Les zones économiques spéciales, fers de lance de l’ouverture saoudienne aux affaires

L’intérieur de l'usine d'aluminium Maaden à Ras al-Khair, une joint-venture entre la Compagnie minière saoudienne et Alcoa (Photo, AFP).
L’intérieur de l'usine d'aluminium Maaden à Ras al-Khair, une joint-venture entre la Compagnie minière saoudienne et Alcoa (Photo, AFP).
Les étudiants de l’Université des sciences et technologies roi Abdallah ont assisté à une présentation et à une séance de réseautage sur les opportunités de carrière en Arabie saoudite (Photo, KAUST).
Les étudiants de l’Université des sciences et technologies roi Abdallah ont assisté à une présentation et à une séance de réseautage sur les opportunités de carrière en Arabie saoudite (Photo, KAUST).
Un ouvrier programme une fraiseuse CNC à l'aide d'une tablette électronique (Photo, Shutterstock).
Un ouvrier programme une fraiseuse CNC à l'aide d'une tablette électronique (Photo, Shutterstock).
Une femme ingénieure industrielle au travail sur un tour à métaux dans une usine de fabrication industrielle (Photo, Shutterstock).
Une femme ingénieure industrielle au travail sur un tour à métaux dans une usine de fabrication industrielle (Photo, Shutterstock).
La technologie médicale est l'un des domaines ciblés par les nouvelles zones économiques spéciales d'Arabie saoudite (Photo, Shutterstock).
La technologie médicale est l'un des domaines ciblés par les nouvelles zones économiques spéciales d'Arabie saoudite (Photo, Shutterstock).
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Publié le Jeudi 20 avril 2023

Les zones économiques spéciales, fers de lance de l’ouverture saoudienne aux affaires

  • En août, le Fonds monétaire international a prédit que l'Arabie saoudite deviendrait cette année l'une des économies à la croissance la plus rapide
  • Les zones économiques spéciales (ZES) marquent une étape importante dans la réalisation de l'objectif de la Vision 2030 visant à diversifier l'économie de l’Arabie saoudite

RIYAD: Le lancement de quatre zones économiques spéciales offrant des incitations aux entreprises internationales marque une étape importante sur la voie de la transformation de l'Arabie saoudite en une puissance mondiale en matière d'affaires et d'investissements.

Khaled al-Falih, président de l'Autorité des villes économiques et des zones spéciales et ministre saoudien de l'Investissement, a résumé l'importance de cette annonce en ces termes: «Ces quatre zones économiques spéciales offrent aux investisseurs étrangers la possibilité de prendre part à l'économie qui connaît la croissance la plus rapide au monde.»

En août, le Fonds monétaire international a prédit que l'Arabie saoudite deviendrait cette année l'une des économies à la croissance la plus rapide, grâce à de vastes réformes favorables aux entreprises et à une forte augmentation des prix et de la production de pétrole.

À bien des égards, les ZES incarnent l'essor du Royaume et sa mission qui consiste à devenir non seulement une principale économie mondiale, mais aussi un centre d'affaires international de premier plan.

Le programme de réforme économique de l'Arabie saoudite, la Vision 2030, vise à accroître la contribution des investissements directs étrangers, qui ont atteint le chiffre record de 19,3 milliards de dollars en 2021 (1 dollar = 0,91 euro), de 0,7% du produit intérieur brut en 2016 à 5,7% d'ici 2030.

Les nouvelles ZES constituent une étape importante dans la réalisation de cet objectif. Une invitation du Royaume aux investisseurs potentiels dans les ZES décrit l'économie saoudienne comme «une puissance d'investissement au centre du commerce mondial».

EN BREF

Les avantages pour les entreprises d'opérer dans les ZES comprennent des taux d'imposition compétitifs, l'exonération des droits de douane sur les importations, les intrants de production, les machines et les matières premières, la propriété étrangère à 100% des entreprises et la flexibilité d'attirer et d'embaucher les meilleurs talents dans le monde entier.

