L'Égypte dénonce l'Éthiopie, qui l’accuse de politiser les problèmes liés à l'eau du Nil

Le Grand barrage de la Renaisse éthiopienne (Gerd) sur le Nil Bleu à Guba, dans le nord-ouest de l'Éthiopie, le 20 juillet 2020. (AFP/fichier)
Le Grand barrage de la Renaisse éthiopienne (Gerd) sur le Nil Bleu à Guba, dans le nord-ouest de l'Éthiopie, le 20 juillet 2020. (AFP/fichier)
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

L'Égypte dénonce l'Éthiopie, qui l’accuse de politiser les problèmes liés à l'eau du Nil

  • Hamdi Loza a rejeté les allégations éthiopiennes persistantes selon lesquelles l'Égypte politiserait la question
  • «Le fait que les négociations se poursuivent depuis dix ans sans résultat est la preuve de l'intransigeance de l'Éthiopie»

LE CAIRE: L'Égypte a dénoncé la position de l'Éthiopie, qui l’accuse de politiser la querelle sur les eaux du Nil. Elle a affirmé que cette accusation représentait une tentative pour échapper à la responsabilité légale des effets du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd).

Ce dernier est en construction depuis 2011 et l'Éthiopie a commencé à le remplir par étapes en 2020, ce qui a fait monter la tension avec l'Égypte et le Soudan. Ces deux pays se trouvent en aval du barrage et ils redoutent qu'il réduise leur part d'eau du Nil. Ils exigent de l'Éthiopie un accord juridiquement contraignant sur son remplissage et sur son exploitation.

Hamdi Loza, vice-ministre égyptien des Affaires étrangères chargé des affaires africaines, a déclaré mercredi dernier que les inquiétudes du Caire au sujet des répercussions du projet sur la sécurité de l'eau en Égypte étaient réelles et qu’elles se fondaient sur des études scientifiques documentées.

Il a rejeté les allégations éthiopiennes persistantes selon lesquelles l'Égypte politiserait la question. Ces dernières ont été récemment répétées par le ministre d'État éthiopien aux Affaires étrangères, qui a affirmé les considérer comme une tentative de l’Égypte pour se soustraire à ses responsabilités légales et ignorer les principes du droit international et des relations de bon voisinage.

Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, M. Loza a déclaré: «Il est regrettable que les responsables éthiopiens continuent d'exprimer leur volonté et leur désir de reprendre les négociations sous les auspices de l'Union africaine [UA] à travers une nouvelle tentative pour gagner du temps et pour continuer à remplir le barrage sans accord.»

«Le fait que les négociations se poursuivent depuis dix ans sans résultat est la preuve de l'intransigeance de l'Éthiopie.»

Les récentes déclarations des responsables éthiopiens sur leur liberté absolue de continuer à remplir le barrage sans tenir compte des droits des pays en aval sont une preuve supplémentaire d'une approche unilatérale de la question qui dépasse le cadre de la négociation, a ajouté M. Loza.

Meles Alem, porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, a déclaré que la construction et l'exploitation du barrage ne causeraient aucun préjudice au Soudan ou à l'Égypte et que l'Éthiopie continue de travailler à la recherche d'une solution africaine aux préoccupations suscitées par le projet.

Les médias éthiopiens ont cité le ministre d'État éthiopien aux Affaires étrangères, Mesganu Arga, qui a indiqué que la position d'Addis-Abeba était cohérente avec la nécessité de poursuivre les négociations tripartites sous les auspices de l'UA.

«La tentative de l'Égypte de politiser les eaux du Nil et le barrage ne profite à aucune partie», a souligné M. Arga lors de ses entretiens avec le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Fakih. Il a exprimé l'espoir que l’UA «joue un rôle positif dans la poursuite des négociations sur la base de la réalité du terrain».

L'Égypte tire plus de 90% de son approvisionnement en eau douce du Nil et craint que toute réduction causée par le barrage ne dévaste son économie. Le Soudan s'inquiète de la sécurité du barrage et de ses effets sur l'eau qui s'écoule dans ses propres barrages et ses centrales électriques. L'Éthiopie affirme que le projet est essentiel à son développement économique et à la production d'électricité. Par conséquent, ce différend amer et de longue date au sujet de la construction, du remplissage et de l'exploitation du barrage n'est toujours pas résolu.

Le mois dernier, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a réitéré les préoccupations de l'Égypte vis-à-vis des actions de l'Éthiopie relatives à l'exploitation du barrage. Il a précisé que cela pourrait représenter un grand danger pour son pays dans la mesure où ce dernier «souffre d'une pénurie d'eau unique en son genre qui en fait le pays le plus sec du monde».

Il a ajouté à l'ouverture de la 159e session du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères: «Je ne manquerai pas d'aborder une question cruciale de haute priorité qui a des conséquences fatales pour la sécurité nationale de l'Égypte: le danger des pratiques unilatérales de l'Éthiopie sur les bassins fluviaux communs, dont le Gerd est actuellement la manifestation la plus flagrante.»

M. Choukri a une nouvelle fois condamné la poursuite du processus de remplissage du barrage par l'Éthiopie avant qu'un accord juridique contraignant n'ait été conclu avec ses deux voisins en aval.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com