L'Azerbaïdjan hisse son drapeau à Latchin, troisième district rétrocédé par l'Arménie             

Un soldat azerbaïdjanais fixe un drapeau national dans la ville de Lachin, qui a été abandonnée par l'Arménie dans le cadre d'un accord de paix qui a mis fin à des semaines de combats (Photo, AFP)
Un soldat azerbaïdjanais fixe un drapeau national dans la ville de Lachin, qui a été abandonnée par l'Arménie dans le cadre d'un accord de paix qui a mis fin à des semaines de combats (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

L'Azerbaïdjan hisse son drapeau à Latchin, troisième district rétrocédé par l'Arménie             

  • Les soldats azerbaïdjanais ont levé pour la première fois depuis presque 30 ans mardi leur drapeau à Latchin, dernier des trois districts rétrocédés par l'Arménie en vertu du cessez-le-feu
  • Le district de Latchin, comme celui d'Aghdam rendu le 20 novembre et celui de Kalbajar rétrocédé le 25 novembre, formaient une zone tampon entourant la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, à majorité arménienne

LATCHIN: Les soldats azerbaïdjanais ont levé pour la première fois depuis presque 30 ans mardi leur drapeau à Latchin, dernier des trois districts rétrocédés par l'Arménie en vertu du cessez-le-feu ayant mis fin à six semaines de combats au Nagorny Karabakh.


Peu après minuit, une colonne militaire azerbaïdjanaise est entrée dans le district, qui était sous contrôle des forces arméniennes depuis une guerre dans les années 1990 ayant fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.


Des journalistes de l'AFP ont ensuite vu un groupe d'une dizaine de soldats participer à une courte cérémonie dans la cour d'un bâtiment officiel de la ville, au-dessus duquel a été hissé le drapeau azerbaïdjanais.


Le district de Latchin, comme celui d'Aghdam rendu le 20 novembre et celui de Kalbajar rétrocédé le 25 novembre, formaient une zone tampon entourant la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, à majorité arménienne.


Quatre autres districts ayant la même fonction avaient déjà été repris par Bakou au cours des six semaines de combats meurtriers ayant éclaté à l'automne. Tous échappaient au contrôle de l'Azerbaïdjan depuis la fin de la guerre en 1994.


Courant le long de la frontière est de l'Arménie, du nord au sud jusqu'à l'Iran, le district de Latchin est surtout connu grâce au corridor du même nom, contrôlé aujourd'hui par les soldats de la paix russes, devenu l'unique route reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie.

 'Nouvelle réalité' 

Les habitants n'avaient pas attendu pour quitter les lieux, détruisant et désossant les maisons ou les infrastructures qu'ils abandonnent. Certains ont cependant choisi de rester, comme Levon Gevorguian, propriétaire d'une épicerie-bar sur la place principale de Latchin.


"Cela fait 22 ans que je suis installé ici, je suis parti de zéro, j'ai tout construit", raconte l'homme de 48 ans. "J'espère que je vais pouvoir continuer, j'ai encore un crédit", ajoute-t-il.


Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a lui salué mardi une "nouvelle réalité", dans une adresse télévisée à la nation. "Nous avons chassé l'ennemi de nos terres. Nous avons restauré l'intégrité territoriale. Nous avons mis fin à l'occupation", s'est-il félicité.


Selon M. Aliev, environ 50.000 Azerbaïdjanais ont habité le district de Latchin avant la guerre des années 1990 et ils vont y revenir "dans un avenir proche".


A Bakou, la capitale, les rues étaient envahies d'habitants brandissant le drapeau national pour célébrer la rétrocession de Latchin, selon un journaliste de l'AFP. 

Statut quo 'ambigu'

Pour Olessia Vartanian, analyste pour l'International Crisis Group, la remise de ce dernier district est la preuve que l'accord de cessez-le-feu "fonctionne". Mais le nouveau statut quo reste "pas clair", prévient-elle.


"L'accord obtenu par Moscou est très précis en ce qui concerne la rétrocession des territoires, mais il est ambigu sur un nombre d'aspects comme le mandat des forces de la paix russes et l'organisation de la vie de la population locale, des Arméniens comme des Azerbaïdjanais", a-t-elle déclaré à l'AFP.


Entre temps, beaucoup d'habitants du Nagorny Karabakh qui avaient fui les récents combats ont commencé à se réinstaller dans la région séparatiste. Mardi, l'armée russe a indiqué qu'elle avait jusqu'à présent aidé au retour de plus de 26.000 personnes.


Selon Moscou, ses soldats ont également déminé les alentours du corridor routier de Latchin et aidé à réparer une ligne électrique détruite.


Le cessez-le-feu du 9 novembre, signé alors que la situation militaire était catastrophique pour l'Arménie, consacre la victoire de l'Azerbaïdjan et lui accorde d'importants gains territoriaux. 


