Chine et Ukraine au centre d'une réunion ministérielle du G7 au Japon

Des participants à la réunion des ministres du G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement à Sapporo, préfecture d'Hokkaido, le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
Des participants à la réunion des ministres du G7 sur le climat, l'énergie et l'environnement à Sapporo, préfecture d'Hokkaido, le 15 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 16 avril 2023

Chine et Ukraine au centre d'une réunion ministérielle du G7 au Japon

  • Le G7 a régulièrement mis en garde Pékin contre toute tentative de changement par la force du statu quo concernant Taïwan
  • Les discussions des chefs de la diplomatie du G7 devraient également porter sur un plan mondial d'investissements dans l'infrastructure des pays du Sud

KARUISAWA: Les chefs de la diplomatie des pays du G7 sont arrivés dimanche dans la petite station montagnarde japonaise de Karuizawa (centre) pour des discussions sur la pression croissante de la Chine sur Taïwan et le conflit en Ukraine.

Les délégations dont celle du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken sont venues de Tokyo à bord du train à grande vitesse japonais "Shinkansen" et devaient se retrouver pour un diner à huis clos consacré aux défis posés par la Chine.

L'agenda diplomatique des derniers jours a été marqué par l'Asie de l'Est avec le lancement jeudi par la Corée du Nord de ce qu'elle a affirmé être un "nouveau type" de missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide.

Le week-end dernier, la Chine a mené des manoeuvres militaires autour de Taïwan, simulant des attaques et un blocus de l'île qu'elle considère comme faisant partie de son territoire.

Le G7 a régulièrement mis en garde Pékin contre toute tentative de changement par la force du statu quo concernant Taïwan et certains de ses membres tirent à nouveau la sonnette d'alarme.

"Une escalade militaire dans le détroit de Taïwan serait un scénario catastrophe pour le monde entier", a estimé vendredi à Pékin la ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock.

«Liberté de manoeuvre»

La formulation du communiqué commun du groupe des sept principaux pays industrialisés (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) sera scrutée après de récents propos du président français Emmanuel Macron. De retour d'une visite en Chine, il a déclaré que l'Europe ne devait pas être prise dans "des crises qui ne seraient pas les (siennes)", irritant des alliés soucieux de ne pas amoindrir les relations avec Washington.

L'entourage présidentiel a assuré ensuite que la position française n'avait pas changé et nombre d'observateurs s'attendent à ce que le G7 réitère ses mises en garde de la Chine contre toute modification du statu quo concernant Taïwan.

Lors des discussions, il s'agira "de s'assurer comment nous pouvons continuer à être pleinement alignés sur une approche concertée et commune" vis-à-vis de Pékin, a indiqué à des journalistes un haut responsable du département d'Etat américain.

Pour Paul Nadeau, enseignant de Sciences politiques au campus japonais de l'université américaine Temple, les déclarations de M. Macron trahissent une réalité : "Chaque membre (du G7) souhaite conserver une liberté de manoeuvre dans la manière dont il gère ses relations avec la Chine", politiquement et commercialement.

Le consensus sera sans doute plus facile à obtenir sur l'Ukraine, l'occasion pour l'hôte japonais de souligner sa certitude que l'invasion russe ne fait qu'accentuer la nécessité de redoubler de vigilance en Asie.

Le Premier ministre Fumio Kishida, dont le gouvernement a approuvé fin 2022 une révision majeure de sa doctrine de défense face à la montée en puissance chinoise, a averti à plusieurs reprises que "l'Asie pourrait être l'Ukraine de demain".

Le Japon s'est joint dès le début du conflit aux puissances occidentales du G7 pour imposer des sanctions à Moscou, envoyant également du matériel défensif et accueillant des réfugiés ukrainiens.

Rencontre sous haute sécurité

"L'enjeu, au-delà de chercher de nouvelles entités et secteurs à sanctionner, est de s'assurer que les sanctions ne soient pas contournées et qu'on arrive bien à couper les ressources" de la Russie, indique un diplomate français sous couvert d'anonymat.

Le conflit en Ukraine et la montée des tensions sino-américaines ont aussi mis l'accent sur la question de la sécurité économique et la nécessité de diversifier les chaînes d'approvisionnement dans les domaines de l'énergie et des semi-conducteurs.

Les discussions des chefs de la diplomatie du G7 devraient également porter sur un plan mondial d'investissements dans l'infrastructure des pays du Sud ainsi que sur d'autres crises, de l'Afghanistan à la Birmanie en passant par le Soudan où des combats entre militaires et paramilitaires ont fait en 24 heures 56 morts parmi les civils.

La réunion ministérielle qui se tient sous surveillance renforcée après l'explosion samedi sans victime d'un engin visant Fumio Kishida lors d'un évènement électoral doit enfin préparer un sommet de chefs d'Etat du G7 en mai à Hiroshima.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.