En Arabie saoudite, les expatriés célèbrent Pâques en famille ou entre amis

Les expatriés français, américains et britanniques dans le Royaume, dont Ciara Phillips, célèbrent Pâques avec une touche de Ramadan (AN Photos/Abdulrahman Shalhoub/Fournies).
Les expatriés français, américains et britanniques dans le Royaume, dont Ciara Phillips, célèbrent Pâques avec une touche de Ramadan (AN Photos/Abdulrahman Shalhoub/Fournies).
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Publié le Samedi 08 avril 2023

En Arabie saoudite, les expatriés célèbrent Pâques en famille ou entre amis

  • Désormais, grâce aux réformes sociales menées dans le cadre de l’initiative Vision 2030, l’ADN social cosmopolite du Royaume se manifeste à travers la célébration de Pâques
  • Récemment, des fêtes comme Noël, Halloween et Pâques ont connu un changement concernant l’acceptation par le public

RIYAD: Sur la côte du Golfe, dans la province orientale de l’Arabie saoudite près de Jubail, se dresse l’église de Jubail, qui remonte au IVe siècle. Il s’agit de l’une des plus anciennes églises du monde.

À l’intérieur de l’église se trouvent deux croix qui ont été gravées dans le mur de chaque côté de la porte intérieure centrale menant de la nef vers le sanctuaire – un vestige historique des traces du christianisme avant le royaume moderne d’Arabie saoudite.

Désormais, grâce aux réformes sociales menées dans le cadre de l’initiative Vision 2030, l’ADN social cosmopolite du Royaume se manifeste à travers la célébration de Pâques.

L'église de Jubail en Arabie saoudite remonte au 4ème siècle et est l'une des plus anciennes églises du monde (Photo, Fournie).
L'église de Jubail en Arabie saoudite remonte au 4ème siècle et est l'une des plus anciennes églises du monde (Photo, Fournie).

De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux. Ces dernières années, cependant, de plus en plus de personnes et d’établissements se sont joints à eux pour marquer la fête annuelle.

Brandie Janow, originaire du Tennessee aux États-Unis, travaille en Arabie saoudite depuis de nombreuses années. Elle déclare à Arab News que célébrer Pâques discrètement était une question de respect des cultures. «Je pense que nous faisions simplement preuve de respect et l’Arabie saoudite nous a donné le feu vert pour le faire. Nous sommes donc un peu plus ouverts sur cette question désormais», précise-t-elle.

De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux (Photo, fournies/AN Photos/Abdulrahman Shalhoub).
De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux (Photo, fournies/AN Photos/Abdulrahman Shalhoub).

«Peut-être que les gens ne seraient pas à l’aise parce que personne ne veut être accueilli dans un autre pays et ne pas respecter ses traditions ou ses habitudes. J’ai l’impression que c’est exactement ce que je ressens. J’ai toujours eu l’impression que c’était à l’Arabie saoudite de permettre cela.»

Elle ajoute que Riyad est un creuset de cultures et devient l’un des plus grands centres d’affaires du Moyen-Orient, avec diverses cultures en provenance du monde entier.

«Avec un tel melting-pot, il y aura des gens avec différentes cultures et religions, bien évidemment», souligne-t-elle.

Elle affirme que pour les Saoudiens vivant aux États-Unis, les célébrations du ramadan et de l’aïd revêtent une grande importance.

«C’est très important pour moi de pouvoir célébrer les fêtes ici. Cela me permet de me souvenir de mes racines et d’où je viens. Bien que ce soit différent, puisque je n’ai pas ma famille ici, je ne participe plus à de grands événements pour l’occasion. Mais je dîne toujours avec mes camarades et nous prenons un repas ensemble», explique-t-elle.

Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume.

Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume (Photos, fournies/Photo AN/Abdulrahman Shalhoub).
Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume (Photos, fournies/Photo AN/Abdulrahman Shalhoub).

«Ce qui est formidable cette année, c’est que Pâques coïncide avec le ramadan. Je pense donc organiser un repas qui joigne l’iftar du ramadan au dimanche de Pâques. J’ai déjà des idées de décoration et de petits cadeaux pour les invités», déclare Mme Phillips en parlant de sa tasse de café saoudien remplie d’œufs au chocolat qu’elle prévoit d’offrir à ses invités.

Récemment, des fêtes comme Noël, Halloween et Pâques ont connu un changement  concernant l’acceptation par le public, dans la mesure où l’édition 2022 du festival Riyadh Season a permis l’entrée gratuite sur le boulevard à toute personne portant un costume et célébrant Halloween; les centres commerciaux ont également eu des thèmes de Noël pour la saison des fêtes.

Mme Janow souligne que le Royaume prend les mesures adéquates pour accueillir les membres de la communauté internationale et faire en sorte qu’ils se sentent chez eux.

En ce qui concerne les emplettes pour les fêtes, Ciara Phillips déclare: «Je pense que vous devez juste faire preuve d’un peu de créativité.»

