À Paris, une exposition pharaonique consacrée à Ramsès II

Le sarcophage du pharaon Ramsès II. (Anne Ilcinkas)
Le sarcophage du pharaon Ramsès II. (Anne Ilcinkas)
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Publié le Mardi 11 avril 2023

À Paris, une exposition pharaonique consacrée à Ramsès II

  • L’exposition itinérante, une production égypto-américaine organisée par World Heritage Exhibition, fait escale à Paris jusqu’au 6 septembre pour un unique arrêt européen, avant de poursuivre sa route vers l’Australie à l’automne
  • «C’est un personnage mythique; Ramsès II vit quatre-vingt-dix ans, et il règne soixante-sept ans»

PARIS: Ramsès II fascine, encore et toujours. Nombreux sont déjà les amateurs qui font la queue ce vendredi matin à 10 h, pour l’ouverture au public de l’exposition baptisée «Ramsès et l’or des pharaons», à la Grande Halle de la Villette au nord de Paris.

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L'entrée de l'expositition à la Grande halle de la Villette. (Photo Anne Ilcinkas)

Six mille personnes sont attendues au premier jour de l’exposition pour découvrir cent quatre-vingts objets et surtout le sarcophage de Ramsès II, le pharaon égyptien par excellence, un «miracle» selon Dominique Farout, le commissaire d’exposition.

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Le cercueuil de Ramsès II à Paris. (Photo Anne Ilcinkas)

L’exposition itinérante, une production égypto-américaine organisée par World Heritage Exhibition, fait escale à Paris jusqu’au 6 septembre pour un unique arrêt européen, avant de poursuivre sa route vers l’Australie à l’automne. «Je suis allé la voir à San Francisco, je n’ai quasiment rien changé pour la version française, uniquement des détails. Et puis arrivés en France, nous nous sommes dit que si on pouvait avoir le sarcophage, ce serait magnifique. On a demandé et les Égyptiens ont dit “oui” tout de suite. C'est un miracle», explique M. Farout à Arab News en français.

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Vue de l'exposition. (Photo Anne Ilcinkas)

Si les autorités égyptiennes ont accepté de prêter à la France ce joyau inestimable, c’est «parce qu’on avait sauvé la momie de Ramsès en 1976. Elles ont voulu souligner ce fait et rappeler qu’elles n’avaient pas oublié», estime le commissaire de l’exposition.

Quarante-sept ans auparavant, la momie de Ramsès II avait été transportée en France en avion pour être traitée contre les champignons qui la rongeaient, lors de son unique voyage hors d’Égypte. Le pharaon, mort trois mille deux cents ans plus tôt, avait été accueilli avec les honneurs dignes d’un chef d’État, selon la promesse faite par président français de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, à son homologue égyptien, Anouar el-Sadate, convaincu de laisser la momie quitter l'Égypte avec la promesse qu'elle serait reçue «comme un souverain».

C’est donc en souvenir de ce geste que le sarcophage en bois de cèdre du Liban a été autorisé à être envoyé exceptionnellement à Paris. Pour quelques mois, le voici trônant dans une scénographie reproduisant le tombeau de Séthi 1er. Il représente le pharaon, en attitude osiriaque, les bras croisés, tenant le sceptre héqa et le fouet nekhakha. «Les grands prêtres d'Amon ont sauvé la momie et l’ont mise dans ce cercueil, en écrivant leurs procès-verbaux à l'encre directement sur le cercueil, qu’ils placent ensuite dans la tombe de son père, Séthi Ier; nous connaissons toute l'histoire», précise Dominique Farout.

La momie fut encore déplacée dans une cachette pour échapper aux pilleurs, où elle fut découverte, en 1881. Les momies furent transportées de Louxor au Caire par bateau.

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Momies d'animaux. (Photo Anne Ilcinkas)


Le public devra donc se rendre dans la capitale égyptienne pour admirer les momies royales, mais il pourra contempler des momies d’animaux (chats, lionceaux, mangoustes…) prêtées par le Musée national égyptien et découvertes au cours des dernières années près du Caire, dans une nécropole des rois de l’Ancien Empire (entre 2700 et 2200 av. J.-C.).

L’exposition, qui s’étend sur 18 000 m2, présente des objets extraordinaires, mais elle raconte aussi une histoire, celle de Ramsès II, de sa naissance à sa mort, et au-delà, à travers les péripéties post mortem de sa momie.

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L’exposition, qui s’étend sur 18 000 m2, présente des objets extraordinaires, mais elle raconte aussi une histoire, celle de Ramsès II. (Photo Anne Ilcinkas)

«C’est un personnage mythique. Petit-fils de général, il naît dans une famille de très haute noblesse, mais pas royale. Il veut prouver, quand il monte sur le trône, qu'il est réellement choisi par les dieux, qu'il est véritablement un dieu lui-même. Donc, il a cent dix enfants; un être humain ne fait pas cent dix enfants. Il rétablit les frontières de l'Égypte. Il érige des temples partout. Il met son nom en tous lieux. Il fait construire des colosses gigantesques. Et puis, après la guerre, vient la paix, et c'est une période de richesse exceptionnelle. De surcroît, il vit quatre-vingt-dix ans, et il règne soixante-sept ans. C'est le plus long règne, le plus vieux roi, le plus tout. Sa légende, il l’a faite de son vivant. Après sa mort, ça devient quelque chose d'extraordinaire qui prend toujours plus d’ampleur jusqu'à nos jours. Ça n'a jamais cessé. Il devient “le” pharaon», explique le commissaire de l’exposition.

Pour autant, parmi les cent quatre-vingts objets exposés, il en est un qui touche plus particulièrement M. Farout: une statue représentant Ramsès prosterné et présentant des offrandes. «Ramsès, c’est le roi qui fait construire des colosses hauts de 20 mètres. Et là, il est montré en toute humilité, faisant des offrandes à ses parents, les dieux. On n’a pas l’habitude de le voir ainsi. Moi, ça me touche énormément.»

 


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
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  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".