Adel Afiouni, un dirigeant de la banque d'investissement et l’ancien ministre des Investissements et de la technologie au Liban, a déclaré à Arab News : «Au cours des dernières années, l'Arabie saoudite a adopté une stratégie proactive et ambitieuse pour attirer les investissements dans le pays et créer des emplois qualifiés et une croissance économique durable.

«Les autorités saoudiennes veulent tirer parti de la position croissante du Royaume en tant que superpuissance économique et de leur statut d'investisseur parmi les plus importants et les plus actifs au monde», a-t-il précisé.

Le roi Salmane rencontre les employés de l'usine d'aluminium Maaden dans la zone industrielle de Ras al-Khair, le 29 novembre 2016 (Photo distribuée par le palais royal saoudien via AFP).

Compte tenu des conditions actuelles du marché, Afiouni a indiqué que l'Arabie saoudite, et plus généralement, le Conseil de coopération du Golfe constituaient désormais «l'un des réservoirs de capitaux les plus recherchés au niveau mondial et l'une des sources d'activité économique les plus attrayantes pour les entreprises internationales».

«En outre, la région semble toujours protégée des tensions économiques mondiales et constitue un havre de paix pour les entreprises et les investissements.

«Les autorités saoudiennes affirment leur position de leader d'une manière intelligente et bien planifiée, et l'utilisent pour en tirer le maximum de bénéfices pour leur économie.

«L'annonce récente de la création de quatre nouvelles zones franches et d'un ensemble de mesures d'incitation s'inscrit précisément dans cette stratégie visant à faire de l’Arabie saoudite une destination commerciale attrayante.

«En combinant la disponibilité des capitaux avec la disponibilité de la croissance des entreprises et avec un ensemble de mesures incitatives et de lois modernes, les nouvelles zones franches pourraient changer la donne dans la stratégie de l’Arabie saoudite visant à faire du pays un centre mondial d'affaires et d'investissement pour les entreprises et les entrepreneurs internationaux», a-t-il signalé.

Les ZES sont des zones géographiques autorisées, réparties stratégiquement sur le territoire saoudien, qui visent à faciliter des activités économiques spécifiques, notamment l'emploi, le commerce et l'investissement, grâce à des cadres législatifs et à des avantages concurrentiels qui diffèrent de ceux d'autres zones géographiques de l'économie de base.

Elles seront situées dans quatre zones spécialement désignées à Riyad, Jazan, Ras al-Khair et la ville économique roi Abdallah, au nord de Djeddah.

Une jeune développeuse saoudienne saisit le code lors d'un atelier de robotique (Photo, Shutterstock).

Les zones se concentreront sur des secteurs clés pour la croissance dans le pays, notamment la fabrication de pointe, la technologie médicale et l'informatique en nuage.

Elles offriront des incitations fiscales et non fiscales aux entreprises, notamment des taux d'imposition compétitifs, des importations de machines et de matières premières en franchise de droits, des entreprises détenues à 100%, des procédures d'établissement transparentes et une certaine souplesse dans l'emploi de la main-d'œuvre étrangère.

Ces zones bénéficieront en outre d'avantages législatifs et concurrentiels pour attirer les investissements dans divers secteurs, notamment la logistique et la technologie, entre autres afin de stimuler les exportations non pétrolières de l'Arabie saoudite.

Et chaque zone aura un domaine d'intérêt particulier.

La zone économique spéciale de la ville économique roi Abdallah sera une destination de premier plan pour la fabrication et la logistique de pointe. Elle bénéficiera de sa proximité avec le centre de recherche de l'Université des sciences et technologies Roi Abdallah, qui offre un accès à des installations de recherche et de développement de pointe qui soutiennent le développement de la technologie médicale, ainsi qu'à des clusters technologiques de véhicules automatisés et électriques.