Il permet néanmoins la survie du Nagorny Karabakh, amoindri, et voit le déploiement de 2.000 soldats russes de maintien de la paix.


Signé sous patronage russe, le cessez-le-feu a rappelé le rôle déterminant de Moscou dans son pré carré caucasien mais aussi l'influence grandissante de la Turquie, soutien de Bakou. 


La Turquie a d'ailleurs annoncé mardi un accord avec la Russie sur l'établissement d'un centre conjoint d'observation qui aura pour mission de surveiller le cessez-le-feu au Nagorny Karabakh.


A l'inverse, les pays occidentaux semblent en perte de vitesse et ni la France, ni les Etats-Unis, médiateurs en tant que membres du "groupe de Minsk", chargé dans les années 1990 de trouver une issue durable à la crise, n'ont obtenu de résultats probants.


Inde: un avion à destination de Londres s'écrase à Ahmedabad avec 242 personnes à bord

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué. (AFP)
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  • Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne
  • Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles"

AHMEDABAD: Un avion de la compagnie Air India, avec un total de 242 passagers et membres d'équipage à bord et à destination de Londres-Gatwick, s'est écrasé jeudi au décollage de l'aéroport d'Ahmedabad dans le nord-ouest de l'Inde, ont annoncé les autorités.

L'appareil, un long courrier de type Boeing 787, a décollé à 13h39 locales (08h09 GMT) et s'est écrasé juste après son décollage "hors du périmètre de l'aéroport" après avoir émis un appel d'urgence, a précisé la direction dans un communiqué.

"Il a lancé un appel d'urgence (MAYDAY) au contrôleur aérien, qui n'a ensuite plus eu aucun contact avec l'appareil", indique le communiqué, ajoutant que l'avion "s'est écrasé au sol à l'extérieur du périmètre de l'aéroport".

"Il y avait 242 personnes à bord", dont deux pilotes et 10 membres d'équipage de cabine, a précisé l'aviation civile.

Parmi les personnes qui étaient à bord, figuraient 169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien, selon la compagnie aérienne indienne.

Le ministre indien de l'Aviation, Ram Mohan Naidu Kinjarapu, s'est dit "choqué et accablé", affirmant que ses "pensées et prières vont à toutes les personnes à bord et à leurs familles".

"Les secours sont mobilisés, et tous les efforts sont faits pour que les équipes médicales (...) soient envoyées rapidement sur le site", a indiqué le ministre dans un communiqué.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a de son côté adressé ses "pensées aux passagers et leurs familles dans ce moment profondément éprouvant".

Epaisses fumées noires 

Un centre a été ouvert afin d'accueillir les familles des victimes, a-t-il ajouté.

D'épaisses fumées noires s'élevaient au-dessus de l'aéroport de la ville, a indiqué un journaliste de l'AFP.

Ahmedabad, la principale ville de l'Etat du Gujarat en Inde, compte environ huit millions d'habitants. Son aéroport international, le septième plus fréquenté du pays,  est situé au milieu d'une zone résidentielle densément peuplée.

La dernière catastrophe aérienne dans le pays remonte à 2010, quand un avion de la compagnie Air India en provenance de Dubaï s'était écrasé à l'atterrissage à Bangalore, dans le sud de l'Inde, faisant 158 morts tandis que huit personnes avaient réussi à s'extraire de la carcasse de la carlingue.

En 1996, le vol 763 de la Saudi Arabian Airlines était entré en collision en plein vol près de New Delhi avec le vol 1907 de Kazakhstan Airlines.

Les 349 personnes à bord des deux avions avaient été tuées, faisant de cet événement la collision aérienne la plus meurtrière de l'histoire.

Depuis 2000, dans le monde, six catastrophes aériennes ont fait plus de 200 morts, la plus récente remonte à avril 2018, quand un avion de l’armée algérienne s’était écrasé peu après son décollage d'une base au sud d'Alger, faisant 257 morts, majoritairement des militaires et des membres de leurs familles.


Le Kremlin estime que la normalisation des relations avec les USA sont peu probables dans l'immédiat

Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
Les drapeaux russe et américain flottent devant l'ambassade des États-Unis dans le centre de Moscou, le 5 novembre 2024, jour de l'élection présidentielle américaine. (Photo : Alexander NEMENOV / AFP)
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  • « Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales.

MOSCOU : Le Kremlin a jugé mercredi « peu probable » l'obtention de résultats rapides dans les discussions russo-américaines sur la normalisation des relations entre Moscou et Washington, entamées après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en début d'année.

« Il y a beaucoup d'obstacles dans les relations bilatérales, il est donc peu probable d'espérer des résultats rapides », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP, tout en soulignant que ce « travail difficile va se poursuivre ».

