En Arabie saoudite, les expatriés célèbrent Pâques en famille ou entre amis

Les expatriés français, américains et britanniques dans le Royaume, dont Ciara Phillips, célèbrent Pâques avec une touche de Ramadan (AN Photos/Abdulrahman Shalhoub/Fournies).
Les expatriés français, américains et britanniques dans le Royaume, dont Ciara Phillips, célèbrent Pâques avec une touche de Ramadan (AN Photos/Abdulrahman Shalhoub/Fournies).
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Publié le Samedi 08 avril 2023

En Arabie saoudite, les expatriés célèbrent Pâques en famille ou entre amis

  • Désormais, grâce aux réformes sociales menées dans le cadre de l’initiative Vision 2030, l’ADN social cosmopolite du Royaume se manifeste à travers la célébration de Pâques
  • Récemment, des fêtes comme Noël, Halloween et Pâques ont connu un changement concernant l’acceptation par le public

RIYAD: Sur la côte du Golfe, dans la province orientale de l’Arabie saoudite près de Jubail, se dresse l’église de Jubail, qui remonte au IVe siècle. Il s’agit de l’une des plus anciennes églises du monde.

À l’intérieur de l’église se trouvent deux croix qui ont été gravées dans le mur de chaque côté de la porte intérieure centrale menant de la nef vers le sanctuaire – un vestige historique des traces du christianisme avant le royaume moderne d’Arabie saoudite.

Désormais, grâce aux réformes sociales menées dans le cadre de l’initiative Vision 2030, l’ADN social cosmopolite du Royaume se manifeste à travers la célébration de Pâques.

L'église de Jubail en Arabie saoudite remonte au 4ème siècle et est l'une des plus anciennes églises du monde (Photo, Fournie).
L'église de Jubail en Arabie saoudite remonte au 4ème siècle et est l'une des plus anciennes églises du monde (Photo, Fournie).

De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux. Ces dernières années, cependant, de plus en plus de personnes et d’établissements se sont joints à eux pour marquer la fête annuelle.

Brandie Janow, originaire du Tennessee aux États-Unis, travaille en Arabie saoudite depuis de nombreuses années. Elle déclare à Arab News que célébrer Pâques discrètement était une question de respect des cultures. «Je pense que nous faisions simplement preuve de respect et l’Arabie saoudite nous a donné le feu vert pour le faire. Nous sommes donc un peu plus ouverts sur cette question désormais», précise-t-elle.

De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux (Photo, fournies/AN Photos/Abdulrahman Shalhoub).
De nombreux chrétiens vivant dans le Royaume célèbrent Pâques entre eux (Photo, fournies/AN Photos/Abdulrahman Shalhoub).

«Peut-être que les gens ne seraient pas à l’aise parce que personne ne veut être accueilli dans un autre pays et ne pas respecter ses traditions ou ses habitudes. J’ai l’impression que c’est exactement ce que je ressens. J’ai toujours eu l’impression que c’était à l’Arabie saoudite de permettre cela.»

Elle ajoute que Riyad est un creuset de cultures et devient l’un des plus grands centres d’affaires du Moyen-Orient, avec diverses cultures en provenance du monde entier.

«Avec un tel melting-pot, il y aura des gens avec différentes cultures et religions, bien évidemment», souligne-t-elle.

Elle affirme que pour les Saoudiens vivant aux États-Unis, les célébrations du ramadan et de l’aïd revêtent une grande importance.

«C’est très important pour moi de pouvoir célébrer les fêtes ici. Cela me permet de me souvenir de mes racines et d’où je viens. Bien que ce soit différent, puisque je n’ai pas ma famille ici, je ne participe plus à de grands événements pour l’occasion. Mais je dîne toujours avec mes camarades et nous prenons un repas ensemble», explique-t-elle.

Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume.

Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume (Photos, fournies/Photo AN/Abdulrahman Shalhoub).
Pâques coïncide cette année avec le ramadan, ce qui, pour Ciara Phillips, spécialiste de la culture au Royaume-Uni, permet d’inclure de manière créative tous ses amis et sa famille qui se trouvent dans le Royaume (Photos, fournies/Photo AN/Abdulrahman Shalhoub).

