La Fed se réunit en pleine résurgence de la Covid-19 aux États-Unis

Bâtiment de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine, à Washington où se tient en début de semaine prochaine une réunion monétaire marquée par l’incertitude. (Daniel Slim/AFP)
Bâtiment de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine, à Washington où se tient en début de semaine prochaine une réunion monétaire marquée par l’incertitude. (Daniel Slim/AFP)
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Publié le Dimanche 26 juillet 2020

La Fed se réunit en pleine résurgence de la Covid-19 aux États-Unis

  • En juin, la réouverture rapide des commerces, restaurants, plages, sous l'impulsion du président Donald Trump, avait fait repartir la consommation
  • Le PIB a baissé de 4,8% au premier trimestre, mais la Maison Blanche table sur un fort rebond au deuxième semestre.

 

WASHINGTON : La Banque centrale américaine tient mardi et mercredi sa réunion monétaire en pleine résurgence de la pandémie de Covid-19 qui a contraint une vaste partie du pays à refermer ses commerces et renouer avec des mesures de confinement. Ces nouvelles fermetures étaient très redoutées des milieux économiques, mais il est peu probable que la Réserve fédérale américaine (Fed) prenne une mesure spécifique cette semaine. "Le sujet ne devrait pas être mentionné dans le communiqué" qui sera publié mercredi à l'issue de la réunion, anticipe Mickey Levy, chef économiste de Berenberg Markets. Le président Jerome Powell pourrait l'aborder lors de la conférence de presse qui suivra, et assurer que la Fed "est prête à agir si nécessaire pour apporter plus de soutien à l'économie", pense-t-il.

Les États-Unis étaient optimistes en juin. La réouverture rapide des commerces, restaurants, plages, sous l'impulsion du président Donald Trump, avait fait repartir la consommation, moteur de l'économie américaine. Le chômage, moins haut que prévu en mai, avait même commencé à reculer en juin. Mais les contaminations sont reparties à la hausse à partir de la fin du mois de juin. Californie, Floride, Texas... De nombreux États ont dû faire machine arrière. Les licenciements d'employés conservés bon an mal an depuis fin mars, ou fraîchement réembauchés, ont même fait grimper les inscriptions au chômage mi-juillet, pour la première fois depuis fin mars.

Anthony Fauci, immunologue et conseiller de la Maison Blanche, a recommandé aux États les plus touchés de ne pas rouvrir leur économie, vendredi dans un entretien au Washington Post.

Incertitude

"La Fed mettra l'accent sur l'incertitude des prévisions", mais "ne va pas changer de politique", ajoute Mickey Levy. Depuis le mois de mars, la Fed a mis en œuvre de multiples mesures pour permettre à l'économie de continuer à fonctionner. L'État a aussi largement soutenu l'économie en injectant quelque 3.000 milliards d'aide. Démocrates et républicains débattent depuis des semaines sur un nouveau plan d'aide. Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est dit optimiste dimanche sur Fox News sur leur capacité à trouver un consensus, ajoutant que les républicains du Sénat prévoyaient de présenter un projet de loi lundi. De son côté, les responsables de la Fed ont maintes fois indiqué qu'ils laisseraient les taux autour de zéro tant que l'économie ne sera pas sortie de cette crise.

Négociations au Congrès

" Nous attendons du président Powell qu'il reste très prudent. Il continuera à souligner les risques considérables pesant sur les perspectives économiques à moyen terme ", estime également Kathy Bostjancic, d'Oxford Economics. Elle pense aussi qu'"il soutiendra les efforts du Congrès", qui négocie actuellement des aides supplémentaires, parmi lesquelles la prolongation de l'aide aux chômeurs, de nouveaux prêts pour les PME, un autre chèque pour les particuliers et des fonds pour permettre aux écoles de rouvrir. La Fed pourrait-elle recommander le port du masque, comme l'ont déjà fait plusieurs de ses responsables ? "Je serais surpris qu'ils fassent une déclaration aussi politique", répond Jonathan Millar.

Plusieurs compagnies aériennes, chaînes de supermarchés et même les restaurants McDonald's ont très récemment rendu obligatoire le port du masque pour leurs clients. Ce sujet est devenu un marqueur politique aux États-Unis. Donald Trump, qui prônait la liberté et refusait d'en porter un en public, a fini par le recommander.

La Fed prévoit une chute de 6,5% du PIB américain en 2020, avant un fort rebond de 5% en 2021 et une croissance plus modeste (3,5%) en 2022.

Le PIB a baissé de 4,8% au premier trimestre. Celui du deuxième trimestre sera publié jeudi. Mais la Maison Blanche table sur un fort rebond au deuxième semestre.

"Je ne nie pas que certains de ces États, points chauds (de la pandémie), modèrent la reprise. Mais dans l'ensemble, l'image est très positive et je pense toujours que la reprise en forme de V est en place", a déclaré dimanche le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow, sur CNN. La reprise dite en "V" fait référence à un fort rebond économique suivant une profonde récession. "Je pense toujours qu'il y aura un taux de croissance de 20% au cours du troisième et quatrième trimestres", a-t-il ajouté.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.