La ZES de Ras al-Khair est établie à côté de son port, une porte d'entrée maritime de premier plan pour les importations et les exportations minières, ainsi que pour les projets à grande échelle dans les domaines de l'énergie et de l'eau. Elle bénéficiera d'un avantage concurrentiel en visant à devenir un nouveau centre maritime entièrement intégré, soutenu par une communauté existante de leaders du secteur, notamment l'IMI (Initiative en matière de médicaments innovants), Hyundai pour les Industries lourdes, et Lamprell.

La zone économique spéciale de Jazan, située dans le sud-ouest du pays, constituera quant à elle une nouvelle porte d'entrée vers l'Afrique pour les investisseurs désireux de tirer parti de projets d'infrastructure de grande envergure sur l'ensemble du continent grâce à l'un des plus grands ports d'exportation de la région.

La zone économique spéciale Cloud Computing sera un pôle d'innovation et de collaboration sur les différentes technologies qui façonneront l'avenir, tout en tirant parti des coûts compétitifs de l'électricité et des données en Arabie saoudite.

Un changement mondial et régional en faveur de l'Arabie saoudite est déjà en cours, car les multinationales, les petites et moyennes entreprises mondiales et les entrepreneurs continuent de déplacer leurs sièges régionaux et leurs activités commerciales vers le Royaume.

Selon les analystes économiques et financiers de l'État, les ZES changent la donne dans la stratégie du Royaume visant à transformer le pays en une puissance commerciale mondiale.

Gary Dugan, PDG du Global CIO Office, a déclaré à Arab News : «Les zones économiques spéciales sont un signal clair pour le monde entier que l'Arabie saoudite est ouverte au monde des affaires.»

Dugan, qui a une expérience de près de quarante ans dans le domaine de la finance en Europe et au Moyen-Orient, se rend régulièrement en Arabie saoudite pour des missions.

La transformation économique et sociale rapide de l'Arabie saoudite a toutefois été remise en question par la communauté internationale. Nombreux sont ceux qui pensent que les ZES reflètent le sérieux de l'engagement du Royaume envers le commerce mondial par le biais des investissements étrangers et de la collaboration – l'un des principaux piliers de la Vision 2030.

Les pays voisins du Golfe, tels que les Émirats arabes unis, possèdent leurs zones économiques depuis plusieurs décennies. La première zone franche du port de Jebel Ali (Jafza) a été créée en 1985. Elle abritait alors une centrale électrique et une usine de dessalement et ne comptait que 19 entreprises. Aujourd'hui, elle accueille plus de 9 500 entreprises et elle est considérée comme une zone franche de premier plan au niveau mondial.

Le Jebel Ali de Dubaï, le plus grand port artificiel du monde (Photo, AFP).

Dugan a mentionné: «Le développement des zones économiques exigera de l’Arabie saoudite qu'elle s'ouvre au monde entier et qu'elle entre en concurrence avec d'autres pays de la région, tels que les Émirats arabes unis, qui disposent de zones économiques depuis plusieurs décennies.»

«Les nouvelles zones économiques de l’Arabie saoudite s'ouvriront à la concurrence internationale, ce qui pourrait constituer une nouvelle étape dans l'intégration du pays dans une économie mondiale hautement compétitive», a-t-il ajouté.

«L'Arabie saoudite prend cette décision à un moment très opportun, alors que de nouvelles entreprises aux ambitions mondiales continuent de parcourir le monde à la recherche d'un centre fiscalement avantageux, disposant d'un important vivier de travailleurs qualifiés et bénéficiant du soutien du gouvernement», a-t-il expliqué.

D'autres analystes, comme Afiouni, estiment qu'avec la création des ZES, les autorités saoudiennes pourraient «déclencher un changement de comportement majeur au sein des entreprises mondiales».

«Les autorités saoudiennes accompagnent cet effort stratégique en offrant aux entreprises et aux investisseurs mondiaux un environnement favorable aux investissements et un écosystème compétitif», a-t-il souligné.

