Soupçon de préparation d'action violente: Un adolescent mis en examen

Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le mineur, qui a été placé sous contrôle judiciaire avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l'Etat islamique (Photo d'illustration, AFP).
Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le mineur, qui a été placé sous contrôle judiciaire avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l'Etat islamique (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Soupçon de préparation d'action violente: Un adolescent mis en examen

  • L'adolescent avait été interpellé mardi matin à son domicile à Rosenau dans le Haut-Rhin par des enquêteurs de la DGSI
  • Selon le maire, Thierry Litzler, le garçon vivait au sein d'une famille «sans histoires» qui ne «faisait pas parler d'elle»

PARIS: Présenté comme "un passionné d'explosifs" qui s'amusait à faire sauter des charges dans un champ, un adolescent de 14 ans a été mis en examen jeudi pour des soupçons de préparation d'action violente d'inspiration jihadiste et placé sous contrôle judiciaire.

L'adolescent avait été interpellé mardi matin à son domicile à Rosenau (Haut-Rhin) par des enquêteurs de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI), dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat).

"Dans le cadre de son travail de renseignement", la DGSI avait "détecté" le profil de ce mineur, "manifestement acquis aux thèses de l'Etat islamique", avait expliqué mardi à l'AFP une source proche du dossier.

"Il était déterminé à fabriquer des explosifs", avait-on poursuivi, en soulignant que les perquisitions avaient montré "qu'il en avait confectionné".

"Les premières investigations ont permis de constater que ce mineur était détenteur de nombreux produits explosifs ou substances pouvant entrer dans la composition d'engins explosifs", a confirmé le Pnat.

"De surcroît, il avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l'Etat islamique et était en lien avec des sympathisants de cette organisation terroriste", a-t-il ajouté.

A l'issue de sa garde à vue qui ne pouvait excéder quarante-huit heures compte tenu de son âge, le garçon a été présenté jeudi à un juge d'instruction antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris.

Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteintes aux personnes et infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué le Pnat.

Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste.

L'un de ses avocats, Me Pierre Lumbroso, a précisé que son client avait été placé dans une structure de prise en charge pour les mineurs.

Le Pnat a refusé de confirmer ce point.

Préparations dans la cuisine


Pour Me Lumbroso, il s'agit d'"un jeune homme passionné d'explosifs depuis son plus jeune âge" qui "s'est laissé embarquer" à la suite "de mauvais conseils sur la toile à communiquer avec une personne sans doute très peu recommandable".

Il a réfuté toute "intention de commettre un attentat ou quoi que ce soit dans le genre" de la part de son client.

"Lui ne cherchait que des formules chimiques pour continuer de faire ce qu'il a toujours fait dans la cuisine: des préparations qu'il faisait exploser dans le champ du grand-père. Cela s'arrête là", a assuré Me Lumbroso.

L'arrestation de l'adolescent à son domicile de Rosenau a suscité la stupeur dans cette commune des bords du Rhin, à la frontière allemande.

Selon le maire, Thierry Litzler, le garçon vivait au sein d'une famille "sans histoires" qui ne "faisait pas parler d'elle, il n'y avait rien de particulier".

D'après le Pnat, "jusqu'au début des années 2010, la mise en cause de personnes mineures était exceptionnelle dans les procédures de terrorisme".

Mais "depuis 2015, plus de 100 individus ont été condamnés par le tribunal pour enfants ou la cour d'assises des mineurs spécialement composée pour des faits de terrorisme" et "six autres personnes sont en cours ou en attente de jugement devant une juridiction des mineurs".

"A ce jour, 20 personnes sont mises en examen pour des faits terroristes commis en tout ou partie en tant que mineurs", a ajouté le parquet, précisant que "16 d'entre elles ont été mises en examen depuis le 1er janvier 2020 dont 15 pour leur implication dans des projets d'action violente ou dans des actions violentes menées à leur terme".

Sur l'ensemble des personnes condamnées, en attente de jugement ou mises en examen, "un seul mineur a effectivement commis un acte violent".


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".