«J’ai trouvé des objets dans la région de Wadi, comme de petites feuilles de palmier et j’utilise du ruban recyclé», rapporte-t-elle. «Il y a tellement de choses que vous pouvez utiliser et qui ne font pas forcément partie des décorations de Pâques, parce que vous n’y avez pas accès. Mais nous pouvons faire tellement plus et, bien sûr, je me fais livrer ici.»

Brandie Janow affirme que Pâques est un événement distinct. «C’est très différent d’Halloween ou même de Noël. C’est très court. Halloween s’apparente plus à une saison. Tout comme Noël. Pâques n’est pas vraiment une saison. C’est plus un week-end très religieux. Vendredi saint et dimanche de Pâques. C’est davantage une question de famille.»

«Donc, ce n’est pas vraiment aussi grandiose que les autres fêtes. Je ne décore pas ici, simplement parce que c’est assez restreint, mais j’essaie de marquer le coup, de dîner et de me souvenir de mes racines», renchérit-elle.

Elle ajoute qu’elle a énormément d’amis qui décorent leurs maisons et qu’ils ont pu trouver suffisamment de décorations dans les magasins.

Brandie Janow et Ciara Phillips se remémorent les bons souvenirs de leurs vacances de Pâques précédentes.

Pour Brandie, les célébrations de Pâques dans le sud des États-Unis étaient différentes du reste du pays en raison de traditions sociales particulières.

«Pâques était un moment très spécial pour moi dans ma jeunesse. Ma mère a toujours sorti le grand jeu. Je suis la seule fille et j’ai deux frères. Chaque dimanche de Pâques, une surprise nous attendait sur la table au réveil. Nous trouvions un panier de Pâques rempli d’œufs Cadbury», note-t-elle.

Brandie raconte que sa mère rendait cette fête spéciale pour ses frères et elle. «J’adorais me réveiller et vivre ce moment. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs – recevoir ces paniers de Pâques le dimanche matin», déclare-t-elle.

Pour Ciara, Pâques a longtemps été une célébration internationale proche de chez elle au Royaume-Uni.

«Pâques est ma période préférée de l’année, car on passe du temps en famille. Vous vous réunissez, vous dégustez un repas délicieux, vous décorez. C’est le printemps au Royaume-Uni, donc il fait beau là-bas. C’est une véritable période de détente», indique-t-elle.

Elle souligne que la période de Pâques est moins formelle que celle de Noël. «Nous achetons des cadeaux et des produits, c’est juste une petite pause et un bon repas avec la famille et parfois des amis.»

Les deux femmes s’accordent pour dire que Pâques consiste à s’entourer d’êtres chers, à partager des festins et à profiter de la chasse aux œufs. Pour Ciara, la nourriture est importante à cette occasion, tout comme la décoration de la maison.

«Ce sera juste un grand repas», soutient Brandie. «Il y aura peut-être du poulet rôti et beaucoup de légumes frais rôtis. Comme je suis une inconditionnelle de la vaisselle, j’aime réunir les amis et la famille autour d’une très belle table», précise-t-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
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  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas
  • M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l'entrée de plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Ces plans pourraient inclure le financement de la reconstruction du territoire palestinien, transformé en champ de ruines par près de sept mois de bombardements et de combats et dont la majorité des habitants ont été déplacés, ou encore le soutien à la mise en place de nouvelles structures de gouvernement pour le "jour d'après" la guerre.

La visite de M. Blinken a lieu à l'occasion d'une réunion spéciale de deux jours, dans la capitale saoudienne, du Forum économique mondial (WEF).

Israël n'est pas représenté à cette réunion, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, au Caire. Mais l'événement entend être "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait souligné samedi le président du WEF, Borge Brende.

« Nouvelle dynamique »

Il avait aussi fait état d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économiques, appelé Vision 2030.

La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d'un renforcement de son partenariat de sécurité avec Washington.

Une telle normalisation aurait un énorme impact, le royaume saoudien étant le gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam. Mais le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a éloigné cette perspective.

Les Etats-Unis ont cherché à la maintenir en vie pour encourager à la modération le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, opposant de longue date à la création d'un Etat palestinien.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken va "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, selon la même source.

Avec l'Egypte et le Qatar, les Etats-Unis tentent depuis des mois de servir de médiateurs à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, la pression en faveur d'un tel accord allant croissante.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, doit annoncer lundi s'il accepte ou non une proposition israélo-égyptienne pour un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Réponse attendue du Hamas à une offre de trêve à Gaza, avec libération d'otages

Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
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  • Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza
  • Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza

JERUSALEM: Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages.

Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l'AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d'anonymat.

"L'atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l'anonymat. "Aucun problème majeur n'est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition" lors de cette réunion, a-t-il ajouté.

Il s'agit d'une proposition élaborée par l'Egypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu'Israël refuse d'envisager.

Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza.