Turab Salim, associé et responsable de l'hôtellerie pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord au sein de la société mondiale de conseil en immobilier Frank Knight, a déclaré à Arab News que les ZES reflètent également les changements géopolitiques plus larges au Moyen-Orient, qui permettraient à divers pays de la région et à l'étranger de faire plus facilement des affaires dans le Royaume.

«Ces zones économiques initiales constituent la première étape vers l'ouverture des portes aux investissements régionaux et internationaux en Arabie saoudite. Les récentes initiatives de paix lancées dans la région, notamment le renouvellement des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran, l'accord de paix avec le Yémen et l'apaisement d'autres conflits régionaux, représentent des pas dans la bonne direction», a spécifié Salim.

«Il était grand temps de relancer l'économie en normalisant les relations dans la région.»

Dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, le Royaume s'est orienté vers une économie diversifiée, en réduisant sa dépendance au pétrole (Photo, AFP).

En fin de compte, les ZES sont un élément crucial de la vision économique du prince héritier, Mohammed ben Salmane, pour le pays. Elles sont un moyen de s'éloigner d'une économie uniquement basée sur le pétrole pour mettre en place une économie parallèle qui annonce une nouvelle ère pour l'Arabie saoudite en tant que centre international en plein essor pour les affaires, l'innovation et l’entrepreneuriat.

Dugan a soutenu: «Les zones économiques sont l'une des dernières étapes importantes de la vision 2030. Le gouvernement a effectué un changement radical dans le développement de la base nationale en faisant preuve d'une grande ambition et en recourant à la technologie.

«L'objectif est de faire venir le monde en Arabie saoudite et de confirmer que le pays est véritablement un élément clé de l'économie mondiale», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Unrwa: Israël n'a jamais exprimé de préoccupations au sujet du personnel de l’agence au cours des 13 dernières années

Israël affirme qu'au moins 12 membres du personnel de l'UNWRA ont participé aux attaques du 7 octobre et qu'ils ont utilisé des véhicules de l'ONU. (AFP)
Israël affirme qu'au moins 12 membres du personnel de l'UNWRA ont participé aux attaques du 7 octobre et qu'ils ont utilisé des véhicules de l'ONU. (AFP)
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  • L’examen indépendant, commandé par le secrétaire général de l’ONU, ajoute qu’Israël n’a fourni aucune preuve permettant d’étayer les allégations selon lesquelles douze employés de l'Unrwa auraient participé aux attaques du 7 octobre
  • Les conclusions de l’enquête, menée par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, figurent dans un rapport de 48 pages publié lundi

NEW YORK: Israël n’a pas encore fourni de preuves permettant d’étayer les accusations selon lesquelles des membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) seraient affiliés à des groupes terroristes, révèle un examen indépendant dirigé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

Son enquête, qui a duré neuf semaines, a commencé après qu’Israël a accusé, en janvier, douze employés de l’Unrwa d’avoir participé aux attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre. Les enquêteurs ont également constaté qu’Israël n’avait jamais exprimé de préoccupations au sujet des personnes figurant sur les listes de personnel de l’agence qu’il recevait depuis 2011.

«En l’absence d’une solution politique entre Israël et les Palestiniens, l’Unrwa continue de jouer un rôle central dans la fourniture d’une aide humanitaire vitale et de services sociaux essentiels, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, aux réfugiés palestiniens à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie», souligne le rapport de quarante-huit pages publié lundi et consulté par Arab News.

«Ainsi, l’Unrwa est irremplaçable et indispensable au développement humain et économique des Palestiniens. En outre, nombreux sont ceux qui considèrent l’Unrwa comme une bouée de sauvetage humanitaire.»

L’agence, qui fournit de l’aide et des services aux réfugiés palestiniens à Gaza et dans toute la région, a été plongée dans une crise à la suite des allégations israéliennes. En réaction, les États-Unis, principal bailleur de fonds de l’Unrwa, et plusieurs autres donateurs importants ont suspendu leur financement de l’organisation. Au total, seize États membres de l’ONU ont suspendu ou interrompu leurs dons, tandis que d’autres ont imposé des conditions, ce qui a semé le doute sur l’avenir de l’agence.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en concertation avec le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a ordonné un examen indépendant des allégations afin d’évaluer l’adhésion de l’agence au principe de neutralité et sa réponse aux accusations de non-respect de ce principe, en particulier dans le contexte difficile de la situation à Gaza.

