Après les attentats de Paris, Abdeslam voulait «partir en Syrie»

Les accusés Salah Abdeslam, Osama Krayem et Mohamed Abrini sont escortés par la police à leur arrivée au tribunal lors du procès des attentats terroristes de 2016 à Bruxelles, au bâtiment de la Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. (Photo, AFP)
Les accusés Salah Abdeslam, Osama Krayem et Mohamed Abrini sont escortés par la police à leur arrivée au tribunal lors du procès des attentats terroristes de 2016 à Bruxelles, au bâtiment de la Justitia à Bruxelles, le 3 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Après les attentats de Paris, Abdeslam voulait «partir en Syrie»

  • Il a été interrogé par la présidente de la cour, Laurence Massart, sur un document dans lequel il disait vouloir «finir le travail», après les attaques à Paris
  • Au procès de Paris, il avait expliqué avoir «renoncé» à déclencher sa ceinture explosive dans un bar parisien le soir des attentats, par «humanité». L'enquête a révélé que cette ceinture, abandonnée au sud de la capitale, était défectueuse

BRUXELLES: Après les attentats de Paris, Salah Abdeslam voulait "partir en Syrie", a affirmé mardi devant la cour d'assises de Bruxelles le seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui avaient fait 130 morts le 13 novembre 2015 à Paris.

Le Français, déjà condamné en France à la perpétuité et maintenant jugé en Belgique avec huit co-accusés pour les attentats qui avaient fait 32 morts le 22 mars 2016 à Bruxelles, a été interrogé par la présidente de la cour, Laurence Massart, sur un document dans lequel il disait vouloir "finir le travail", après les attaques à Paris.

"Ce ne sont que des paroles. Entre les paroles et le passage à l'acte il y a une marge", s'est défendu Abdeslam qui nie son implication dans ces attentats organisés par la même cellule du groupe Etat islamique que ceux du 13 novembre 2015 à Paris.

Salah Abdeslam a affirmé avoir écrit ce texte "un mois ou un mois et demi" après les attentats de Paris pour "donner des gages" à ses chefs qui avaient des doutes quand il leur avait expliqué avoir survécu parce que sa ceinture explosive s'était avérée "défectueuse". Il ne les a pas nommés, se contentant de dire qu'ils n'étaient "plus de ce monde".

Alors caché à Bruxelles où il avait pu s'enfuir, il avait manifesté sa volonté de "partir en Syrie". "On m'a demandé si j'étais prêt à faire une opération tout seul, si on me donnait une Kalachnikov par exemple. Moi j'ai été catégorique, j'ai dit que je ne le ferais pas. C'est là qu'on m'a dit: 'On va te trouver un chemin pour aller en Syrie, tu n'as rien à faire ici'", a-t-il raconté.

Salah Abdeslam a été condamné en France à la réclusion à perpétuité incompressible --la plus lourde peine possible-- pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts.

Au procès de Paris, il avait expliqué avoir "renoncé" à déclencher sa ceinture explosive dans un bar parisien le soir des attentats, par "humanité". L'enquête a révélé que cette ceinture, abandonnée au sud de la capitale, était défectueuse.

Arrêté à Bruxelles le 18 mars 2016, quatre jours avant le double attentat islamiste à l'aéroport de Zaventem et dans le métro, Abdeslam nie avoir eu connaissance de ces projets d'attaques.

"J'ai été condamné à perpétuité, que vous me condamniez ou pas cela ne change absolument rien pour moi. Si je me défends aujourd'hui, c'est par principe", a-t-il déclaré devant la cour.

Pour l'accusation, le Français était certes incarcéré le 22 mars, mais il ne pouvait ignorer que d'autres attentats se préparaient après avoir partagé pendant des mois le quotidien de membres de la cellule djihadiste dans la capitale belge.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".