La fuite de documents classifiés américains pose un risque «grave» de sécurité, selon le Pentagone

John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale rattaché à Joe Biden, prend la parole lors du briefing quotidien dans la salle Brady de la Maison Blanche à Washington, le 10 avril 2022 (Photo, AFP).
John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale rattaché à Joe Biden, prend la parole lors du briefing quotidien dans la salle Brady de la Maison Blanche à Washington, le 10 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

La fuite de documents classifiés américains pose un risque «grave» de sécurité, selon le Pentagone

  • Le président Joe Biden a été informé de cette situation, qui semble susciter une inquiétude croissante auprès de son administration
  • Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pénale

WASHINGTON: La fuite de documents classifiés américains notamment liés à l'Ukraine pose un risque "très grave" pour la sécurité nationale des Etats-Unis, a estimé lundi le Pentagone.

Le président Joe Biden a été informé de cette situation, qui semble susciter une inquiétude croissante auprès de son administration, "en fin de semaine dernière", a déclaré son porte-parole John Kirby.

Parmi ces documents, dont la fuite en ligne a été révélée jeudi par le New York Times, l'un fait le point sur l'état du conflit en Ukraine début mars, d'autres évoquent la situation sur des fronts spécifiques, comme à Bakhmout, ou les cruciales défenses antiaériennes de Kiev.

Certains semblent aussi indiquer une collecte de renseignements opérée par les Etats-Unis et ciblant certains de leurs alliés: un document mentionne par exemple que des dirigeants du Mossad, le service de renseignement israélien, auraient défendu les manifestations contre la controversée réforme du système judiciaire en Israël.

L'AFP a consulté certains documents siglés "secret" ou "top secret", sans pouvoir confirmer leur authenticité.

S'il n'a pas voulu se prononcer sur l'authenticité de ces documents, John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale rattaché à Joe Biden, a évoqué la préoccupation des autorités américaines.

"Nous ne savons pas qui est responsable de cela. Et nous ne savons pas s'ils ont davantage (de documents) à poster" en ligne, a-t-il dit, avant d'ajouter: "Est-ce que c'est un sujet de préoccupation pour nous? Absolument."

«Désinformation»

Le fait que ces documents circulent en ligne représente "un risque très grave pour la sécurité nationale et peut potentiellement alimenter la désinformation", a par ailleurs indiqué lundi à la presse un porte-parole du ministère américain de la Défense, Chris Meagher.

"Nous continuons d'enquêter sur la façon dont cela est arrivé, ainsi que sur l'ampleur du problème. Des mesures ont été prises pour analyser plus avant la manière dont ce type d'information a été distribuée et à qui", a-t-il ajouté.

Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pénale distincte.

Le flot régulier de photographies de documents classifiés a été découvert sur Twitter, Telegram, Discord et autres plateformes ces derniers jours, bien que certains aient pu circuler en ligne pendant des semaines avant d'attirer l'attention médiatique.

Beaucoup d'entre elles ne sont plus disponibles sur les sites où elles sont initialement apparues, et les autorités américaines travailleraient à ce qu'elles soient toutes retirées.

Le ministre de la Défense lui-même, Lloyd Austin, n'a été informé du problème que le 6 avril au matin – jour où la fuite a été révélée, plus tard dans la journée, par le New York Times –, a indiqué le porte-parole du Pentagone.

«Rassurer» les alliés

Des responsables américains ont pris contact avec les alliés de Washington à ce sujet, "y compris pour les rassurer sur notre engagement à protéger les renseignements et sur notre capacité à garantir nos partenariats", a assuré le porte-parole de la diplomatie américaine Vedant Patel.

Les commissions parlementaires concernées ont été informées, avait plus tôt indiqué le Pentagone.

Le porte-parole du ministère de la Défense, M. Meagher, a affirmé qu'une équipe travaillait à déterminer si les documents étaient authentiques, et a noté qu'en tout état de cause, les photos diffusées semblaient contenir des informations sensibles.

"Des photos semblent montrer des documents au format semblable à celui qui est utilisé pour fournir des mises à jour quotidiennes à nos hauts responsables des opérations liées à l'Ukraine et la Russie, ainsi que d'autres mises à jour de renseignement", a-t-il dit, mais certaines "semblent avoir été modifiées".

Au moins un des documents semble en effet avoir été altéré pour laisser croire que l'Ukraine aurait subi des pertes plus importantes que la Russie, quand le supposé original disait l'inverse.

Les conséquences de ces fuites pourraient être importantes, voire mortelles pour les sources des renseignements américains.

"La divulgation d'informations classifiées et sensibles peut non seulement avoir d'énormes conséquences pour notre sécurité nationale, mais aussi mener des personnes à la mort", a averti Chris Meagher.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.