Après les fuites de documents américains, des questions demeurent sur l'accès du jeune suspect

Jack Teixeira s'était engagé au sein de la Garde aérienne nationale en septembre 2019 et avait acquis en 2021 son habilitation secret défense ainsi qu'un «accès compartimenté sensible à d'autres programmes hautement classifiés» (Photo, AFP).
Jack Teixeira s'était engagé au sein de la Garde aérienne nationale en septembre 2019 et avait acquis en 2021 son habilitation secret défense ainsi qu'un «accès compartimenté sensible à d'autres programmes hautement classifiés» (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 avril 2023

Après les fuites de documents américains, des questions demeurent sur l'accès du jeune suspect

  • L'affaire semble en effet indiquer la présence de failles dans les procédures visant à préserver les secrets de l'Etat
  • Le chef d'état-major de l'armée de l'air a expliqué que Jack Teixeira avait «tiré profit de son accès» à des documents confidentiels

WASHINGTON: Membre de la Garde nationale aérienne des États-Unis, Jack Teixeira avait acquis une habilitation secret défense seulement deux ans après son recrutement, une habilitation dont il est accusé d'avoir abusé pour faire fuiter d'importants documents classifiés et qui soulève désormais d'autres questions.

Tandis que les autorités américaines tentent d'évaluer les dégâts de cette fuite, la plus importante pour le pays depuis une décennie, elles doivent aussi expliquer pourquoi ce soldat de 21 ans possédait une telle habilitation à un si jeune âge et un si faible grade.

L'affaire semble en effet indiquer la présence de failles dans les procédures visant à préserver les secrets de l'État.

«Accès compartimenté»

L'âge de Jack Teixeira n'est "vraiment pas le problème", a déclaré mercredi le ministre de la Défense américain Lloyd Austin à des journalistes lors d'un déplacement en Suède, notant qu'"il n'est pas exceptionnel que de jeunes personnes réalisent d'importantes tâches dans nos forces armées".

Le jeune homme "était un spécialiste en informatique qui travaillait dans une unité de renseignement. Une partie de ses responsabilités consistait à maintenir le réseau sur lequel ils opèrent", a indiqué le ministre.

Le problème, selon Lloyd Austin, "est comment vous effectuez de manière responsable vos devoirs et comment vous protégez l'information. Nous avons tous l'impératif de faire cela. Et les superviseurs ont l'impératif de s'assurer de cela".

Jack Teixeira s'était engagé au sein de la Garde aérienne nationale en septembre 2019 et avait acquis en 2021 son habilitation secret défense ainsi qu'un "accès compartimenté sensible à d'autres programmes hautement classifiés", selon un document judiciaire de la police fédérale, le FBI, venant appuyer les poursuites criminelles à son encontre.

Il est accusé d'avoir usé de cet accès pour photographier des documents sensibles et de les avoir partagés sur un groupe de discussion en ligne qu'il gérait.

De là, des dizaines de ces images se sont répandues sur internet, dévoilant au public des informations secrètes, telles les inquiétudes des services de renseignement américains quant à la viabilité d'une contre-offensive ukrainienne contre les forces russes, ou la collecte d'informations sur des alliés des États-Unis.

«Multiples failles de sécurité»

"Il n'est pas inhabituel pour quelqu'un de cet âge de posséder une habilitation secret défense", explique Glenn Gerstell, ancien avocat conseil de l'Agence de sécurité nationale (NSA) et du Service de sécurité central (CSS) du Pentagone.

"Il existe beaucoup de personnes au sein des forces armées qui – parce qu'ils sont spécialistes en informatique ou parce qu'ils assemblent des dossiers d'information pour de plus hauts gradés – ont accès à de très hautes sphères", affirme Glenn Gerstell, aujourd'hui conseiller au cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies.

Mais "on ne sait pas très bien pourquoi (Jack Teixeira) avait besoin d'un accès à des rapports détaillés de renseignement", soulève-t-il, précisant que le soldat n'aurait pas dû être en capacité d'imprimer des documents sensibles et encore moins de les emporter en dehors d'un lieu sécurisé.

Glenn Gerstell pointe ainsi du doigt de "multiples failles de sécurité".

Devant des élus du Congrès américain mardi, le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Charles Brown, a expliqué que Jack Teixeira avait "tiré profit de son accès" à des documents confidentiels.

"Nous avons bien des protections en place pour protéger les informations classifiées", a affirmé le général Brown.

"À l'évidence dans cette affaire, les procédures n'ont pas fonctionné", a-t-il conclu.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.