Kiev accuse Moscou après une vidéo choc de décapitation

Un militaire ukrainien examine les restes des armes russes dans le nord de la région de Kharkiv le 11 avril 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Un militaire ukrainien examine les restes des armes russes dans le nord de la région de Kharkiv le 11 avril 2023, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 12 avril 2023

Kiev accuse Moscou après une vidéo choc de décapitation

  • Une vidéo insoutenable montrant la décapitation d'un prisonnier de guerre ukrainien présumé circule depuis mardi sur les réseaux sociaux
  • La France a dénoncé «un acte barbare» et une «atteinte insoutenable à la dignité humaine». Et le président du Conseil européen s'est dit «mortifié par la vidéo atroce»

KIEV: Une nouvelle vidéo insoutenable montrant la décapitation d'un prisonnier de guerre ukrainien présumé a provoqué mercredi la colère de l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky dénonçant une nouvelle exaction de "monstres" russes.

L'AFP n'était pas en mesure de vérifier dans l'immédiat l'authenticité de la vidéo, ni où et quand elle a pu être filmée. Les autorités ukrainiennes ont indiqué chercher à identifier la victime.

La mission de l'ONU à Kiev s'est déclarée "horrifiée" par ces images exigeant une enquête alors que le Kremlin a appelé à vérifier l'"authenticité" de la vidéo, lui qui d'ordinaire rejette les accusations de crimes portées contre ses militaires.

La représentation onusienne évoque en outre une seconde vidéo montrant les corps mutilés de prisonniers ukrainiens.

De son côté, la France a dénoncé "un acte barbare" et une "atteinte insoutenable à la dignité humaine". Et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est dit "mortifié par la vidéo atroce", dans un message sur Twitter.

«Crime de guerre»

"Comme ces monstres tuent facilement. Cette vidéo de l'exécution d'un prisonnier de guerre ukrainien, le monde doit le voir. C'est une vidéo de la Russie comme elle est", a lancé le président Zelensky dans un message vidéo publié sur Instagram.

"C'était (déjà) comme ça à Boutcha. Des milliers de fois", a-t-il poursuivi en référence à la banlieue de Kiev devenue symbole d'atrocités attribuées à l'armée russe.

L'Union européenne demandera "des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre" en Ukraine, a déclaré mercredi une porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a estimé que la Russie était "pire que l'Etat islamique", organisation jihadiste qui filmait les exécutions de ses otages, notamment par décapitation.

"Les terroristes russes doivent être chassés de l'Ukraine et de l'ONU et tenus responsables pour leurs crimes", a-t-il déclaré sur Twitter.

Le service ukrainien de sécurité (SBU) a ouvert une enquête sur ce "crime de guerre". "Nous retrouverons ces monstres (...) Ils seront punis", a martelé le chef du SBU, Vassyl Maliouk, dans un communiqué.

La vice-ministre de la Défense Ganna Maliar a de son côté indiqué sur Telegram que les autorités font "tout (leur) possible pour identifier le défunt".

Côté russe, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui aussi qualifié les images d"horribles" mais s'est interrogé sur leur véracité. "Dans le monde de +fakes+ (fausses informations) dans lequel nous vivons, il faut s'assurer de l'authenticité de cette vidéo", a-t-il ajouté.

D'ordinaire, les responsables russes se bornent à nier toute implication de soldats russes dans des crimes de guerre et accusent l'Ukraine d'orchestrer des mises en scène.

La mission de surveillance des droits humains de l'ONU en Ukraine s'est déclarée "horrifiée" par ces images évoquant par ailleurs une deuxième vidéo montrant "des corps mutilés d'apparents prisonniers de guerre ukrainiens".

"Malheureusement, ce n'est pas un évènement isolé", a déploré la mission dans un communiqué exigeant d'enquêter sur ces affaires et de traduire en justice leurs auteurs.

Exécutions sommaires 

La vidéo de la décapitation qui dure une minute et quarante secondes circule depuis mardi. Sur celle-ci, un homme en camouflage, le visage masqué, tranche le cou d'un autre homme en uniforme se débattant au sol en hurlant "ça fait mal".

Au bout de quelques secondes, les cris cessent et on entend un homme derrière la caméra incitant en russe le bourreau à "couper la tête" de la victime. Ce dernier finit sa décapitation au couteau, et montre la tête tranchée à la caméra.

"Faut la foutre dans le sac et l'envoyer au commandant" dit une voix en russe. A la caméra, on montre également le gilet de la victime barré du trident ukrainien et d'une tête de mort.

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de mauvais traitements de prisonniers constituant des crimes de guerre.

Début mars, une vidéo montrant l'exécution présumée d'un prisonnier de guerre ukrainien par des soldats russes a provoqué un choc en Ukraine.

En novembre, le Kremlin s'était lui indigné de deux vidéos semblant montrer l'exécution présumée d'une dizaine de militaires russes par balles après s'être rendus aux forces ukrainiennes.

Fin mars, l'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes d'avoir commis des exécutions sommaires de prisonniers de guerre.

La Russie nie en outre, en dépit d’éléments concordants, les exécutions sommaires de civils, en particulier à Boutcha, près de Kiev, il y a un an.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.