Gendarme français tué en Guyane: Un jeune Brésilien de 20 ans interpellé

Il avait été héliporté avec neuf camarades au coeur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site de Dorlin (Photo, AFP).
Il avait été héliporté avec neuf camarades au coeur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site de Dorlin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 09 avril 2023

Gendarme français tué en Guyane: Un jeune Brésilien de 20 ans interpellé

  • Le suspect, de nationalité brésilienne, a été arrêté dans l'après-midi par le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale
  • Le tireur présumé a été placé en rétention judiciaire

CAYENNE: Un jeune Brésilien de 20 ans, auteur présumé du tir sur un gendarme d'élite français, tué lors d'une opération contre l'orpaillage illégal fin mars en Guyane, a été interpellé samedi.

Le suspect, de nationalité brésilienne, a été arrêté dans l'après-midi par le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) dans la forêt guyanaise, après avoir fait part de son intention de se rendre, a indiqué le procureur de la République de Cayenne, Yves Le Clair à l'AFP.

Le tireur présumé a été placé en rétention judiciaire, avant sa comparution devant le juge des libertés et de la détention, qui devrait ordonner son incarcération.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect appartenait à un groupe de braqueurs de mines d'or clandestines, et n'était pas lui-même un orpailleur.

Le gendarme du GIGN, Arnaud Blanc, 35 ans, était mort le 25 mars alors qu'il participait à une opération contre l'orpaillage illégal sur le site clandestin de Dorlin, au coeur de la Guyane, non loin de Maripasoula. Le tireur présumé était resté "dans le secteur", a précisé M. Le Clair.

Il avait été héliporté avec neuf camarades au coeur de la jungle guyanaise afin de rejoindre par surprise le site de Dorlin.

Le groupe avait été pris à partie par une bande armée. Après des échanges de tirs nourris, le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l'antenne GIGN de Cayenne depuis 2019, avait été touché par balle. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Cayenne pour meurtre en bande organisée.

Cette interpellation survient huit jours après l'hommage rendu le 31 mars par Emmanuel Macron au gendarme Arnaud Blanc, père de deux enfants, sur la base du GIGN de Versailles-Satory, près de Paris.

L'armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d'orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l'Etat français.

De fin octobre à début décembre 2022, jusqu'à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de "neutraliser" les principaux sites clandestins d'extraction d'or.

Selon les chiffres d'un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8.600 environ le nombre de mineurs clandestins, "en situation irrégulière sur le territoire" pour l'essentiel.

Quelque 500 sites d'orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l'Observatoire de l'activité minière (OAM), dont 150 situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité.

En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1.000 patrouilles en forêt contre l'orpaillage illégal, saisissant 59 kilos de mercure et 5 kilos d'or, selon un bilan de la préfecture.

Outre les difficultés rencontrées pour pénétrer la forêt amazonienne, la lutte contre ce phénomène est compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d'autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
Short Url
  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
Short Url
  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.