Les roquettes tirées sur Israël depuis le Liban ravivent les tensions régionales

Des membres de l'unité de déminage de la police israélienne emballent les restes d'un obus tiré du Liban et intercepté par Israël, le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
Des membres de l'unité de déminage de la police israélienne emballent les restes d'un obus tiré du Liban et intercepté par Israël, le 6 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 avril 2023

Les roquettes tirées sur Israël depuis le Liban ravivent les tensions régionales

  • Cet attentat, l'un des plus violents depuis des années, a ravivé les tensions au lendemain d'une descente de la police israélienne sur Al-Aqsa
  • Au total, 34 roquettes ont été tirées depuis le Liban au cours de cette attaque qui a duré quinze minutes, dont 25 ont été interceptées selon l’armée israélienne

BEYROUTH: Des combattants libanais ont lancé une salve de roquettes sur des villages situés à la frontière nord d'Israël jeudi, blessant deux personnes et forçant des centaines d'autres à se réfugier dans des abris anti-bombes, selon l'armée israélienne.

L’attaque est l’une des plus violentes depuis des années. Elle a ravivé les tensions régionales au lendemain d'une descente de la police israélienne sur le lieu saint le plus sensible de Jérusalem, la mosquée Al-Aqsa.

Au total, 34 roquettes ont été tirées depuis le Liban au cours de cette attaque qui a duré quinze minutes. L’armée israélienne a déclaré que 25 d’entre elles ont été interceptées son système antimissile dôme de fer et qu’au moins quatre ont atterri en Israël.

Les troupes libanaises et la force de maintien de la paix des Nations unies ont été déployées en nombre le long de la frontière méridionale avec Israël jeudi. L'enquête sur l'attentat a elle put commencer.

Des sirènes d'alarme avaient retenti auparavant dans de nombreuses colonies israéliennes, incitant les habitants à se réfugier dans des abris.

Les médias israéliens avaient initialement estimé que jusqu'à 100 roquettes avaient été tirées depuis le Liban en direction d'agglomérations et de villes du nord du pays.

Des drones israéliens ont été observés en train de survoler le sud du Liban après l'attaque.

La Finul a qualifié la situation au sud Liban d'«extrêmement grave» et a appelé à «la retenue et à éviter l'escalade».

Selon un communiqué de la Finul : «De multiples roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban en direction d'Israël cet après-midi. L'armée israélienne a informé la Finul qu'elle avait activé son système de défense dôme de fer en réponse à ces attaques.»

Le commandant de la force de la Finul, a été en contact avec les autorités des deux côtés de la ligne de démarcation entre Israël et le Liban, pouvait-on lire dans le communiqué.

Sur les réseaux sociaux, des activistes des deux côtés de la frontière ont diffusé des images de l'attaque et des interceptions de roquettes.

D’après l'agence nationale d’information libanaise, l'artillerie israélienne a riposté à l'attaque de roquette par des tirs d’obus lourds depuis des positions situées le long de la frontière avec le Liban.

Selon le journal israélien Maariv, les renseignements israéliens tiennent le Hamas pour responsable de l’attaque.

Une source proche du Hezbollah a quant à elle nié la responsabilité du parti avec l'incident, selon la chaîne de télévision Al-Hadath.

«Si nous avions voulu réagir, nous ne l’aurions pas fait de cette façon», a précisé la source.

À la suite de l'attentat, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a présidé une réunion de sécurité de haut niveau pour suivre l'évolution de la situation.

«Nul ne devrait pouvoir nous tester de la sorte, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre notre pays», a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen.

Le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, est arrivé à Beyrouth mercredi pour participer à des «événements liés à la cause palestinienne», selon le porte-parole du Hamas au Liban, Walid Kilani.

Le Hezbollah commémore habituellement la «Journée d'Al-Qods» pendant la période du ramadan.

Le gouvernement du Liban a pour sa part condamné les attaques israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa.

Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a déclaré que les raids israéliens «constituent une agression flagrante et une infraction contre les lieux saints» et a appelé toutes les personnes «dotées d'une conscience à intervenir et à mettre fin à la situation».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un système d’armement américain utilisé dans une frappe israélienne au Liban violerait le droit international

Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
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  • The Guardian et Human Rights Watch (HRW) ont identifié les fragments d’une bombe JDAM fabriquée par Boeing sur le site où les secouristes ont été tués
  • Les États-Unis interdisent la vente de ces systèmes à des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme

LONDRES: Une frappe aérienne israélienne au Liban, qui a fait sept morts parmi les travailleurs humanitaires en mars, pourrait avoir été lancée à l’aide d’un système d’armement fourni par les États-Unis, selon une enquête menée par le quotidien The Guardian.

Cet incident a coûté la vie à sept secouristes âgés de 18 à 25 ans, tous bénévoles, qui se trouvaient dans un centre ambulancier à Al-Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars.

Il a eu lieu cinq jours avant qu’une frappe israélienne à Gaza ne tue sept travailleurs humanitaires travaillant pour l’ONG World Central Kitchen.