Par ailleurs, M. Guterres a ouvert une enquête distincte menée par le Bureau des services de contrôle interne de l’ONU afin de déterminer l’exactitude des allégations formulées contre le personnel de l’Unrwa. L’agence a également rompu ses liens avec les travailleurs nommés par Israël.

Selon le rapport Colonna, le montant des sommes retenues pendant les interruptions de financement s’élevait à près de 450 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro). À la suite des mesures prises par l’ONU en réponse aux allégations israéliennes, plusieurs États membres ont rétabli leur financement. Ils ont toutefois demandé des précisions sur les événements en question et ils ont appelé au renforcement des mécanismes et procédures de l’Unrwa pour garantir la neutralité de ses travailleurs, notamment en ce qui concerne le contrôle et la surveillance du personnel.

Le groupe chargé de l’examen avait pour mission de «déterminer si l’Unrwa fait tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la neutralité et répondre aux allégations graves de non-respect du principe de neutralité lorsqu’elles sont formulées».

«Toutes les parties ont fait preuve d’une excellente coopération, y compris le gouvernement israélien», déclare Mme Colonna à Arab News.

Son rapport rappelle que «l’Unrwa et son personnel ont l’obligation fondamentale de rester neutres afin de garantir l’intégrité de la mission de l’agence et l’efficacité de ses opérations.»

«La neutralité fait partie des engagements de l’ONU. Il s’agit de l’un des quatre principes humanitaires officiellement adoptés par l’Assemblée générale et soutenus par d’autres agences de l’ONU lorsqu’elles opèrent dans des contextes humanitaires. La neutralité signifie que les acteurs humanitaires ne doivent pas prendre parti dans les hostilités ou être impliqués dans des controverses de nature politique, raciale, religieuse ou idéologique.»

Le rapport Colonna propose plus de cinquante recommandations en vue d’améliorer les efforts visant à garantir la neutralité des trente-deux mille employés de l’Unrwa, notamment le développement du service de contrôle interne, l’augmentation du nombre de formations en présentiel et le renforcement du soutien des pays donateurs. Le rapport reconnaît toutefois que les mesures actuelles de l’Unrwa sont déjà plus strictes que celles de nombreuses organisations similaires.

«Les défis de l’Unrwa en matière de neutralité diffèrent de ceux d’autres organisations internationales en raison de l’ampleur de ses opérations, la plupart du personnel étant recruté localement et bénéficiant des services de l’Unrwa», note le rapport.

M. Guterres a indiqué qu’il acceptait les conclusions du rapport de Mme Colonna et qu’il était d’accord avec M. Lazzarini pour que l’Unrwa «établisse un plan d’action pour mettre en œuvre les recommandations figurant dans le rapport final».

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général, a précisé que M. Guterres «compte sur la communauté des donateurs, les pays hôtes et le personnel pour coopérer pleinement à la mise en œuvre des recommandations».

«Le secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à soutenir activement l’Unrwa, qui est une bouée de sauvetage pour les réfugiés palestiniens dans la région.»

Mme Colonna a déclaré lundi à New York que «la communauté internationale a la responsabilité d’aider et de soutenir l’Unrwa dans ses efforts pour résoudre les problèmes relatifs à la neutralité».

Au cours des neuf semaines d’enquête, son groupe a minutieusement examiné les mécanismes et protocoles existants de l’agence pour maintenir la neutralité et faire face aux violations potentielles. Les membres du groupe ont visité le siège et les bureaux de l’Unrwa à Amman, à Jérusalem et en Cisjordanie, et se sont entretenus avec diverses parties prenantes, notamment des responsables de l’agence et des représentants des États donateurs, des pays hôtes, d’Israël, de l’Autorité palestinienne, de l’Égypte, d’autres agences de l’ONU et d’organisations non gouvernementales.