Depuis le premier appel officiel entre Vladimir Poutine et Donald Trump le 12 février, Russes et Américains ont exprimé leur volonté de remettre à plat leurs relations bilatérales, ce qui marque un revirement soudain après des années de tensions extrêmes, sur fond de conflit en Ukraine. 

Le locataire de la Maison Blanche, qui affirme se situer « au milieu » entre la Russie et l'Ukraine, a depuis repris à plusieurs reprises la rhétorique du Kremlin, tout en vantant la possible coopération économique des États-Unis avec la Russie.

Des diplomates russes et américains ont tenu des consultations bilatérales en vue d'une normalisation en février et avril à Istanbul, après une première rencontre le 18 février à Ryad depuis février 2022.

Un nouveau round de consultations devrait avoir lieu « prochainement » à Moscou, a annoncé mardi l'ambassadeur russe aux États-Unis, Alexandre Dartchiev, à l'agence de presse officielle russe TASS.

Interrogé mercredi sur ces consultations, M. Peskov a souligné qu'il s'agissait de discussions « entre les ministères des Affaires étrangères », saluant un « dialogue qui se poursuit », sans toutefois donner plus de précisions sur la composition des délégations ni la date de la prochaine réunion.

La dynamique des discussions entre Russes et Américains dans les premières semaines semble toutefois avoir changé et la perspective d'un accord rapide sur le règlement du conflit en Ukraine, comme le souhaitait Donald Trump, semble s'être estompée.

Au-delà de l'Ukraine, Russes et Américains souhaitent aborder des sujets plus globaux tels que leurs relations économiques, l'architecture de la sécurité en Europe ou encore le contrôle des armements dans le monde.


Réseaux sociaux : un rapport tire la sonnette d'alarme sur la santé mentale des enfants

Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
Les langues se délient et les révélations se succèdent pour dénoncer des comportements complètement déviants (Photo, AFP)
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  • Plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.
  • Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux.

AMSTERDAM, PAYS-BAS : La crise de la santé mentale chez les enfants a atteint un point critique, exacerbée par « l'expansion incontrôlée » des réseaux sociaux, selon un rapport du groupe de défense des droits des enfants KidsRights publié mercredi.

Selon les recherches menées par cette organisation basée à Amsterdam et l'université Erasmus de Rotterdam, plus de 14 % des 10-19 ans dans le monde connaissent des problèmes de santé mentale, avec un taux de suicide global moyen de 6 pour 100 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans.

« Le rapport de cette année est un signal d'alarme que nous ne pouvons plus ignorer », a déclaré dans un communiqué Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights.

« La crise de la santé mentale et/ou du bien-être de nos enfants a atteint un point de bascule, exacerbé par l'expansion incontrôlée des plateformes de réseaux sociaux qui donnent la priorité à l'engagement plutôt qu'à la sécurité des enfants », a-t-il poursuivi. 

Le KidsRights Index, rapport annuel conduit par la fondation, évalue le degré d'adhésion de 194 pays aux droits des enfants et la manière dont les pays s'efforcent d'améliorer ces droits.

Dans son rapport pour 2025, KidsRights a identifié une « corrélation troublante » entre la détérioration de la santé mentale des enfants et ce que l'organisation qualifie d'utilisation « problématique » des réseaux sociaux, à savoir une utilisation compulsive et addictive des réseaux qui a un impact négatif sur le fonctionnement quotidien de l'utilisateur.

Le manque de données sur la santé mentale des enfants constitue un problème majeur et révèle selon le rapport un « besoin urgent » d'action coordonnée pour prendre en compte l'impact nocif de l'environnement numérique sur les enfants et adolescents. 

« Nous assistons à la lutte des gouvernements pour contenir une crise numérique qui est en train de remodeler fondamentalement l'enfance », a poursuivi M. Dullaert, appelant à accorder la priorité au bien-être des enfants plutôt qu'aux profits des entreprises.

Le rapport met en évidence des variations régionales importantes, faisant de l'Europe la région où les enfants de 13 ans sont le plus exposés au risque d'utilisation problématique des réseaux sociaux (13 %), et où le niveau de dépendance numérique des jeunes de 15 ans est « sans précédent », 39 % d'entre eux étant en contact continu avec leurs amis via les réseaux sociaux. 

Soutenue par la France et l'Espagne, la Grèce a proposé la semaine dernière, lors d'une réunion ministérielle au Luxembourg, d'encadrer l'utilisation des plateformes en ligne par les enfants, face aux inquiétudes concernant leur caractère addictif.

En février, la mini-série Adolescence de Netflix avait révélé notamment les influences toxiques et misogynes auxquelles les jeunes sont exposés en ligne, poussant les gouvernements britannique et français à vouloir intégrer le visionnage du programme dans les écoles.

Adolescence « a mis en lumière les préoccupations mondiales concernant la représentation et la protection des enfants sur les plateformes numériques — mais nous avons besoin d'action, pas seulement d'indignation », a conclu M. Dullaert.