Le passé esclavagiste de Séville resurgit pendant la Semaine sainte

Les pénitents de "Hermandad de los Negritos" participent à la procession du jeudi saint à Séville le 6 avril 2023. Pendant des siècles, des esclaves et des affranchis africains ont rejoint les défilés de Pâques à Séville, portant des statues du Christ et de la Vierge sur leurs épaules dans une histoire fièrement affiché par la Confrérie Negritos. (Photo de Cristina Quicler / AFP)
Les pénitents de "Hermandad de los Negritos" participent à la procession du jeudi saint à Séville le 6 avril 2023. Pendant des siècles, des esclaves et des affranchis africains ont rejoint les défilés de Pâques à Séville, portant des statues du Christ et de la Vierge sur leurs épaules dans une histoire fièrement affiché par la Confrérie Negritos. (Photo de Cristina Quicler / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 07 avril 2023

Le passé esclavagiste de Séville resurgit pendant la Semaine sainte

  • La particularité de cette confrérie est que de sa création à la fin du XIVe siècle jusqu'au moment où elle a commencé à admettre des Blancs au XIXe siècle, elle était uniquement composée de personnes noires
  • Le fait que ses membres aient été pendant des siècles issus des couches les plus pauvres de la société lui a valu d'être contrôlée «encore plus que les autres confréries par l'archevêché, parce qu'elle était potentiellement dangereuse»

SÉVILLE : Pendant des siècles, des personnes noires, esclaves ou affranchies, ont participé aux processions de Pâques à Séville. Un passé peu connu que la plus ancienne confrérie parmi toutes celles en activité de la «capitale» espagnole de la Semaine sainte revendique encore aujourd'hui.

Officiellement appelée  «Fraternité du Saint-Christ de la Fondation et Notre-Dame des Anges», cette confrérie est l'une 70 prenant part au cours de la Semaine sainte aux spectaculaires processions commémorant la Passion, la mort et la résurrection du Christ dans les rues de Séville, en Andalousie (sud).

Sa particularité, c'est que de sa création à la fin du XIVe siècle jusqu'au moment où elle a commencé à admettre des Blancs au XIXe siècle, elle était uniquement composée de personnes noires, alors bannies des autres confréries, rappelle Isidoro Moreno, professeur émérite d'anthropologie à l'université de Séville et auteur du livre «L'ancienne confrérie des Noirs de Séville».

Selon l'anthropologue, c'est cette histoire qui a conduit la fraternité à adopter elle-même au XVIIIe siècle le nom de «Confrérie des Negritos» (littéralement, «Petits Noirs» en espagnol), son nom d'usage jusqu'alors, malgré la connotation péjorative de ce mot pour les classes dominantes et la hiérarchie de l'église.

Symbole de ce passé étroitement lié à celui de la ville, la chapelle Notre-Dame des Anges se dresse sur un site qui appartient à la confrérie depuis 1550 (AFP)
Symbole de ce passé étroitement lié à celui de la ville, la chapelle Notre-Dame des Anges se dresse sur un site qui appartient à la confrérie depuis 1550 (AFP)

- «Grande fierté» -

Symbole de ce passé étroitement lié à celui de la ville, la chapelle Notre-Dame des Anges se dresse sur un site qui appartient à la confrérie depuis 1550. Les images de deux saints noirs, l'Italien Benito de Palermo et le Péruvien Martín de Porres, y occupent une place de choix.

Jeudi après-midi, c'est de cette modeste église que les membres de la confrérie ont porté comme chaque année jusqu'à la cathédrale de Séville des statues du Christ et de la Vierge installées sur des chars ornés des visages des saints africains Elesban et Iphigénie.

Parmi ces «costaleros», nom donné aux personnes portant ces lourdes plateformes sur leur tête et leurs épaules, figurait Raúl de Lemos, un étudiant sévillan de 19 ans et aujourd'hui l'un des rares membres noirs de la confrérie.

Appartenir à cette fraternité «me semble une façon de se souvenir du passé», a expliqué à l'AFPTV ce jeune homme barbu grand et mince au cours d'une des nombreuses et minutieuses répétitions qui précèdent le défilé du Jeudi Saint.

Pour Alfredo Montilla, un membre de son conseil d'administration, «la grande fierté de la confrérie, que nous revendiquons évidemment», est son histoire. C'est d'être «les héritiers de ces personnes noires qui se sont tant battues pour préserver» l'existence de la fraternité à travers les siècles, explique-t-il.

Car le fait que ses membres aient été pendant des siècles issus des couches les plus pauvres de la société lui a valu d'être contrôlée «encore plus que les autres confréries par l'archevêché, parce qu'elle était potentiellement dangereuse», souligne Isidoro Moreno.

- Protégés par une bulle papale -

La confrérie trouve son origine dans un refuge - fondé par l'archevêque de Séville de l'époque, Gonzalo de Mena, à la fin du XIVe siècle - pour des esclaves abandonnés par leurs propriétaires en raison de leur âge ou de la maladie.

Ensuite, poursuit M. Moreno, fut créée une confrérie pour les esclaves présentant une «autorisation» en bonne et due forme de leurs propriétaires et aussi pour les esclaves affranchis parce qu'ayant pu acheter leur liberté ou parce que leurs propriétaires étaient morts.

Séville était à l'époque l'un des principaux centres de la traite des Noirs entre le golfe de Guinée et l'Espagne.

A tel point qu'aux XVIe et XVIIe siècles, les Noirs constituaient quelque 12% de la population de cette ville. Un poids démographique important qui suscitait la méfiance des classes dirigeantes et faillit d'ailleurs conduire à la disparition de la confrérie.

Le soir du Jeudi Saint de 1604, un affrontement mit aux prises la confrérie avec des membres d'une confrérie de nobles, faisant plusieurs blessés. En représailles, plusieurs Noirs furent fouettés et interdiction fut faite à la confrérie de participer aux processions de la Semaine sainte, rappelle M. Moreno.

La confrérie sera finalement sauvée de la disparition par une bulle du pape Urbain VIII qui, en 1625, entérina son existence et lui servit de protection.

Au XIXe siècle, tandis que la population noire de Séville diminue, la confrérie ouvre ses portes aux Blancs et se transforme peu à peu en organisation de quartier, accueillant les personnes vivant près des anciennes portes des murailles de Séville.

A l'instar aujourd'hui de María Ángeles Contreras, qui, depuis vingt ans, a pour tâche de décorer la statue de la Vierge Marie avant le départ de la procession. «J'ai déjà fait 50 ans» dans la confrérie, explique fièrement cette Sévillane septuagénaire.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

Short Url
  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
Short Url
  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

--
L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Short Url
  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com