Au total, le groupe chargé de l’examen a rencontré ou interrogé plus de 200 personnes, dont plusieurs membres du personnel de l’Unrwa à Gaza. Des contacts directs ont été établis avec des responsables de 47 pays et organisations.

L’examen révèle que l’Unrwa a mis en place un nombre important de mécanismes et de procédures pour garantir le respect des principes humanitaires, en mettant l’accent sur la neutralité, et qu’il a adopté une approche plus développée de la question de la neutralité que beaucoup d’autres agences similaires de l’ONU ou d’organisations non gouvernementales.

Malgré ces efforts considérables, des problèmes relatifs à la neutralité de l’agence et de son personnel persistent. Plusieurs allégations de violation des règles de neutralité ont été formulées et des mesures disciplinaires ont été prises en conséquence, note le rapport. Cependant, aucune des allégations antérieures n’était aussi grave que celles formulées par les autorités israéliennes en janvier de cette année.

Israël reproche souvent à l’Unrwa d’utiliser dans les écoles de la région des manuels de l’Autorité palestinienne dont le contenu serait antisémite. Toutefois, des études internationales n’ont trouvé que peu de preuves à l’appui de ces allégations.

«Trois évaluations internationales des manuels scolaires de l’Autorité palestinienne réalisées ces dernières années donnent une vision nuancée», indique le rapport. «Deux d’entre elles ont identifié la présence de préjugés et de contenus antagonistes, mais elles n’ont pas fourni de preuves d’un contenu antisémite. La troisième évaluation, réalisée par l’Institut Georg Eckert (basé en Allemagne), a étudié cent cinquante-six manuels scolaires de l’Autorité palestinienne et en a identifié deux qui, selon elle, présentaient des motifs antisémites. Elle a cependant noté que l’un de ces manuels avait déjà été retiré et que l’autre avait été modifié.»

Selon un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, le rapport de Mme Colonna est «insuffisant», ne tient pas compte de la gravité du problème et propose des solutions cosmétiques qui ne tiennent pas compte de l’ampleur de l’infiltration de l’Unrwa par le Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


L'armée israélienne nie avoir enterré des corps de Palestiniens dans un hôpital de Gaza

Des agents de santé palestiniens se tiennent à côté des corps déterrés enterrés par les forces israéliennes dans l’enceinte de l’hôpital Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Des agents de santé palestiniens se tiennent à côté des corps déterrés enterrés par les forces israéliennes dans l’enceinte de l’hôpital Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser
  • Certains corps avaient les mains liées, a-t-il ajouté

JÉRUSALEM : L'armée israélienne a démenti mardi les accusations palestiniennes "infondées" selon lesquelles elle a enterré des corps de Palestiniens dans des fosses communes dans un hôpital de la bande de Gaza, disant y avoir déterré puis ré-enterré des corps à la recherche de ceux d'otages.

"Les accusations selon lesquelles l'armée israélienne a enterré des corps de Palestiniens sont sans fondement", assure-t-elle.

"Durant son opération dans la zone de l'hôpital Nasser" de la ville de Khan Younès, "pour tenter de localiser des otages et des disparus, des corps enterrés par des Palestiniens ont été examinés (...) avec prudence et uniquement dans les endroits où des renseignements faisaient état de la possible présence d'otages", explique l'armée, assurant "avoir préservé la dignité des défunts".

"Les corps examinés n'étant pas ceux d'otages ont été remis à leur place", a ajouté l'armée.

Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi à l'AFP que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d'environ 340 personnes dans des fosses communes dans l'enceinte de l'hôpital Nasser.

Certains corps avaient les mains liées, a-t-il ajouté.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, s'est dit mardi dans un communiqué "horrifié par les destructions de l'hôpital Nasser et celui d'Al-Chifa", dans la ville de Gaza, "et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites".

