Birmanie: une frappe meurtrière de la junte sur un village provoque un tollé international

Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
Les conséquences d'une frappe aérienne dans le village de Pazi Gyi, en Birmanie, le 11 avril 2023 (Kyunhla Activists Group via AP).
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

Birmanie: une frappe meurtrière de la junte sur un village provoque un tollé international

  • Au moins 50 morts et des dizaines de blessés ont été signalés
  • Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières menées par la junte, régulièrement accusée de crimes de guerre, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021 qui a plongé la Birmanie dans le chaos

RANGOUN: Des dizaines de personnes ont trouvé la mort dans l'une des attaques aériennes les plus meurtrières en Birmanie depuis le coup d'Etat de 2021, dont la junte a confirmé être à l'origine, provoquant la condamnation de la communauté internationale.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk s'est dit "horrifié" après cette attaque perpétrée mardi, dans un "mépris flagrant pour les règles du droit international."

"Il semble que des enfants qui dansaient, ainsi que d'autres civils, lors de la cérémonie d'ouverture d'un centre du village de Pazi Gyi, dans le district de Kanbalu, fassent partie des victimes", a indiqué M. Türk dans un communiqué.

Au moins 50 morts et des dizaines de blessés ont été signalés par BBC Burmese, The Irrawaddy et Radio Free Asia, mais le bilan pourrait s'élever à 100 morts selon un secouriste d'un groupe rebelle armé contacté par l'AFP.

Celui-ci a indiqué la présence d'enfants parmi les victimes.

La junte au pouvoir a reconnu, dans la nuit de mardi à mercredi, "qu'il pourrait y avoir des personnes portant des vêtements civils", sans évoquer de bilan, par l'intermédiaire de son porte-parole, Zaw Min Tun.

Mais l'armée a insisté qu'elle visait un rassemblement d'opposants armés - l'ouverture d'un bureau des forces de défense du peuple (PDF), qu'elle qualifie de "terroristes". Certains des morts étaient des combattants anti-coup d'Etat en uniforme, a assuré le représentant.

"D'après les informations que nous avons obtenues sur le terrain, les personnes tuées ne le sont pas uniquement à cause de notre attaque. Il y avait des mines plantées par les PDF autour de cette zone", a-t-il déclaré.

Un avion de chasse et un hélicoptère de combat ont été déployés lors de l'attaque, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.

Washington s'est dit "profondément préoccupé" par ces attaques, qui "soulignent une fois de plus le mépris du régime pour la vie humaine et sa responsabilité dans la terrible crise politique et humanitaire qui sévit en Birmanie depuis le coup d'Etat de février 2021", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Département d'Etat, Vedant Patel.

«Force extrême contre des civils innocents»

Des témoins contactés par l'AFP ont également fait état d'une centaine de morts. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux - dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité - montrent des corps éparpillés dans des maisons en ruines.

Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières menées par la junte, régulièrement accusée de crimes de guerre, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021 qui a plongé la Birmanie dans le chaos.

Elle intervient à l'aube des célébrations pour le Nouvel An birman, Thingyan, qui durent plusieurs jours.

"Cela renforce le climat de peur. Il y aura plus de réticence pour organiser des événements de masse de quelque nature que ce soit, au vu du risque de bombardements", a dénoncé auprès de l'AFP Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie de l'organisation Human Rights Watch.

"Alors que les habitants de Birmanie célèbrent le Nouvel An, l'UE est profondément choquée par les informations faisant état des dernières atrocités commises par le régime militaire à Sagaing, qui ont coûté la vie à des dizaines de civils innocents", a déclaré pour sa part Nabila Massrali, porte-parole de l'Union européenne pour les affaires étrangères.

Le Gouvernement d'unité nationale (NUG), un organe d'opposition fondé par d'anciens députés du parti d'Aung San Suu Kyi pour beaucoup en exil, a dénoncé un "nouvel exemple de l'usage aveugle de la force extrême contre des civils innocents".

La région de Sagaing, proche de Mandalay, la deuxième ville du pays, oppose une farouche résistance à la junte, et d'intenses combats s'y déroulent depuis des mois. Plus de la moitié des 1,2 million de déplacés liés aux affrontements viennent de cette province, selon l'ONU.

Avantage aérien

La Birmanie est déchirée par un violent conflit entre la junte et ses opposants depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, aujourd'hui en prison.

L'armée birmane mise sur son avantage aérien, notamment grâce à ses jets de fabrication russe et chinoise, pour compenser ses difficultés sur le terrain dans un conflit qui s'enlise.

Les Nations unies ont compté plus de 300 frappes aériennes en 2022, ainsi que plusieurs incidents comprenant des victimes civiles.

Le chef de la junte Min Aung Hlaing a conditionné la tenue d'élections qu'il promet depuis sa prise de pouvoir au retour de la "paix et de la stabilité" dans le pays. La junte a reconnu en février qu'un tiers de la Birmanie échappait à son contrôle.

Une organisation locale de surveillance des droits de l'homme a évoqué plus de 3 200 tués depuis le putsch, quand l'armée en a compté plus de 5 000, qu'elle attribue à ses opposants.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.