«Ce qui est formidable cette année, c’est que Pâques coïncide avec le ramadan. Je pense donc organiser un repas qui joigne l’iftar du ramadan au dimanche de Pâques. J’ai déjà des idées de décoration et de petits cadeaux pour les invités», déclare Mme Phillips en parlant de sa tasse de café saoudien remplie d’œufs au chocolat qu’elle prévoit d’offrir à ses invités.

Récemment, des fêtes comme Noël, Halloween et Pâques ont connu un changement  concernant l’acceptation par le public, dans la mesure où l’édition 2022 du festival Riyadh Season a permis l’entrée gratuite sur le boulevard à toute personne portant un costume et célébrant Halloween; les centres commerciaux ont également eu des thèmes de Noël pour la saison des fêtes.

Mme Janow souligne que le Royaume prend les mesures adéquates pour accueillir les membres de la communauté internationale et faire en sorte qu’ils se sentent chez eux.

En ce qui concerne les emplettes pour les fêtes, Ciara Phillips déclare: «Je pense que vous devez juste faire preuve d’un peu de créativité.»

«J’ai trouvé des objets dans la région de Wadi, comme de petites feuilles de palmier et j’utilise du ruban recyclé», rapporte-t-elle. «Il y a tellement de choses que vous pouvez utiliser et qui ne font pas forcément partie des décorations de Pâques, parce que vous n’y avez pas accès. Mais nous pouvons faire tellement plus et, bien sûr, je me fais livrer ici.»

Brandie Janow affirme que Pâques est un événement distinct. «C’est très différent d’Halloween ou même de Noël. C’est très court. Halloween s’apparente plus à une saison. Tout comme Noël. Pâques n’est pas vraiment une saison. C’est plus un week-end très religieux. Vendredi saint et dimanche de Pâques. C’est davantage une question de famille.»

«Donc, ce n’est pas vraiment aussi grandiose que les autres fêtes. Je ne décore pas ici, simplement parce que c’est assez restreint, mais j’essaie de marquer le coup, de dîner et de me souvenir de mes racines», renchérit-elle.

Elle ajoute qu’elle a énormément d’amis qui décorent leurs maisons et qu’ils ont pu trouver suffisamment de décorations dans les magasins.

Brandie Janow et Ciara Phillips se remémorent les bons souvenirs de leurs vacances de Pâques précédentes.

Pour Brandie, les célébrations de Pâques dans le sud des États-Unis étaient différentes du reste du pays en raison de traditions sociales particulières.

«Pâques était un moment très spécial pour moi dans ma jeunesse. Ma mère a toujours sorti le grand jeu. Je suis la seule fille et j’ai deux frères. Chaque dimanche de Pâques, une surprise nous attendait sur la table au réveil. Nous trouvions un panier de Pâques rempli d’œufs Cadbury», note-t-elle.

Brandie raconte que sa mère rendait cette fête spéciale pour ses frères et elle. «J’adorais me réveiller et vivre ce moment. C’est l’un de mes meilleurs souvenirs – recevoir ces paniers de Pâques le dimanche matin», déclare-t-elle.

Pour Ciara, Pâques a longtemps été une célébration internationale proche de chez elle au Royaume-Uni.

«Pâques est ma période préférée de l’année, car on passe du temps en famille. Vous vous réunissez, vous dégustez un repas délicieux, vous décorez. C’est le printemps au Royaume-Uni, donc il fait beau là-bas. C’est une véritable période de détente», indique-t-elle.

Elle souligne que la période de Pâques est moins formelle que celle de Noël. «Nous achetons des cadeaux et des produits, c’est juste une petite pause et un bon repas avec la famille et parfois des amis.»

Les deux femmes s’accordent pour dire que Pâques consiste à s’entourer d’êtres chers, à partager des festins et à profiter de la chasse aux œufs. Pour Ciara, la nourriture est importante à cette occasion, tout comme la décoration de la maison.

«Ce sera juste un grand repas», soutient Brandie. «Il y aura peut-être du poulet rôti et beaucoup de légumes frais rôtis. Comme je suis une inconditionnelle de la vaisselle, j’aime réunir les amis et la famille autour d’une très belle table», précise-t-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.