La rencontre au Caire intervient près de sept mois après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent, jusqu'ici en vain, de convaincre les deux belligérants de cesser les combats. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait toutefois permis la libération de 80 otages retenus par le Hamas contre 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

« Catastrophe »

La pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de s'accentuer, à l'image d'une nouvelle manifestation, samedi soir, qui a rassemblé à Tel Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu cette semaine en Israël, où il s'était rendu pour la dernière fois en mars, ainsi qu'en Jordanie, a annoncé le Département d'Etat américain dimanche.

En tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve, M. Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.

Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Ryad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que "la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise".

Invité à l'événement, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Washington à empêcher l'offensive terrestre qu'Israël affirme préparer contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déjà régulièrement bombardée, et où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

"L'Amérique est le seul pays capable d'empêcher Israël de commettre ce crime", a déclaré M. Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

"S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah", a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.

"La libération des otages est une priorité fondamentale pour nous", a-t-il ajouté. "S'il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons."

Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes à Rafah ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l'AFP. Deux autres frappes ont fait sept morts à Gaza-ville (centre), d'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Et tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui au troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l'armée dimanche.

Jetée en construction 

Outre les destructions et le lourd bilan humain, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.

"Nous devons nous débrouiller avec ce que nous recevons comme aide et conserves", déplore à Rafah Mohamad Sarhan, un déplacé de 48 ans, exprimant le souhait de voir "la guerre s'arrêter et nos souffrances cesser".

Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison par voie terrestre d'aide humanitaire à Gaza, le président des Etats-Unis Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel.

La jetée en construction à Gaza devrait permettre d'ici "deux à trois semaines" d'acheminer davantage d'aide mais "rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent" à Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby dimanche.

Lors d'un échange téléphonique dimanche, MM. Biden et Netanyahu ont, dans ce domaine, "discuté d'une augmentation de l'acheminement de l'aide humanitaire" à Gaza, "notamment via des préparatifs pour l'ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord" du territoire côtier, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Joe Biden a insisté "sur la nécessité de progrès durables et amplifiés en totale coordination avec les organisations humanitaires".

L'armée israélienne a indiqué samedi que 25.000 camions d'aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23.000 camions.

En mer Rouge, les forces américaines ont abattu dimanche cinq drones aériens qui présentaient une "menace imminente" pour la navigation marchande, d'après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.

Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent de larges pans du Yémen et soutiennent le Hamas, mènent depuis novembre des attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël.


Le ministre saoudien des finances avertit que les conflits constituent la plus grande menace pour l'économie mondiale

Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
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  • Mohammed Al-Jadaan : Les guerres à Gaza et en Ukraine "exercent une forte pression sur l'émotion économique".
  • L'Arabie saoudite a pour "objectif spécifique" de désamorcer les tensions régionales, a-t-il déclaré lors d'un panel du Forum économique mondial

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé dimanche à une "désescalade" au Moyen-Orient et mis en garde contre les conséquences économiques de la guerre à Gaza, à l'ouverture d'une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), en présence de nombreux dirigeants et hauts responsables.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les représentants palestiniens et de haut diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien figurent sur la liste des participants à ce sommet organisé sur deux jours dans la capitale Ryad.

La guerre à Gaza ainsi que les conflits en Ukraine et ailleurs exercent "une forte pression" sur l'environnement économique, a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d'un panel.

"Je pense que les pays, les dirigeants et les personnes qui font preuve de sang-froid doivent l'emporter et faire en sorte qu'il y ait une désescalade", a-t-il poursuivi.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions de Palestiniens, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté depuis Ryad les Etats-Unis à intervenir pour empêcher une telle opération, qui serait selon lui "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

«Nouvelle dynamique»

Le président du WEF, Borge Brende, avait parlé samedi d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Israël n'est pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l'évènement sera "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait-il souligné lors d'une conférence de presse.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken fera le déplacement lundi à Ryad pour "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre.

Le Hamas a dit samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.

Dans ses commentaires, M. Al-Jadaan a déclaré : "En matière de planification économique, il n'y a pas de mal à changer... à s'adapter aux nouvelles circonstances. C'est le conseil que je donnerais à tout le monde. Vous avez besoin d'un plan à long terme, comme Saudi Vision 2030, et de doubler la mise en œuvre, mais vous devez également vous assurer que vous vous adaptez.

"À plus long terme, indépendamment de ce qui se passe aujourd'hui, vous devez vous concentrer sur votre propre personnel, votre capital humain. C'est le jeu à long terme qui est essentiel.

"Je peux dire ceci : L'Arabie saoudite et la région ont les moyens de le faire, mais il y a beaucoup de pays qui auront du mal à fournir une éducation et des soins de santé de qualité à leur population", a-t-il déclaré.

Un millier de fonctionnaires, d'experts et de leaders d'opinion de 92 pays se trouvent à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie pour le développement.

L'événement vise à "promouvoir des approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme" et à "travailler pour combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.