Les débris trouvés sur les lieux à Al-Habariyé ont été identifiés par The Guardian, un expert indépendant et Human Rights Watch (HRW) comme appartenant à une bombe israélienne MPR de 230 kg et à une bombe JDAM (Joint Direction Attack Munition) fabriquée par Boeing, un système attaché aux explosifs pour les transformer de bombes non guidées en bombes guidées par GPS.

Ramzi Kaiss, chercheur de HRW sur le Liban, a indiqué à The Guardian que «les assurances d’Israël sur son utilisation légale des armes américaines ne sont pas crédibles. Étant donné que le comportement d’Israël à Gaza et au Liban continue de violer le droit international, l’administration Biden devrait immédiatement suspendre les ventes d’armes à Israël».

En vertu de la loi Leahy de 1997, le gouvernement américain ne peut légalement ni aider ni armer des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme.

Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a assuré à The Guardian: «Les États-Unis veillent constamment à ce que le matériel de défense fourni par les États-Unis soit utilisé conformément au droit national et international applicable. Si des violations sont constatées, nous prenons les mesures nécessaires.»

Quant à Josh Paul, chercheur non résident à Democracy for the Arab World Now et ancien employé du département d’État, il a précisé: «Le département d’État a approuvé plusieurs de ces transferts (d’armes) en quarante-huit heures. Il n’y a aucune préoccupation politique concernant les munitions destinées à Israël, à l’exception du phosphore blanc et des bombes à sous-munitions».

Il a ajouté que les JDAM constituent des «armes clés» régulièrement demandées par Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Mercredi, le secrétaire d’État Antony Blinken remettra au Congrès un rapport sur l’utilisation par Israël d’armes américaines et sur la possibilité qu’elles aient été impliquées dans des violations de cette loi ou d’autres.

Le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen, a déclaré à The Guardian que les conclusions de l’enquête à Al-Habariyé sont «profondément préoccupantes et doivent faire l’objet d'une enquête approfondie de la part de l’administration Biden. Les conclusions de cette enquête approfondie devraient certainement être incluses dans le rapport NSM-20 qui doit être soumis au Congrès le 8 mai».

La frappe aérienne sur le centre ambulancier d’Al-Habariyé a été lancée sans avertissement le 27 mars avant 1h du matin. Aucun combat n’avait été signalé dans la région.

Les victimes, qui travaillaient au centre la nuit, sont les frères jumeaux Hussein et Ahmad al-Chaar, âgés de 18 ans; Abderrahmane al-Chaar, 19 ans; Mohammed Hamoud, 21 ans; Mohammed al-Farouk Aatwi, 23 ans; Abdallah Aatwi, 24 ans; et Baraa Abou Kaiss, 24 ans.

Selon l’armée israélienne, la frappe, qui a détruit le bâtiment de deux étages, a tué un «terroriste de premier plan appartenant à la Jamaa Islamiya», un groupe politique libanais armé lié au Hezbollah. L’armée n’a pas désigné cette personne par son nom.

Un porte-parole de la Jamaa Islamiya a confirmé que certains des secouristes bénévoles étaient membres du groupe, mais a nié qu’ils faisaient partie de sa branche armée.

Samer Hardane, responsable du centre local de Défense civile, qui faisait partie des premiers intervenants, a affirmé à The Guardian : «Nous avons inspecté chaque centimètre à la recherche des membres et des possessions des victimes. Nous n’avons rien vu qui soit lié à l’armée. Nous connaissions personnellement les victimes. Nous avons donc pu identifier leurs corps».

Depuis le 7 octobre, 16 travailleurs médicaux ont été tués par des frappes aériennes israéliennes au Liban, et 380 autres personnes ont péri, dont 72 civils. Onze soldats israéliens et huit civils ont également été tués.

Kassem al-Chaar, père des jumeaux Ahmed et Hussein, a confié qu’il avait déconseillé à ses fils de se porter volontaires.

«Je leur ai dit qu’il était dangereux de faire ce type de travail, mais ils m’ont répondu qu’ils acceptaient le risque. Je ne sais pas ce qui a poussé Israël à agir de la sorte: il s’agissait de jeunes gens enthousiastes à l’idée d’aider les autres», a-t-il déploré.

«Mes fils voulaient faire du travail humanitaire, et voyez ce qui leur est arrivé. Israël n’oserait pas agir de la sorte si les États-Unis ne le soutenaient pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Hamas dit avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et le Qatar

Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi cette annonce à Rafah
  • Un responsable du Hamas a indiqué que «la balle est désormais dans le camp» d'Israël, après l'annonce

GAZA: Le Hamas a indiqué lundi avoir informé l'Egypte et le Qatar qu'il acceptait leur proposition pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza dévastée par sept mois de guerre.

"Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu", selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien.

Un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que "la balle est désormais dans le camp" d'Israël, après l'annonce. 

Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée sur laquelle Israël projette une offensive militaire d'ampleur

 


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com