un accord pour que les gens cessent d'être tués. » 

- Exigences inchangées -

M. Trump a menacé d'instaurer des « droits de douane secondaires » pour les pays qui continuent de commercer avec la Russie, comme la Chine et l'Inde.

Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin pro-occidental se poursuit sans relâche. Lundi matin, un homme a été tué et deux femmes ont été blessées lors de bombardements russes dans la région ukrainienne de Kherson (sud), selon les autorités militaires.

Dans la région de Dnipropetrovsk, dans le centre du pays, quatre localités du district de Nikopol ont été visées par des frappes menées par des drones et des tirs d'artillerie, faisant trois blessés, a déclaré le responsable militaire régional Serguiï Lyssak. Il a précisé qu'il s'agissait d'un bébé de quatre mois dans un état grave, ainsi que de deux femmes âgées de 40 et 46 ans.

De son côté, le ministère russe de la Défense a fait état de 61 interceptions de drones ukrainiens dans la nuit de dimanche à lundi. 

Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels au cessez-le-feu, a affirmé vendredi qu'il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin à l'invasion lancée en février 2022 restaient inchangées.

« Nous avons besoin d'une paix durable et stable, qui repose sur des bases solides et satisfasse à la fois la Russie et l'Ukraine, tout en garantissant la sécurité des deux pays », a déclaré le président russe aux journalistes, avant d'ajouter que « les conditions restent bien sûr les mêmes » du côté russe.

Moscou exige que l'Ukraine lui cède formellement quatre régions ukrainiennes que l'armée russe contrôle partiellement (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), ainsi que la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Outre ces annexions, le Kremlin souhaite que Kiev renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN. 

Des conditions inacceptables pour Kiev, qui exige le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, notamment la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré à plusieurs reprises prêt à rencontrer en personne Vladimir Poutine pour tenter de débloquer les négociations, une proposition pour l'heure rejetée par le Kremlin.

Dimanche, l'Ukraine a lancé une attaque par drone qui a provoqué un incendie dans un dépôt pétrolier à Sotchi, ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 2014, située au bord de la mer Noire. Kiev a annoncé son intention d'intensifier ses frappes aériennes contre la Russie, en réponse à l'augmentation des attaques russes meurtrières sur son territoire ces dernières semaines.

Dimanche, M. Zelensky a également déclaré que les deux parties préparaient un échange de prisonniers qui permettrait à 1 200 soldats ukrainiens de rentrer chez eux, à la suite de pourparlers avec la Russie à Istanbul en juillet.