Les résultats des banques américaines sous la loupe après la panique de mars

Le logo SVB Private est affiché à l'extérieur d'une succursale de la Silicon Valley Bank à Santa Monica, en Californie, le 20 mars 2023. (Photo de Patrick T. Fallon / AFP)
Le logo SVB Private est affiché à l'extérieur d'une succursale de la Silicon Valley Bank à Santa Monica, en Californie, le 20 mars 2023. (Photo de Patrick T. Fallon / AFP)
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Publié le Jeudi 13 avril 2023

Les résultats des banques américaines sous la loupe après la panique de mars

  • La situation s'est calmée par rapport à début mars, quand les autorités américaines sont intervenues en urgence pour prendre le contrôle de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank
  • Les grandes banques ont certes récupéré une partie des dépôts des plus petits établissements, mais elles ont aussi fait face à des retraits de clients devant payer leurs impôts ou cherchant à placer leur argent dans des produits plus rémunérateurs

NEW YORK : Un mois à peine après les défaillances rapprochées de trois banques américaines ayant ébranlé le monde de la finance, les grands établissements du secteur vont devoir démontrer dans les prochains jours leur solidité et comment ils comptent faire face à une possible récession.

La situation s'est calmée par rapport à début mars, quand les autorités américaines sont intervenues en urgence pour prendre le contrôle de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature Bank, déstabilisées face aux retraits massifs de clients quelques jours après la liquidation de Silvergate, une petite banque régionale devenue l'une des destinations favorites du milieu des cryptomonnaies.

Ces banques ont été emportées pour des raisons spécifiques mais aussi pour des facteurs pesant sur l'ensemble du secteur, à commencer par la vive remontée des taux d'intérêt.

«Il sera intéressant de regarder ce qu'elles peuvent gagner dans ce nouvel environnement, où elles doivent payer plus pour rémunérer les dépôts de leurs clients et pour regonfler leurs liquidités», remarque Stuart Plesser de l'agence S&P Global en évoquant aussi un probable durcissement de la réglementation du secteur.

«Cela va probablement peser sur leur rentabilité, la question est de savoir dans quelle mesure», ajoute-t-il.

JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo ainsi que la banque un peu plus petite PNC donneront vendredi le coup d'envoi de la publication des résultats des banques.

Bank of America et Goldman Sachs suivront mardi, avant la diffusion au cours des deux prochaines semaines de plusieurs établissements de taille moyenne. Les chiffres le 24 avril de First Republic, soutenue mi-mars par les autorités et d'autres établissements, seront particulièrement regardés.

Les banques «vont probablement prévenir que leurs bénéfices vont un peu dégonfler», avance Clifford Rossi, ancien gestionnaire de risque à Citigroup et professeur à l'université du Maryland.

- Vers une réduction des prêts accordés ? -

Les analystes interrogés par l'AFP s'accordent à dire que la situation est différente en fonction de la taille des établissements.

SVB et Signature Bank ont toutes deux souffert de leur exposition particulièrement importante aux secteurs de la tech ou des cryptomonnaies, ainsi que de la hausse des taux d'intérêt qui a, mécaniquement, diminué la valeur de certains de leurs actifs comme les bons du Trésor.

Alarmés par des signes de faiblesse, certains clients se sont dépêchés de retirer leur argent, précipitant leur faillite. Ils ont aussi au passage incité les clients d'établissements similaires à déplacer leurs économies vers des grands noms considérés comme trop importants pour faire faillite.

«Si les banques de taille moyenne ont enregistré plus de retraits qu'attendu, cela fera naître des inquiétudes sur leurs capacités à se financer, et par ricochet à prêter» aux autres entreprises et aux particuliers, remarque Stuart Plesser.

Selon une enquête de la Fédération nationale des entreprises indépendantes (NFIB) publiée mardi, 9% des répondants ont ainsi rapporté avoir eu récemment plus de mal à obtenir un nouveau prêt.

Les grandes banques de leur côté ont certes récupéré une partie des dépôts des plus petits établissements, mais elles ont aussi fait face à des retraits de clients devant payer leurs impôts ou cherchant à placer leur argent dans des produits financiers plus rémunérateurs qu'un simple compte courant.

Alors que l'inflation et la hausse des taux pèsent sur le budget des ménages et des entreprises, les banques vont probablement d'une part se montrer plus sélectives dans les prêts qu'elles accordent et d'autre part faire face à une moindre demande pour des crédits immobiliers ou automobiles. Le secteur de l'immobilier commercial devrait être soumis à une attention particulière.

«La plupart d'entre elles vont adopter une approche prudente sur les perspectives», avance Patrick O'Hare, analyste pour Briefing.

Elles devraient augmenter les sommes mises de côté pour faire face aux éventuels impayés de leurs clients et au ralentissement de l'économie, voire à une possible récession. Mais probablement pas autant que pendant la crise financière de 2007-2009 ou qu'au début de la pandémie, avancent les analystes.

Les banquiers d'affaires de leur côté ont probablement encore connu un trimestre au ralenti, les entreprises hésitant à s'engager dans des rachats ou des entrées en Bourse au vu du contexte économique.

L'activité des traders devrait pour sa part s'afficher en baisse par rapport à la même période l'an dernier, particulièrement volatile, mais rester à des niveaux historiquement élevés.


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.