Il appelé à une enquête "indépendante, sincère et transparente sur les morts", réclamant qu'elle inclue des enquêteurs internationaux, "vu le climat d'impunité qui prévaut".

"Les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international. Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d'autres personnes considérées hors de combat est un crime de guerre", a-t-il averti.

L'armée israélienne affirme dans son message à l'AFP avoir récemment arrêté environ "200 terroristes" à l'intérieur de l'hôpital Nasser, lors d'une "opération précise et ciblée" contre le mouvement palestinien Hamas dans ce secteur, sans infliger de "dégâts à l'hôpital, aux patients et au personnel médical".

"Des médicaments destinés aux otages ont été découverts, jamais remis et non utilisés", ainsi qu'un "grand nombre de munitions", assure l'armée israélienne.

Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été durement ciblés durant l'opération militaire que mène Israël dans le territoire palestinien depuis l'attaque sanglante perpétrée en territoire israélien le 7 octobre par des combattants du Hamas venus de Gaza.

Israël accuse le Hamas d'utiliser les hôpitaux de la bande de Gaza comme centres de commandement, ce que celui-ci dément.

 

 


L’Arabie saoudite se prépare à de fortes précipitations, la Défense civile émet une alerte

Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le Centre national de météorologie. (Photo AN, Basheer Saleh)
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  • Le Centre national de météorologie prévoit des précipitations supérieures à la moyenne pour le mois de mai
  • Les régions du sud comme Jazan, Najran, Asir et Al-Baha seront touchées par des précipitations moyennes à fortes, Jazan et Asir devant subir des pluies torrentielles et des vents violents

RIYAD: En Arabie saoudite, les précipitations devraient s’intensifier en fin de semaine, Riyad et sa périphérie étant susceptibles de connaître de fortes pluies de vendredi à mardi prochain.

En outre, le Centre national de météorologie (NCM) a déclaré aujourd’hui que «les prévisions pour le mois de mai indiquent une possibilité de précipitations supérieures à la moyenne».

Cette semaine, davantage de précipitations sont prévues à La Mecque, à Jazan, à Asir, à Al-Baha, dans la province Ach-Charqiya et dans certaines régions de Riyad, ajoute le NCM.

La Mecque et ses environs connaîtront de fortes averses, tandis que Riyad, Wadi Al-Dawasir et Al-Sulayil enregistreront des précipitations moyennes.

Les régions du sud comme Jazan, Najran, Asir et Al-Baha seront touchées par des précipitations moyennes à fortes, Jazan et Asir devant subir des pluies torrentielles et des vents violents.

La Direction générale de la défense civile d’Arabie saoudite a émis des alertes météorologiques et des consignes de sécurité.

Dans son message envoyé aux habitants, on peut lire ce qui suit: «Les prévisions du NCM indiquent des précipitations modérées à fortes dans la région de Riyad (Riyad, Diriyah, Muzahmiyah, Al-Harij, Al-Kharj, Hotat Bani Tamim, Al-Majmaah, Thadiq, Marat, Al-Ghat, Al-Zulfi, Chaqraa, et Huraymila). La Défense civile appelle tout le monde à la prudence et au respect de ses consignes. Que Dieu fasse pleuvoir des bienfaits et des bénédictions dans toutes les régions du pays. Votre coopération et votre sécurité sont notre priorité.»

Le NCM a également mis en garde contre des vents violents qui pourraient provoquer des tempêtes de sable, ce qui compliquerait davantage la situation. En conséquence, la Défense civile a demandé aux habitants de rester chez eux pendant les intempéries, d’éviter de se rendre dans les vallées et les zones gorgées d’eau, et de respecter toutes les consignes de sécurité.

Les Émirats arabes unis, Oman et Bahreïn ont été touchés la semaine dernière par de fortes tempêtes qui ont entraîné des précipitations sans précédent.

Les Émirats arabes unis ont connu leurs plus fortes précipitations en vingt-quatre heures depuis le début de l’enregistrement des données climatiques en 1949.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com