Manifestants blessés à Sainte-Soline: le parquet de Rennes saisi de quatre procédures

Des manifestants affrontent des gendarmes anti-émeute lors d'une manifestation appelée par le collectif «Bassines non merci», le mouvement écologiste «Les Soulevements de la Terre» et le syndicat «Confédération paysanne» pour protester contre la construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants affrontent des gendarmes anti-émeute lors d'une manifestation appelée par le collectif «Bassines non merci», le mouvement écologiste «Les Soulevements de la Terre» et le syndicat «Confédération paysanne» pour protester contre la construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Manifestants blessés à Sainte-Soline: le parquet de Rennes saisi de quatre procédures

  • Huit enquêteurs mobilisés, quelque 300 vidéos à analyser, le lancement d'un appel à témoins, le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc a fait un point «sur les investigations en cours» et les blessés
  • Le magistrat a fait état lors d'une conférence de presse d'une nouvelle plainte déposée mardi, portant à quatre les procédures ouvertes à Rennes

RENNES : Etablir l'origine des blessures et le lien éventuel avec l'action des gendarmes: le parquet de Rennes est saisi de quatre procédures portant sur des manifestants blessés le 25 mars lors des violents affrontements avec les forces de l'ordre à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre les "bassines".

Huit enquêteurs mobilisés, quelque 300 vidéos à analyser, le lancement d'un appel à témoins, le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc a fait un point "sur les investigations en cours" et les blessés.

Le magistrat a fait état lors d'une conférence de presse d'une nouvelle plainte déposée mardi, portant à quatre les procédures ouvertes à Rennes après les violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre lors du rassemblement autour de la bassine contestée de Sainte-Soline.

Celle-ci concerne un homme né en 1995 qui souffre notamment d'un "traumatisme du pied gauche avec fracas osseux qu'il attribue à une grenade de désencerclement", avec une ITT fixée à minimum 60 jours.

Pour la dernière procédure, pour laquelle le parquet de Rennes été saisi par celui de Niort, elle porte sur une jeune femme née en 2003, avec un "polytraumatisme facial très important et des blessures aux jambes" dont l'ITT est fixée provisoirement à 100 jours, a précisé M. Astruc.

A propos des deux autres hommes gravement blessés lors de la manifestation, Philippe Astruc a souligné que le pronostic vital de celui de 34 ans "demeure engagé" et que l'homme de 32 ans serait quant à lui "sorti du coma et aurait terminé sa phase de réveil".

Compétent pour les questions militaires, le parquet de Rennes a été chargé à ce titre de ces enquêtes impliquant a priori des gendarmes, a-t-il rappelé.

"Si je privilégie pour l'heure une enquête parquet, je n'exclus pas l'ouverture d'une information judiciaire dans un deuxième temps (...) Les qualifications retenues à ce stade sont des violences aggravées avec une ITT supérieure à 8 jours par personne dépositaire de l'autorité publique et non assistance à personne en danger", a précisé Philippe Astruc.

Contactée par l'AFP, l'avocate de trois des quatre victimes, Me Chloé Chalot a pris "acte des modalités d’enquête envisagées". "Je constate que les qualifications juridiques retenues sont en décalage avec la certitude que les pronostics vitaux de deux blessés, ont été ou sont toujours, engagés", a-t-elle poursuivi.

"Les familles seront très attentives aux investigations réalisées, notamment quant à la dangerosité des armes employées, l’ampleur du dispositif déployé et aussi les conditions d’intervention des secours", a ajouté Me Chalot.

Chefs d'escadrons auditionnés

Pour mener les investigations, le procureur a annoncé la saisine de l'inspection générale de la gendarmerie nationale, un service qui a "toute (sa) confiance" et qui connaît "parfaitement les usages de la gendarmerie".

"Huit enquêteurs" sont mobilisés et lui "rendent compte quotidiennement" des avancées.

Selon le magistrat, la première étape des investigations sera de "déterminer avec précision l'origine des blessures constatées" puis d'établir "le lien de causalité éventuel entre l'action des gendarmes et ces blessures".

Des analyses médico-légales, chimiques et balistiques vont être confiées à des experts indépendants.

"J'ai demandé à ce que les cadres, ceux qui ont commandé la manoeuvre soient auditionnés, l'ensemble des chefs d'escadron, outre l'ensemble des conversations qui ont pu être tenues", a expliqué M. Astruc.

A ce propos, le procureur de Rennes a évoqué "la saisie des enregistrements" du centre opérationnel régional de la gendarmerie, des services d'incendie et secours et du SMUR.

L'enquête devra aussi "éclairer la prise en charge sanitaire des quatre blessés et permettre "d'élaborer une chronologie croisée minute par minute". Celle-ci "devra établir l'activité des manifestants, l'action des forces de l'ordre, l'action du commandement".

A ce stade "ce sont plus de 300 vidéos qu'il faudra analyser (...) afin de répondre aux questions", a ajouté le procureur.

Outre les vidéos de la gendarmerie, M. Astruc a lancé un appel à témoins afin que "les témoins directs puissent se faire connaître" et il a invité "ceux possédant des vidéos ou des photos à en communiquer une copie".

"Les résultats seront rendus publics" à l'issue des investigations qui s'annoncent longues. "Le temps judiciaire n'est pas le temps médiatique", a tenu à souligner le procureur.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.