Trente minutes de sport à l'école: une greffe difficile

Sur cette photo d'archive prise le 2 juin 2022, des élèves de l'école Le Sacré Coeur assistent à une séance de sport dans le cadre de l'initiative "Bouge" portée par le Stade Rennais FC à Orgeres, banlieue de Rennes, dans l'ouest de la France. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 2 juin 2022, des élèves de l'école Le Sacré Coeur assistent à une séance de sport dans le cadre de l'initiative "Bouge" portée par le Stade Rennais FC à Orgeres, banlieue de Rennes, dans l'ouest de la France. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 avril 2023

Trente minutes de sport à l'école: une greffe difficile

  • A moins de 500 jours des Jeux olympiques de Paris, ce dispositif a été mis en avant lundi par le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye lors du lancement de la 7e édition de la semaine olympique
  • Porté par le comité d'organisation des JO et voulu par Emmanuel Macron, ce dispositif est avant tout destiné à lutter contre la sédentarité des élèves, un mal difficile à endiguer

PARIS: Généralisé depuis la rentrée 2022, le dispositif des 30 minutes d'activité physique par jour à l'école dans le primaire semble souffrir d'une application disparate parmi les 48 000 écoles de l'Hexagone, certains syndicats continuant à s'interroger sur son bien-fondé.

"Très, très disparate, ça c'est sûr", assure à l'AFP Claire Pontais, chargée des questions de formation en éducation physique et sportive (EPS) à l'école primaire au sein du Snep-FSU (syndicat des professeurs d'EPS).

Pour l'instant, le ministère de l'Education nationale "travaille à la définition d’un protocole d’évaluation" de cette mesure qui concerne près de 6 millions d'élèves dans le primaire. "Donc vous n'aurez que des impressions", nuance Claire Pontais. "Aujourd'hui on a zéro chiffre, personne n'en a. Mais dans nos réunions, quand on interroge les instituteurs, on est plutôt à 20% d'application", assure-t-elle.

A moins de 500 jours des Jeux olympiques de Paris, ce dispositif a été mis en avant lundi par le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye lors du lancement de la 7e édition de la semaine olympique (3-8 avril).

«Les enfants adorent»

"Le sport a besoin de l'Education nationale et l'Education nationale a besoin de sport", a-t-il dit lundi au Zenith de la Villette. "Une très belle communication, très loin de la réalité", regrette Benoît Hubert, secrétaire national du Snep-FSU.

Porté par le comité d'organisation des JO et voulu par Emmanuel Macron, ce dispositif est avant tout destiné à lutter contre la sédentarité des élèves, un mal difficile à endiguer.

Une étude conduite par le cardiologue François Carré et rendue publique en février avait alerté sur la baisse dramatique de la condition physique des collégiens en France, avec une hausse de l'obésité et du diabète.

"Il faut que l'école aide, ce qu'elle fait avec les 30 minutes de sport proposées par jour en primaire", avait-il ajouté.

Mais cette mesure, expérimentée pendant deux ans avant d'être généralisée à la rentrée 2022, n'a pas été bien accueillie d'emblée par certains syndicats.

"Il y a des endroits où cela a été mis en place pendant quelques semaines et puis ça s'est arrêté, et d'autres ou ça continue cahin-caha, mais où ces séances sont faites un peu n'importe comment", résume Benoît Hubert.

Un décret pris en plein été, un mois avant la rentrée, avait détaillé les modalités: pas besoin de logistique, pas besoin de tenue pour les élèves, et au besoin des outils pédagogiques mis à disposition des enseignants. Depuis "17.000" kits selon le ministère, composés de sifflets, chasubles et ballons, ont été distribués aux écoles ayant fait la demande.

«Pas la place»

"Le sport est une matière que les enfants adorent. On est très favorable à cette mesure, mais on voit bien que parfois c'est difficile à mettre en place. Mais cette demi-heure est très attendue par les enfants", reconnaît Thierry Pajot, secrétaire général du Syndicat des directrices et directeurs d'école.

Parmi les difficultés, la météo. "Le sport est avant tout pratiqué en plein air, donc s'il pleut, souvent pas de séance", explique Thierry Pajot, directeur d'une école à Nice.

Mais le plus grand frein semble être lié au manque de temps alors que la pression sur l'apprentissage des mathématiques et du français est "forte", selon Thierry Pajot.

"Clairement il n'y a pas la place, avec l'importance mise sur le savoir lire, écrire et compter, ils ne savent pas où caser ces demi-heures chaque jour", abonde Claire Pontais.

Normalement, cette demi-heure ne doit pas non plus empiéter sur les trois heures d'EPS hebdomadaires, que les enseignants peinent à faire. Un rapport de la Cour des comptes estimait en 2018 que le temps réel d'EPS en primaire tombait effectivement à une heure et demie.

"Il y avait notamment cette crainte que cette demi-heure par jour remplace les cours d'EPS, et cela semble être le cas dans pas mal d'école. On estime qu'on est tombé à une heure par semaine", s'inquiète Benoît Hubert.

"Le gouvernement a beau communiquer sur le +bouger 30 minutes par jour+, (...)dans la réalité, la situation ne s'est jamais autant dégradée", regrettent le Snep-FSU et le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, dans un communiqué commun.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.